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Theme : la vie communautaire et le problème de la déscolarisation des filles dans la commune de Sinendé.

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par Moussa TAMOU YATAOU
Université Nationale dà¢â‚¬â„¢Abomey-Calavi Bénin - Maîtrise es sociologie-anthropologie 2006
  

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I/ PROBLEMATIQUE ET ETAT DE QUESTION

1/ LE PROBLEME

Dans les communautés traditionnelles « BAATONU » du Bénin et particulièrement dans la commune de Sinendé, la fille/femme, dans son double rôle d'épouse et de mère reconnue, est soumise aux effets d'un certain nombre de représentations socio-culturelles. Ces représentations qui sont de nature incompatibles aux normes de l'école prédisposent les filles à déperdition.

Les premières observations ont permis de constater que les communautés traditionnelles ont toujours établi des relations entre la scolarisation d'une fille et son statut de femme au sein de ces communautés :

- La scolarisation de la fille perturbe le processus devant la conduire au mariage coutumier.

- La scolarisation de la fille rend difficile la création ou la consolidation des liens familiaux.

- La scolarisation de la fille défavorise les activités de production des ménages. C'est un investissement à l'avance perdu pour ses parents etc.

Ce sont ces genres de représentations sociales de la fille/femme qui, d'une façon générale concourent au non maintien des filles dans les écoles.

Au Bénin et particulièrement dans la commune de Sinendé, l'offre officielle à l'éducation formelle ne tient pas compte du sexe. Cependant, la commune de Sinendé est classée parmi celles qui, sur le plan national, possèdent les plus faibles taux de scolarité. Elle connaît également les plus grandes disparités sexuelles dans les classes au moins jusqu'en 1994, où le projet Education et Communauté (EDUCOM) a démarré ses activités en faveur de la scolarisation des filles dans cette commune. Mais malgré les efforts déployés par ce projet, moins du quart des filles inscrites en première année du primaire (CI) , parviennent en fin de cycle ( CM2) . Cette situation peut s'expliquer par le fait que les parents acceptent envoyer leurs filles à l'école, mais leur offrent très peu de chance de parvenir à la fin du cycle. Où encore, que ces parents leur accordent très peu d'intérêt au sein du système scolaire. Car les communautés restent encore attachées aux normes socio-culturelles traditionnelles, conservées et sauvegardées par une autre forme d'éducation : l'éducation traditionnelle.

Nous avons alors en présence, dans un environnement à très forte majorité paysanne, deux différentes formes d'éducation, et donc deux différentes formes d'écoles entre lesquelles la fille écolière est différemment perçue sur les plans social et culturel. Dans ce contexte de dualité culturelle, le tableau est alarmant lorsqu'il s'agit de parler de la scolarisation des filles.

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