2.1.2 Critiques de Meese et Rogoff (1983)
L'étude de Meese et Rogoff (1983) portant sur la
performance des modèles structuraux de taux de change demeure une
référence. Dans cette étude, les auteurs ont
comparé les prévisions hors échantillon de plusieurs
modèles structuraux de taux de change à celui de la marche
aléatoire. Les modèles structuraux étudiés sont un
modèle monétaire à prix flexibles (Frenkel-Bilson), un
modèle monétaire à prix
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rigides (Dornbusch-Frankel) et un modèle à prix
rigides des actifs et qui tient compte de la balance des paiements
(Hooper-Morton). Tous ces trois modèles structuraux
considérés sont basés sur une fonction de demande de
monnaie commune. La forme générale de l'équation du taux
de change utilisée est :
, (2.3)
où
Qt ? 1
· : logarithme du taux de change;
· ) : différentiel dans la quantité
détenue de monnaie domestique et étrangère;
· : différentiel entre les PIB domestique et
étranger respectivement;
· : différentiel des taux d'intérêt
domestique et étranger respectivement;
· : différentiel entre les taux d'inflation
domestique et étranger respectivement;
· : soldes (excédentaires ou déficitaires)
des balances commerciales domestique et étrangère
respectivement;
· u : terme d'erreur.
L'équation (2.3) est obtenue à partir de la
log-linéarisation du modèle théorique
représenté par l'équation (1.15). Les auteurs ont
contraint le taux de change réel
en imposant la parité absolue des pouvoirs d'achat. Ils
ont aussi posé .
En plus ils ont retenu plus de variables explicatives pour le
taux de change nominal mais ont omis les coûts de l'intermédiation
financière.
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En fonction des contraintes imposées aux coefficients
de l'équation (2.3), on détermine chacun des trois modèles
étudiés par les auteurs. Trois cas de figure se présentent
:
- Cas 1 : , soit le modèle de Frenkel-Bilson.
- Cas 2 : , soit le modèle de Dornbusch-Frenkel avec
rigidité nominale.
- Cas 3 : , , , , , , , soit le modèle de
Hooper-Morton avec rigidité nominale possible.
Dans leur étude, Meese et Rogoff (1983) ont conclu que
la marche aléatoire faisait mieux que les modèles structuraux sur
un horizon de un à douze mois pour les taux de change dollar/mark,
dollar/pound, dollar/yen courant 1970. Leur méthodologie d'estimation a
consisté à considérer d'une part des équations avec
des coefficients contraints et d'autre part une approche VAR. Les
critères pour mesurer la performance des différents
modèles sont l'erreur quadratique moyenne et l'erreur absolue moyenne.
Pour ces auteurs, la faible performance des modèles structuraux de taux
de change a plusieurs causes. Ce sont, entre autres, une prime de risque
variable et volatile dans le temps, un taux de change réel volatil
à long terme, des manquements dans la formulation de l'inflation
anticipée et de la demande de monnaie.
Suite aux conclusions de Meese et Rogoff (1983), plusieurs
travaux ont été réalisés pour améliorer la
spécification et la performance prédictive des modèles de
taux de change. Parmi ceux-ci il y a les modèles de taux de change
fondés sur la valeur actualisée.
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La formalisation empirique de l'équation (1.13) suivant
l'approche monétaire du taux de change de la décennie 1970, est
:
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