4. La réaction du MERM... le stress !
4.1. Etymologie et définition
Etymologiquement, le mot stress vient du latin stringere qui
signifie étreindre, serrer, resserrer, lier. Il a donné naissance
en français à étreindre, entourer avec les bras en serrant
étroitement (pour embrasser ou pour étouffer) et secondairement
à détresse, sentiment d'abandon, de solitude ou d'impuissance que
l'on éprouve dans une situation poignante (besoin, danger,
souffrance).
Apparu au XVIIème siècle en Angleterre (et
seulement au XXème en France), il était utilisé pour
exprimer la souffrance et la privation résultant d'une vie
éprouvante ; au XVIIIème siècle, on observe une
évolution sémantique de ce terme puisque l'on passe de la
conséquence émotionnelle du stress à sa cause : une force,
une pression produisant une tension et à plus ou moins long terme une
déformation. On constate alors que le mot stress est souvent
accompagné du terme « strain » signifiant tension excessive
conduisant à une rupture.
Le dictionnaire le ROBERT définit le stress comme une
réaction de l'organisme à une agression, un choc physique ou
nerveux et comme une situation de tension, traumatisante pour l'individu.
Le dictionnaire Larousse le définit comme un
état réactionnel de l'organisme soumis à une agression
brusque.
GENSOUS JULIE (2012 - 2015) 25
Avant d'aller plus loin dans l'étude du stress mais
surtout dans la solution pour améliorer son contrôle par les MERM,
il me semble indispensable d'étudier son historique. De son point de
départ avec Claude Bernard puis au travers de Walter Bradford Cannon,
Hans Selye et enfin Richard Lazarus en collaboration avec Susan Folkman.
4.2. Auteurs
4.2.1. Claude Bernard (1813 -1878)
Tout le monde s'accorde à dire que Claude Bernard est
le point de départ du concept d'homéostasie et donc,
indirectement, de la notion de stress. Médecin, physiologiste et
philosophe de la biologie, Claude Bernard a largement contribué à
repenser le vivant. Il est le père de la physiologie moderne et pose les
principes de la médecine expérimentale.
Il fut ainsi le principal initiateur de la «
révolution physiologique » qu'il décrivit lui-même
très lucidement : « de tous les points de vue en biologie, la
physiologie expérimentale constitue à elle seule la science
vitale active, parce qu'en déterminant les conditions d'existence des
phénomènes de la vie, elle arrivera à s'en rendre
maître et à les régir par la connaissance des lois qui leur
sont spéciales » (Claude Bernard, 1865, Introduction à
l'étude de la médecine expérimentale).
Dans ce même livre il dit que « tous les
mécanismes vitaux, quelques variés qu'ils soient, n'ont toujours
qu'un but, celui de maintenir l'unité des conditions de vie dans le
milieu intérieur » (Claude Bernard, 1865, Introduction
à l'étude de la médecine expérimentale). Il
précise sa pensée dans un autre de ses ouvrage en 1878 en disant
« la fixité du milieu intérieur est la condition d'une
vie libre et indépendante » (Claude Bernard, 1878,
Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et
aux végétaux). De plus ses recherches sur la digestion et la
fonction glycogénique du foie l'ont progressivement conduit vers
l'élaboration du concept de « milieu intérieur ».
Ce concept, totalement original, constitue le pivot de la
nouvelle physiologie qu'il voulait créer, discipline autonome au sein
des sciences de la vie, intégrant les données anatomiques,
histologiques et physico-chimiques disponibles à l'époque.
Bien avant que la notion d'homéostasie, apparue pour sa
part dans les années 1940, ne soit clairement énoncée, on
peut constater que Claude Bernard en avait posé les bases.
GENSOUS JULIE (2012 - 2015) 26
|