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La réaction du merm face à  une situation d'urgence en imagerie médicale.

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par Julie Gensous
Lycée Estienne dà¢â‚¬â„¢Orves / Nice / France - Diplôme de Technicien Supérieur en Imagerie Médicale et Radiologie Thérapeuthique 2014
  

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2. De la situation d'appel à la question de départ

2.1. Situation d'appel

Etudiante en DTS IMRT j'ai pu au cours de mes trois années de formation réaliser de nombreux stages en milieu privé et publique. Pendant mes stages, quelle que soit la spécialité rencontrée, j'ai toujours posé les même questions aux manipulateurs qui me formaient : « Rencontrez-vous souvent des situations d'urgence, comme un arrêt cardio-respiratoire par exemple ? » ou « Est-ce que cela vous arrive souvent d'avoir une urgence vitale pendant un examen ? »

Innocemment au départ puis au fur et à mesure de mon avancée dans la formation et de la construction de ma conscience professionnelle je me suis sérieusement posée la question. Et je l'ai très sérieusement posée aux manipulateurs m'entourant tout au long de mes stages. Les deux situations suivantes vécues en stage n'ont fait que renforcer mon intérêt pour ce sujet.

C'est en début de deuxième année, lors d'un stage de médecine nucléaire en CHU, que j'ai rencontré ma première situation d'urgence. L'examen programmé était une scintigraphie pulmonaire pour un nourrisson d'un an, celui-ci était accompagné de sa mère. En arrivant dans le service le patient était calme, installé dans les bras de sa mère ; après son installation il pleurait beaucoup ne comprenant pas pourquoi il était maintenu de force avec sur le visage un masque, qui lui englobait le nez et la bouche, le tout maintenu par un inconnu ( !). Avec en plus une hotte aspirante au-dessus de la tête, et deux étrangers le regardant fixement (un manipulateur et moi-même). Situation plutôt perturbante pour un enfant de cet âge... Tout était prêt, le matériel était en place et le patient en position. Lors de la phase d'inhalation du produit radioactif tout se déroulait comme prévu. Après quelques inspirations, entrecoupées de cris et de pleurs, la manipulatrice a mesuré la radioactivité absorbée par le patient, le résultat était anormal. Aucune radioactivité n'était décelée. Les manipulateurs se sont concertés, nous nous sommes concentrés sur l'installation du patient et sur le matériel tout en continuant de le faire respirer jusqu'à ce que sa mère, qui regardait la scène dans un coin de la pièce, ne pousse un cri. Toute notre attention est alors revenue sur l'enfant qui était devenu bleu. Tout son visage était cyanosé. En une fraction de seconde le matériel a été débranché et retiré, les médecins appelés et l'enfant pris en charge pour qu'il se ré-oxygène. Pendant ce court laps de temps je me suis rendue compte que le niveau de stress des manipulateurs avait grimpé en flèche car ils ne savaient pas quoi faire.

J'ai été surprise par la rapidité de réaction de l'équipe. L'arrivée des médecins a été immédiate et ils ont pris en charge l'enfant qui a retrouvé un état respiratoire normal. Personnellement, durant les

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secondes où tout se passait, j'ai été incapable de réagir et je ne savais pas quoi faire. Je n'ai pu qu'observer les manipulateurs agir avec rapidité pour prévenir et alerter mais paniquer pour les soins à réaliser. Après cet incident j'ai interrogé les manipulateurs sur leur ressenti et leur réponse générale fut « stress et panique à bord ».

Au cours de la même année j'ai effectué un stage de scanner dans un CHU spécialisé dans l'urgence. Lors d'un examen injecté pour une suspicion d'embolie pulmonaire sur une patiente en fin de vie, venant du service de réanimation, celle-ci a fait un arrêt cardio-respiratoire. Les manipulateurs ne se sont pas rendus compte tout de suite de l'état de la patiente. En effet l'interne réanimateur discutait avec un manipulateur et le deuxième manipulateur m'expliquait le déroulement de l'injection du produit de contraste iodé sur la console de scanner. Nous nous en sommes rendu compte lors de la vérification des images scanographiques, la distribution du produit de contraste dans le corps de la patiente était anormale. C'est à cet instant que l'interne réanimateur a vu que le tracé du monitoring était à plat. Tout a été très vite. Un manipulateur est entré en salle et a crié « arrêt cardiaque ». Il a sorti la table de l'anneau du scanner pour rapprocher la patiente de l'interne, qui a commencé les gestes de premier secours. Le manipulateur en salle de console a appelé le numéro d'urgence, le personnel de réanimation est arrivé dans la minute avec tout le matériel nécessaire pour réanimer la patiente. En quelques secondes radiologues, médecins et infirmiers urgentistes sont arrivés en salle d'examen. Après 30 minutes de réanimation le coeur de la patiente a repris un rythme et il a été décidé de poursuivre l'examen avec une seconde injection.

Durant cette situation d`urgence les manipulateurs sont restés en salle de console, à regarder les réanimateurs. Je leur ai demandé par la suite, leurs impressions et leur ressenti par rapport à cet évènement. Leur discours a été légèrement différent de la première situation car ils travaillent dans un service d'urgence mais l'impression générale était tout de même un état de stress intense.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery