4.2.2. Walter Bradford Cannon (1871 - 1945)
Il faudra attendre l'aide de Walter Bradford Cannon et sa
célèbre phrase disant que l'homéostasie est
l'équilibre dynamique qui nous maintient en vie pour que finalement le
concept d'homéostasie soit forgé. Ce mot provient du grec
?ìïéïò qui signifie similaire et
óôÜóéò qui signifie stabilité.
Cannon ne s'est pas arrêté là puisqu'en 1911, il observe la
stimulation des glandes médullosurrénales sous l'effet de la peur
(la partie 4.3 de ce mémoire sera consacrée aux mécanismes
physiologiques du stress). Cela lui permettra de décrire les
réactions physiologiques provoquées par différentes
émotions telles que la peur ou la colère et de prononcer en 1915
son fameux « flight or fight » pour décrire les deux
réponses possibles à un stress à savoir « fuir ou
combattre ». Plus tard il insistera sur le rôle des facteurs
psychologiques, les émotions, dans les processus d'adaptation. Pour lui,
la réponse au stress fait partie d'un système unifié
corps-esprit dans lequel l'excitation physiologique et l'expérience
émotionnelle fonctionnent en symbiose : le stimulus qui déclenche
une émotion agit simultanément au niveau du cortex et repose sur
un ensemble de régulations coordonnées.
Pour le moment il n'est question que d'homéostasie et pas
encore de stress.
4.2.3. Hans Selye (1907 - 1982)
Hans Selye est considéré comme le
véritable fondateur de la théorie du stress. Il a consacré
sa vie à son étude. Professeur et chercheur à
l'Université de Montréal, il a fondé l'Institut de
médecine et de chirurgie expérimentale en 1945 ainsi que
l'Institut international du stress.
Selye donne une définition médico-psychologique
du stress qui est la suivante : le stress est la réponse non
spécifique de l'organisme à toute demande d'adaptation qui lui
est faite. Le stress correspond à des manifestations organiques non
spécifiques en réponse à une agression physique.
L'ensemble de ces réponses non spécifiques est provoqué
par un agent agressif physique entraînant des réponses
stéréotypées quel que soit l'agent.
Hans Selye est clairement l'acteur majeur dans la
découverte du stress et nous allons consacrer une partie plus longue
pour développer ses idées, qui semblent encore être
aujourd'hui d'actualité et résolument novatrices pour son
époque. C'est en 1950 que Selye a élaboré un modèle
théorique le "Syndrome Général d'Adaptation" (SGA) qui
précise qu'à la suite d'un stress, l'organisme a pour objectif de
rétablir l'homéostasie. Le SGA se décompose en trois
stades :
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- 1ere phase : la phase d'alarme : Elle survient
après le stress (phase en dessous du niveau de résistance normal,
puis passage au-dessus).
Selye la décrit comme une phase « de mobilisation
des ressources hormonales », on constate durant cette phase que le niveau
de stress descend sous le niveau normal, tout simplement car l'organisme
réagit à l'agent stressant et va préparer une
réponse psychomotrice comme par exemple la fuite ou le combat. Cette
phase est divisée en deux parties.
? le choc qui représente un état de surprise et
qui traduit un état de souffrance générale de l'organisme.
On observe comme signes tachycardie, augmentation du tonus musculaire,
dilatation des pupilles, hypothermie ou encore hypotension.
Cette phase dure de quelques minutes à 24 heures.
? le contre-choc qui représente le développement
des moyens de défense active, caractérisé par l'inversion
des signes de la phase de choc ; c'est-à-dire une augmentation de la
diurèse, l'augmentation du volume plasmatique ou encore
l'élévation de la température.
L'agent stressant peut être de tout type (objet,
personne, animal, évènement etc...), il va demander à la
personne de s'adapter à cet évènement, ce qui va la
fragiliser et la rendre vulnérable.
Ce stade comprend le temps de préparation et la
mobilisation des ressources pour faire face au stress.
Durant cette première phase la personne est
particulièrement exposée, mais une réponse de l'organisme
va lui permettre de reprendre le dessus, ce qui nous emmène à la
seconde phase.
2eme phase : la phase de résistance : Elle
correspond à une période de compensation avec une recharge des
moyens de défense et l'utilisation des ressources mises à
disposition. (phase au-dessus du niveau de résistance normal).
Les résistances de la personne vont passer largement
au-dessus du seuil normal, c'est un phénomène de compensation.
L'individu résiste à l'agent stressant, cette phase va
dépendre de la durée d'exposition à l'agent stressant
ainsi que de la capacité individuelle de résistance à
celui-ci. La personne qui reste dans cette phase maitrise son sujet mais perd
de l'énergie, ce qui contribue à l'usure de l'organisme. La phase
de résistance prolonge et accentue les phénomènes
amorcés au cours de la phase de contre-choc. Pour faire simple,
l'organisme s'est habitué aux stimuli. Cependant si les stimuli se
prolongent encore, on passe en phase d'épuisement.
3eme phase : la phase d'épuisement : Il s'agit
du moment à partir duquel les ressources biologiques et psychologiques
deviennent insuffisantes (phase de déclin du niveau de résistance
de la phase précédente). Le niveau de résistance de
l'individu tombe inexorablement sous le seuil normal, c'est-à-dire que
l'organisme ne cherche plus à lutter et se soumet. Cette phase à
lieu lorsque l'agent stressant persiste par sa durée ainsi que par son
intensité et que la personne s'obstine à y faire face. L'individu
doit puiser une énergie considérable dans ses réserves
profondes pour y faire face et s'en suit des dommages irréparables tels
que la dépression ou différentes maladies psychosomatiques, cette
étape peut conduire jusqu'à la mort à partir du moment
où toutes les réserves sont épuisées.
Ces conceptions physiologiques reposent sur un schéma
stimulus-réponse critiquable car elles ne prennent pas en compte les
variations interindividuelles. Elles définissent l'individu comme passif
face à une situation stressante et n'intègrent pas de composantes
psychologiques, ni d'évaluation subjectives des situations
environnementales. Cependant c'est un modèle encore vrai de nos jours et
applicable de façon analogue à tout ce qui nous entoure,
l'exemple en est pour les cellules qui après avoir subi un stimulus ont
deux choix possibles, l'adaptation ou la mort.
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