1.3.2 Théorie du
comportement planifié
Dans le but de pallier aux
insuffisances de la théorie de l'action raisonnée, Ajzen
(1991) ajoute une troisième composante et, ce, pour prendre en
compte les comportements qui ne sont pas sous le contrôle
individuel. Comme pour la théorie originelle, celle-ci s'adapte
au postulat précisant que plus l'intention du comportement est
intense, plus l'individu tend à l'adopter .
Comme dans le cadre de la
théorie originelle de l'action raisonnée, le facteur
central de celle de l'action planifiée est l'intention des
individus vis-à-vis d'un comportement donné. Les intentions
permettent de saisir les facteurs motivationnels qui influencent le
comportement. Ils indiquent les façons avec lesquelles les gens
s'apprêtent à faire des essais, et à consentir beaucoup
d'efforts pour la planification, afin de réaliser un
comportement .
Selon la théorie du
comportement planifié, le comportement individuel est
déterminé à travers trois facteurs conceptuellement
indépendants ; il s'agit de l'attitude vis-à-vis d'un
comportement, des normes subjectives et, aussi, du contrôle
perçu du comportement. Les deux premiers facteurs sont
précédemment définis. Quant au troisième, il
reflète le degré de contrôle perçu du comportement
qui correspond aux facteurs qui facilitent ou qui inhibent la
réalisation d'un comportement. Ajzen (Op.cit.) précise que
ce contrôle perçu « ...est supposé refléter
l'expérience antérieure et les obstacles futurs... ».
Au global, l'idée
principale qui découle de cette théorie
révèle que les individus devraient disposer des ressources
et des opportunités leur permettant d'atteindre leurs objectifs,
pour développer une forte intention d'agir et, de ce fait, un
comportement favorable.
Cependant, cette théorie
présente des limites qu'il serait plausible de mettre en avant. Dans un
premier temps, la large définition du contrôle perçu
vis-à-vis du comportement, de l'attitude et des normes subjectives
rend le modèle difficile à appliquer. Cette
difficulté émane, à la base, de la
généralité assez élevée de la théorie
originelle, celle de l'action raisonnée. Dans un deuxième temps,
la théorie suppose que le comportement perçu permet de
prévoir le contrôle du comportement réel, ce qui n'est pas
toujours vrai ; en effet, dans le cas où l'individu n'a pas assez
d'informations sur le comportement à adopter, et lorsque les conditions
facilitatrices changent, il serait difficile qu'il y ait une
adéquation entre le perçu et le réel. Enfin, cette
théorie ne prend pas en considération certains facteurs,
tels que la personnalité et certaines variables
démographiques. Enfin, la relation, entre les trois types de
croyances et les déterminants de l'intention, demeure ambiguë
(Taylor & Todd 1995). Ces limites font qu'il s'avère plus
pertinent de mobiliser dans le cadre de notre recherche un autre modèle.
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