Acquisition par la holding de reprise. Un mode de financement des opérations de restructuration.( Télécharger le fichier original )par Gassim Diallo Institut Supérieur de Droit de Dakar - Master II Droit de là¢â‚¬â„¢entreprise 2015 |
B. La cible idéale pour la holding de repriseLa cible idéale dans le cadre d'une holding de reprise doit être une cash-cow, c'est-à-dire une société mûre, de croissance moyenne, qui génère un cash supérieur à ses besoins et crée de la valeur sur un marché stable. Si la croissance est trop forte, des besoins supplémentaires de financement (BFR et investissements34(*)) risquent de mettre en péril le remboursement de la dette d'acquisition. Les besoins en cash nécessaires pour développer l'activité doivent être réduits. La cible idéale aura un « cash conversion cycle 35(*)» court. La structure de coûts, c'est-à-dire la répartition entre coûts fixes36(*) et coûts variables, 37(*)est un autre déterminant dans le choix de la cible. De même, les variations de cash-flows sur l'année doivent être prévisibles et évaluées lors des due diligences pré-acquisition. Une activité saisonnière pour laquelle les ventes et les approvisionnements sont concentrés sur une courte période est susceptible de mettre en danger le montage et une trop forte variation du BFR selon les périodes peut empêcher la remontée de trésorerie. ü Pré-audit ou due diligences preliminaries Les due diligences pré-acquisition visent à porter un oeil critique, stratégique et économique sur le positionnement de la cible au sein de son environnement. Elles sont menées d'un point de vue à la fois externe (environnement de la cible) et interne (évaluer la cible au sein de son environnement). L'analyse externe comprend deux étapes : la description du secteur et de ses facteurs clés de succès et l'analyse des forces concurrentielles du marché. On distinguera ainsi cinq types d'industrie : les industries émergentes, les industries en transition vers la maturité, les industries en déclin, les industries fragmentées et les industries multinationales. Ces industries présentent des profils et enjeux stratégiques différents. Alors que dans une industrie émergente, l'enjeu est de verrouiller l'accès à la technologie et le réseau de distribution, il est de parvenir à créer des économies d'échelle dans une industrie plus fragmentée. Une fois l'étude du secteur industriel terminée s'ouvre une phase d'analyse interne de la cible. L'analyse stratégique permet au repreneur de valider la stratégie qui a été conduite jusqu'ici par les dirigeants de la société. Il en déduira les zones de risques ainsi que les opportunités de développement. Michael Porter identifie trois grandes stratégies pouvant être menées par une société, à savoir la domination par les coûts, la différenciation et la focalisation. 38(*) Les due diligences reposent avant tout sur l'examen de la situation financière de la cible et sur l'identification des risques propres à l'acquisition. La comptabilité ne donne qu'une indication globale de la performance et toute mesure de performance doit rapporter les résultats de l'entreprise aux capitaux engagés pour les générer. L'évaluation de la cible accorde une grande importance à l'impact du risque et les investisseurs utilisent plusieurs ratios afin de mesurer l'endettement de la cible (fonds propres/capitaux permanents, dettes financières/CAF39(*),...). Il s'agit de déterminer la faisabilité de l'opération de levier. La fonction score (Conan Holder340(*)), plus élaborée, est précieuse car le score obtenu par la firme donne une indication quant à la probabilité de sa défaillance. * 34Le besoin en fonds de roulement (BFR) est le solde des comptes de bilan directement rattachés au cycle d'exploitation (essentiellement les postes clients, fournisseurs et stocks). Calculé à la date d'arrêté des comptes, il n'est pas forcément représentatif du besoin permanent de l'entreprise et ne doit donc s'analyser que dans une perspective évolutive. * 35Le CCC est un excellent moyen de vérifier dans quelle mesure votre fonds de roulement est bloqué dans votre cycle d'exploitation.cpb.bnpparibasfortis.be/Moyennes-Entreprises * 36les coûts fixes sont les coûts indépendants du niveau d'activité ou des quantités produites dont l'entreprise doit s'acquitter pour son bon fonctionnement (loyer, coûts administratifs, etc.) * 37les coûts variables sont les coûts des facteurs variables, c'est-à-dire des facteurs de production dont les quantités varient avec le niveau d'activité de l'entreprise ou les quantités produites * 38Les stratégies génériques sont les différentes stratégies concurrentielles (business strategies) qu'une entreprise peut déployer sur chacun de ses Domaines d'Activité Stratégique (DAS) afin d'y obtenir un avantage concurrentiel.https://fr.wikipedia.org/wiki/Stratégies_génériques_de_Porter * 39La CAF , comme son nom l'indique, détermine les possibilités d'autofinancement d'une entreprise. Elle est effet partagée entre les actionnaires ( par le biais des dividendes) et l'entreprise elle-même, pour son financement (autofinancement). Plus elle est élevée et plus les possibilités financières de l'entreprise sont grandes . La CAF va permettre à l'entreprise de financer ses investissements et de rembourser ses emprunts. * 40Le CONAN et HOLDER (1979) est une méthode conseillée pour les entreprises industrielles réalisant un chiffre d'affaires de 1,5 à 75 millions d'euros. Il permet un classement des sociétés des plus risquées (score inférieur à 6,8) aux plus saines (score supérieur à 16,4) |
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