1.3.2.3- Interrelation
entre prix des denrées alimentaires importés et locaux
En raison de la hausse de prix des denrées alimentaires
de base importées, il s'opère naturellement une substitution de
certaines denrées alimentaires importées au profit des produits
locaux. Du coup, la consommation de ces derniers a pris une nouvelle dimension.
En ville comme partout ailleurs, la demande des denrées locales est
devenue de plus en plus forte ; et par effet induit, l'apparition d'une
spirale inflationniste généraledans la commercialisation de ces
produits locaux.
Dans l'ensemble, l'autosuffisance alimentaire a longtemps
été une priorité gouvernementale ; mais l'agriculture
reste très dépendante des conditions climatiques si bien que l'on
observe des périodes de pénuries relatives, courtes mais assez
fréquentes, en particulier dans le Nord. De plus, la crise politique et
économique a entraîné une déstructuration du secteur
agricole, si bien que l'objectif d'autosuffisance alimentaire n'a
été totalement atteint. Les importations alimentaires
représentaient 18% des importations totales sur la période 1989 -
1991, 14% de 1993 à 1995, et plus de 20% de 2000 à 2010 (FAOSTAT,
1999 ; 2010). Toutefois, avec la dévaluation du franc CFA et la
mise en place d'une politique des prix agricoles, d'aménagement des
surfaces cultivables de masse (cas des projets basse vallée du Mono et
Zio, Oti et Kpendjal) et d'amélioration des semences, la production est
en vogue d'être relancée.
Le secteur agricole togolais dispose de fortes
potentialités qui lui permettent de couvrir les besoins alimentaires en
céréales locaux sauf le riz, en tubercules et en
légumineuses. Il a un bilan alimentaire déficitaire pour les
productions animales et halieutiques. Et pour combler ces déficits
alimentaires, le Togo importe des quantités importantes de riz, de
pâtes alimentaires, de blé, de poisson et de viande. Le Togo
exporte de très petites quantités de denrées
alimentaires.
Cependant, le secteur agricole pourvoyeur d'emplois et
d'aliments est confronté à d'énormes difficultés
majeures, notamment :
ü Une faible utilisation des intrants de haute
productivité (engrais, semences, produits phytosanitaires) compte tenu
de leur coût élevé, de leur indisponibilité au
moment opportun, de leur éloignement des lieux de production ; d'un
faible degré de mécanisation (plus de 90 % des exploitants
utilisent les outils rudimentaires) ;
ü Un faible soutien financier de l'Etat (qui s'est
un peu amélioré mais demeure encore insuffisant) ;
ü Une insuffisance de crédit
agricole ;
ü Uncadre institutionnel non performant (insuffisance de
personnel qualifié ; faible capacité opérationnelle
des structures techniques de recherche et de vulgarisation, due essentiellement
à la vétusté des équipements et à
l'insuffisance des ressources financières) ;
ü Des infrastructures rurales
inadéquates (le réseau routier rural au Togo est largement
inadéquat, certaines zones à fort potentiel de production ne sont
pas desservies par des pistes rurales. De plus, la plupart du réseau
actuel est dans un état de dégradation avancée, ce qui
constitue un frein à la desserte en encadrement agricole et à la
commercialisation des produits agricoles à des prix
rémunérateurs pour le paysan.
|