5- CLARIFICATION CONCEPTUELLE
Nous nous efforcerons avant tout développement,
de définir quelques termes relatifs au cadre logique de notre
étude. Celle-ci inscrit l'éducation au centre d'une dynamique
sociale nécessitant une appréhension des concepts tels que
le système éducatif et
ses terminologies associées, la
communauté, ainsi que les
représentations sociales propres aux
milieux de vie communautaire caractéristique des
sociétés paysannes.
Le champ de compréhension du concept
d'éducation est très
vaste pour que nous puissions en aborder ici tous les aspects.
Généralement le terme "éducation" recouvre toute
activité sociale visant à transmettre à des individus
l'héritage collectif de la société où ils
s'insèrent. Ainsi, si de façon formelle, informelle ou non
formelle, on se trouve dans une situation institutionnalisée ou non,
dans le but de la transmission d'un savoir être ou d'un savoir faire, on
peut parler d'éducation. Nous nous contenterons d'aborder l'aspect
institutionnel de l'éducation encore appelé
éducation formelle qui fait intervenir plusieurs types
d'acteurs en interaction permanente formant un ensemble fonctionnel reconnu
sous l'appellation de système éducatif. Ce système
comporte une sous représentation dénommée système
scolaire qui fonctionne au nom de l'institution qu'est l'école. Elle est
une partie intégrante de la communauté locale. L'éducation
qui y est dispensée concerne l'ensemble des connaissances visant une
intégration sociale rigoureusement planifiée et
rationalisée.
L'éducation non formelle
regroupe toutes les autres formations organisées dans le
cadre extrascolaire (formation professionnelle, alphabétisation
etc.)
L'éducation informelle quant
à elle est l'ensemble des connaissances acquises par l'expérience
de la vie quotidienne. Cette dernière forme d'éducation est
généralement la plus adoptée en milieu rural. Elle
constitue un support pour l'éducation traditionnelle des
collectivités "baatombu" menant une vie communautaire.
Une vie analogue à celle de la
société paysanne selon la typologie sociale de
Henri MENDRAS dans Eléments de sociologie.
Ce dernier caractérise ces types de sociétés
par « un système économique agencé selon
la logique de l'autosubsistance qui ne distingue pas la production et
consommation... ». Dans ces société on note
« une confusion famille / entreprise donnant un rôle central au
groupe domestique ». La collectivité locale forme une
société d'interconnaissance au sein de laquelle la tradition
commande tous les actes. Cette collectivité locale est incluse dans une
société englobante et jouit d'une autonomie relative à
l'égard de celle-ci. Par conséquent, les fonctions de
médiation avec l'extérieur sont très importantes. Le
système scolaire joue un rôle fondamental dans cette
médiation sociale à travers les normes de l'éducation
formelle transmises dans les écoles aussi bien aux garçons qu'aux
filles selon les principes de la parité.
Mais dans la réalité cet
équilibre entre les sexes à l'école n'est pas jusque
là concrètement atteint. Les effectifs scolaires féminins,
sont frappés de déperditions considérables qui se
caractérisent par l'évolution nettement décroissante de
l'effectif des filles au fur et à mesure que les promotions
évoluent. Ce phénomène est dû à l'abandon
scolaire progressivement massif des filles sous le poids de certaines pratiques
et comportements traditionnels inculquant à la communauté des
représentations sociales sur les filles et leur scolarisation. Cette
situation favorise le non maintien de
l'éducation de celles-ci jusqu'à la fin du cycle primaire. Ce
phénomène est exprimé dans la présente étude
par le taux d'abandon obtenu en divisant le nombre
total de celles qui ont abandonné les classes avant la dernière
évaluation de l'année par le nombre total des filles inscrites
dans cette même classe en début d'année. Ce rapport est
ensuite multiplié par 100. On peut également l'appeler
`' taux de non maintien `' ou taux de
déperdition.
Il n'est pas pris en compte les abandons dus au
changement d'école, aux divers cas de force majeurs (maladies,
décès, etc.).
De la même manière le taux
de redoublement est obtenu en divisant le nombre total des filles
qui reprendront la même classe par insuffisance de travail par le nombre
total ayant commencé ensemble l'année scolaire. Le rapport est
ensuite multiplié par cent (100).
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