1.2. Revue de littérature
La question de l'usage des Technologies de l'Information et de
la Communication (TIC) n'est plus nouvelle. Elle a déjà
été l'objet de plusieurs recherches tels que le témoignent
des ouvrages d'ordre général et des mémoires de fin de
formation. Tous ces travaux voient dans les matériels des TIC, des
outils didactiques qui contribuent d'une certaine manière à
l'enseignement des disciplines de façon générale. Le
Français est l'une de ces disciplines dont
l'enseignement/apprentissage/évaluation peut utiliser les TIC comme
outils didactiques ainsi que le démontrent certains travaux que nous
avons consultés.
D'abord, suivant certains ouvrages généraux, on
peut utiliser les TIC à des fins didactiques. En effet,
déjà en 1973, Michelle TARDY a montré dans Le
Professeur et les images que « les quelques tentatives
d'introduction de la culture cinématographique dans l'enseignement
proposent des programmes manuels, des exercices de dissertation et d'analyse
grammaticale ...on commence à reconnaître les vertus
pédagogiques » des TIC (41p.). De la même
manière, Geneviève Jacquinot dans Image et
pédagogie a montré en 1973 les possibilités
offertes aux pédagogues d'enseigner à l'aide des images offertes
par les audiovisuels. Des ouvrages récents ont abondé dans le
même sens. C'est le cas de Enseigner avec les technologies
où Christian Depover, Thierry Karsenti et Vassilis Komis ont
montré en 2010 que les TIC peuvent favoriser les apprentissages,
développer des compétences. Ils ont montré en ce qui
concerne l'enseignement du Français en particulier que les TIC influent
positivement l'apprentissage de la Communication Ecrite. Mais leur travail a
occulté le rôle des matériels des TIC dans l'apprentissage
de la Communication Orale. André de Peretti et François Muller en
ce qui les concerne, ont mis l'accent sur la possibilité d'utiliser les
TIC à des fins de motivation. En effet, dans leur ouvrage Mille et
une proposition pédagogiques pour animer son cours et innover en
classe publié en 2008, ils suggèrent aux enseignants
de « recourir à un support non utilisé
jusque-là : ce peut être le support de moyens audiovisuels
par projection d'une image ou d'un jeu d'images; il est également
opportun d'utiliser l'informatique, portable ou non » (p28.) afin de
motiver les élèves à apprendre en situation de classe.
Jean CAZENEUVE (1974 :126.) dans Sociologie de la
radio-télévision a montré, en ce qui le concerne,
l'influence pédagogique des TIC dans le cadre extrascolaire en ce sens
que selon lui, la radio et la télévision favorisent l'acquisition
de culture par le grand public et complètent à la maison
l'enseignement reçu par les élèves à
l'école. Il reconnaît ainsi aux TIC un pouvoir
pédagogique.
En somme, ces ouvrages généraux reconnaissent
l'adaptabilité des TIC à l'enseignement-apprentissage des
disciplines dans le cadre scolaire et à l'apprentissage de notions dans
le contexte extrascolaire. Ainsi, pour exploiter les potentialités
offertes par ces moyens de communication, des professionnels de chaque
discipline ont déjà fait des recherches pour montrer comment ces
outils peuvent contribuer à l'enseignement.
En effet, pour l'enseignement-apprentissage du
Français, des travaux de mémoire portant sur les TIC, ont
montré l'influence de ces matériels sur l'apprentissage de la
langue française par les apprenants. Ainsi, Jean SOSSOU NATOMEY dans
son mémoire de CAPES intitulé L'influence des mass
médias sur le rendement scolaire de l'élève (UAC/ENS,
2001-2002), a montré que les mass médias (presse
écrite et audiovisuel : radio et télévision) influent
soit négativement soit positivement le niveau des élèves
en Français selon l'usage qu'ils en font. L'objectif de son travail
n'est pas de montrer comment l'enseignant du Français utilise ces outils
en situation de classe pour l'enseignement des notions en
Français ; il est plutôt de montrer comment ces outils
influent l'apprentissage du français par les apprenants. Seulement, en
montrant que ces outils peuvent impacter positivement l'apprentissage du
Français par les élèves, il leur reconnaît un
caractère didactique. C'est aussi le cas de Sourou Edbert KPANOU dans
son mémoire de CAPES intitulé L'impact de la
télévision et du cinéma sur le niveau des
élèves en français : cas des élèves du
CEG de Glazoué (UAC/ENS, 2003-2005), où il a montré
que l'usage du cinéma et de la télévision impacte tant
positivement que négativement l'apprentissage du français par les
élèves. Il n'est pas jusqu'à Moïse MEVI dans son
mémoire de CAPES L'avènement des NTIC au Bénin et
l'utilisation de l'internet par les élèves : cas de quelques
établissements de la ville de Porto-Novo, soutenu à UAC/ENS
en 2005, qui ne s'inscrît dans la logique de montrer juste les impacts de
l'utilisation des TIC sur l'apprentissage des élèves en
Français. La seule différence qui caractérise son travail
par rapport aux autres sus-évoqués est qu'il a plaidé pour
l'introduction des TIC dans le système scolaire comme matériels
didactiques. Seul le Cahier d'intégration conçu par un
groupe de professeurs de Français dans la Collection harmonie
s'est penché un peu sur la question en proposant aux enseignants de
Français de recourir à des matériels « phoniques
ou imagés » pour animer le cours de Communication Orale.
Il ressort de ces analyses que les auteurs de ces travaux de
recherche ont le mérite de reconnaître les TIC comme
matériels didactiques de façon générale et en
particulier pour certains, comme des matériels d'enseignement-
apprentissage de la Communication Orale. Mais leur limite dans le contexte
d'aujourd'hui c'est qu'ils n'ont pas montré dans quel cas et comment le
professeur de Français pourrait utiliser ces outils pour faire
dérouler les Compétences Disciplinaires en l'occurrence la
Communication Orale. Nous nous proposons alors de montrer dans le
présent travail comment les matériels des TIC peuvent être
utilisés pour l'enseignement /apprentissage/évaluation de la
Communication Orale en tant que Compétence Disciplinaire au premier
cycle de l'enseignement secondaire suivant l'APC.
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