4.2.4. Richard S. Lazarus (1922 - 2002) et Susan
Folkman
Il faudra attendre les années 1960-1970, et des
travaux, dépassant le modèle linéaire de type «
stimulus-réponse » de Selye, pour commencer à mettre en
évidence l'importance des perceptions, autrement dit des processus
cognitifs, dans la survenue de l'état de stress.
Le modèle transactionnel du stress de Lazarus et
Folkman, proposé en 1984, permet de décrire ces processus
cognitifs.
Ces auteurs postulent que ce ne sont pas les
événements eux-mêmes qui déterminent l'apparition
d'un état de stress. Selon Lazarus « le stimulus n'existe pas
en soi comme stress, c'est le sujet qui peut ou non l'évaluer comme tel
» (Lazarus, 1984), ce qui est déterminant, ce sont les
perceptions et le vécu de ces événements. C'est
l'évaluation de la situation et des ressources personnelles qui
déterminent l'existence, ou non, du stress.
Ils apportent ainsi une définition plus complète
de la notion de stress : une transaction entre la personne et l'environnement
dans laquelle la situation est évaluée comme débordant les
ressources d'un individu et pouvant mettre en danger son bien-être. Il
faut comprendre que l'individu peut être responsable de l'importance des
agents stressants agissant sur son organisme.
Grâce à ces auteurs nous avons une approche
interactionniste cognitive du stress : le stress implique un processus incluant
à la fois la personne, l'environnement et leurs transactions.
Selon eux, l'individu confronté à une situation
stressante procède à deux types d'évaluation :
? l'évaluation primaire ou stress perçu,
consiste à envisager ce qui est en jeu dans la situation : les
challenges et les défis amènent des émotions positives
tandis que les pertes et les menaces apportent des émotions
négatives. Ainsi les réactions au stress dépendent moins
du stress objectif (agent déclenchant) que du stress perçu
(variable modératrice).
? L'évaluation secondaire ou contrôle
perçu consiste à envisager les différentes options pour
« manager » la situation, la changer, l'accepter ou l'éviter.
L'individu fait l'inventaire de toutes ses ressources personnelles et sociales.
Cette perception du contrôle peut être vue, soit comme un processus
perceptivo-cognitif transitoire lié au contexte, soit comme une
caractéristique stable de la personnalité.
Après ce tour d'horizon non exhaustif, mais le plus
complet possible du point de vue des auteurs, attardons nous sur une vision
plus physiologique du stress.
GENSOUS JULIE (2012 - 2015) 30
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