2.2. Analyse et questionnement
Suite à ces situations et à la formation AFGSU
suivie lors de mon cursus j'ai décidé de débuter mon
mémoire autour du thème de la prise en charge de l'urgence par le
MERM.
J'ai remarqué qu'au cours de la prise en charge de
situations d'urgence les manipulateurs sont stressés, anxieux, voir en
panique. Nous sommes pourtant des soignants et nous nous devons de
réagir efficacement et correctement face à l'urgence pour assurer
une prise en charge efficace et la survie du patient.
GENSOUS JULIE (2012 - 2015) 5
2.3. Recherches préliminaires
Afin de me renseigner sur cette constatation j'ai
décidé de mettre en place une enquête exploratoire
basée sur la question de départ suivante :
Sommes-nous capables en tant que MERM de prendre en
charge efficacement et rapidement une situation d'urgence ?
Ce questionnaire a été soumis dans trois CHU,
à trois manipulateurs de scanner de chaque CHU. J'ai choisi un CHU
spécialisé dans l'urgence et deux CHU non
spécialisés dans l'urgence et dont les spécialités
et activités sont différentes pour pouvoir comparer les
réponses de manipulateurs de différents services.
Les manipulateurs interrogés ont été
choisis selon la disponibilité de l'équipe par rapport à
l'activité du service et ce sont donc des manipulateurs de
différents sexes, âges et ancienneté dans le service qui
ont été interrogés.
J'ai interrogé chaque manipulateur en privé pour
ne pas qu'ils soient influencés par leurs collègues. A chaque
manipulateur était donné un exemplaire du questionnaire
d'enquête, je leur ai posé chaque question à l'oral et ils
m'ont répondu selon leur impression et ressenti.
L'enquête exploratoire (Annexe 1) comporte les questions
suivantes : Question n°1 : Quelle est votre définition
d'une situation d'urgence ?
55% des manipulateurs interrogés incluent la notion de
vitalité dans la situation d'urgence et 77% incluent la notion de
vitesse dans la réalisation de l'examen.
Il est intéressant de noter que 45% des manipulateurs
ne pensent pas qu'une situation d'urgence soit vitale, ne mettant donc pas en
jeu la vie du patient.
Question n°2 : Etes-vous souvent confronté
à une de ces situations d'urgence ?
- Arrêt circulatoire
- Détresse respiratoire
- Crise d'épilepsie / tétanie
- Crise de panique / spasmophilie
- Réaction allergique grave (type oedème de
Quincke)
L'arrêt circulatoire, la détresse respiratoire,
la crise d'épilepsie / tétanie et la crise de panique /
spasmophilie ont été vécues par 60% des manipulateurs.
GENSOUS JULIE (2012 - 2015) 6
La réaction allergique grave quant à elle n'a
été rencontrée que par 44% des manipulateurs.
Ces situations ne sont donc pas si exceptionnelles, mais est-ce
que les manipulateurs se jugent aptes à les prendre en charge pour
autant ?
Question n°3 : Pensez-vous savoir y réagir
efficacement et rapidement ?
33% des manipulateurs jugent savoir réagir efficacement et
rapidement à ce type de situation.
Cela concerne la population de manipulateurs travaillant en CHU
d'urgence car plus souvent confronté à ces situations.
33% des manipulateurs ne se sentent pas capables de réagir
efficacement à ce genre de situation, cela concerne la population de
manipulateurs ne travaillant pas en CHU d'urgence.
33% des manipulateurs m'ont répondu OUI et NON. En me
spécifiant que OUI, théoriquement, ils sont aptes à
réagir efficacement et rapidement mais qu'en pratique ce n'est
absolument pas le cas.
Question n°4 : Pensez-vous être suffisamment
formé à réagir à ce type de situation ? 55% jugent
que OUI, 44% jugent que NON et 11% répondent OUI et NON
Dans l'ensemble tous les manipulateurs, même ceux qui m'ont
répondu oui, jugent que la formation théorique est suffisante,
même si elle n'est pas adaptée aux manipulateurs, mais que la
formation pratique est insuffisante.
Question n°5 : Comment, selon-vous, pouvez-vous vous
améliorer ? Voilà ce qu'ils m'ont répondu :
- Continuer la formation AFGSU mais à des intervalles plus
rapprochés (non pas tous les 4 ans), avec des « piqûres de
rappel » tous les ans.
- Faire des simulations dans le service de l'équipe, dans
leurs locaux avec leur matériel. Revoir les gestes, l'ordre de la prise
en charge et surtout comment réagir au sein du service.
- Être formé par la réanimation, personnel
plus fréquemment confronté aux situations d'urgence. -
Créer un manipulateur référent en protocole d'urgence.
GENSOUS JULIE (2012 - 2015) 7
|