2.3. CADRE DE REFERENCE DE
L'ETUDE
Nous avons recourue à
quelques théories comportementales issues des recherches de la
psychologie sociale et qui s'insèrent dans un courant basé sur
les intentions du comportement. Il englobe l'ensemble des théories
qui expliquent et prédisent le comportement des individus. Elles
visent à identifier certains déterminants des intentions
telles que les influences sociales, les attitudes et les conditions qui
inhibent et/ou facilitent l'adoption d'utilisation des moustiquaires
imprégnées d'insecticide dans les ménages de la zone de
santé de Kikwit Sud. Cette section est consacrée à la
présentation de ces diverses théories.
1.3.1. Théorie de
l'action raisonnée
La théorie de l'action
raisonnée trouve ses fondements dans les travaux pionniers de Fishbein
et Ajzen (1975). Le comportement des individus s'explique par
des facteurs liés à leurs intentions (Davis et coll., 1989).
Il est complètement identifié par leur intention de l'adopter ou
de le refuser. Cette intention est conjointement
déterminée par, d'une part, l'attitude de l'individu
vis-à-vis du comportement et, de l'autre, un ensemble de normes
subjectives, traduction de l'influence sociale, associée au fait
d'adopter ledit comportement (Fishbein et Ajzen ,1980). L'attitude est
formée, à la fois par un ensemble de croyances
comportementales quant aux conséquences du comportement, et par une
évaluation desdites conséquences. Les croyances sont la
probabilité subjective accordée par un individu au
résultat d'un comportement donné.
Quant à
l'évaluation des conséquences, elle désigne le
degré d'envie de la personne pour réaliser ses
résultats (Fishbein et Ajzen, 1975).
Concernant les normes subjectives, elles ont trait à
l'influence de l'environnement social sur le comportement. Les normes
subjectives se définissent comme « la perception d'un individu de
ce que pense, la plupart des personnes qui sont importantes à
ses yeux, le fait qu'il pourrait ou pas adopter le comportement en
question » (Fishbein & Ajzen, op.cit).
Ainsi, les normes traduisent
l'ensemble des croyances d'un individu quant à l'opinion de
personnes ou de groupes de référence par rapport au fait
d'adopter ou non un comportement.
En somme, ce modèle
permet d'« ...expliquer pratiquement n'importe quel comportement
humain... » . En dépit de la validité prédictive de
ce modèle, il présente certaines limites dont la plus marquante
est le fait que ce modèle précise que le comportement
est totalement contrôlé par l'individu (Fishbein et Ajzen,
op.cit). En effet, la théorie postule que les choix des
individus sont consciemment réfléchis. Ainsi, elle
écarte tout comportement irrationnel, inconscient ou émanant
des habitudes. En outre, il existe d'autres faiblesses assignées
à la nature même des facteurs prédictifs de
l'intention. A partir de là, les chercheurs examinent certaines
pistes d'amélioration et de prolongement de cette théorie (Doll
et Ajzen, 1992). C'est dans ce cadre que s'insère la théorie du
comportement planifié d'Ajzen.
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