B. AMENAGEMENTS TECHNIQUES DES ACTEURS
1. L'accroissement du renforcement des capacités
techniques
Toute appropriation réussie passe
nécessairement par la mise sur pied d'un schéma adéquat au
renforcement des capacités des OSC dans les domaines tels que la
formulation des projets, des plaidoyers, la recherche des financements
autonomes, la collaboration avec des partenaires et la création des
synergies entre OSC, les techniques de suivi des impacts sur les
activités, le suivi-évaluation et la pérennisation des
projets, etc. A cela s'ajoute un programme de coaching des OSC pendant une
période précise même après la mise en oeuvre des
activités du programme.
Par ailleurs, vu le caractère centraliste de l'Etat,
les programmes tels celui du PASOC devrait aussi multiplier des appuis
d'ouverture et de partage de la gestion de l'espace public aux Etats. En effet,
convaincu de la persistance des agents de l'Etat à vouloir toujours
96 CALAME P. Discours d'ouverture du séminaire
« vers une coopération de sociétés civiles à
société civiles » CFSI Paris, 29 juin &er juillet
2005.
73
légitimer le pouvoir central même quand celui-ci
a prouvé par ses failles son incapacité à pouvoir
améliorer de manière singulière le bien-être des
citoyens, il semble urgent qu'on lui inculque par le biais de ses agents des
appuis allant vers une acceptation des enjeux de la démocratie
participative.
2. L'appui des études et recherches sur la
société civile
Au coeur de tout processus de développement social et
économique au sein d'un Etat, il se pose la finalité d'une
amélioration véritable du bien-être des populations du dit
pays. Ainsi, une des stratégies pertinente pour faciliter
l'appropriation par les OSC des mécanismes de concertation avec l'Etat
se rattache à une prise en compte des études et recherches sur la
société civile. Ce procédé a le double avantage de
constituer des acquis découlant sur une mobilisation de la banque de
données des OSC d'une part et d'autre part sur une compréhension
profonde des logiques tacites susceptibles de restreindre une bonne
appropriation.
3. Favoriser la pratique d'une gestion participative
intégrant toutes les parties prenantes
La pratique d'une gestion participative met en
évidence une coordination de plusieurs acteurs qui interviennent dans un
domaine avec les intérêts qui peuvent être convergents ou
divergents au sein d'un programme. La représentation d'une gestion
participative peut mieux s'illustrer sur la base des analyses de Michel CROZIER
et Erhard FRIEDBERG. De manière concrète, le PASOC
représente ici une organisation qui est comme « le royaume des
relations de pouvoir, de l'influence, du marchandage et du calcul » et
comme « un construit humain qui n'a pas de sens en dehors des rapports de
ses membres 97». La participation consiste ainsi en des actions
individuelles qui construisent une capacité propre, tributaire de ses
membres. Ce que ces auteurs désignent par l'expression « un
système d'action concret » défini comme étant «
un ensemble humain structuré qui coordonne les actions de ses
participants par des mécanismes de jeux et les rapports entre ceux-ci
par des mécanismes de régulation qui constituent d'autres jeux
98». Ainsi, pratiquer au sein du programme une gestion
participative des acteurs renvoie à un processus de participations des
bénéficiaires, donc des OSC et toute la chaîne
administrative du programme. Cela est de nature à favoriser une
appropriation véritable par le biais de la consultation, la
communication, la concertation et l'information des dynamiques internes et
externes au programme.
97 CROZIER M. et FRIEDBERG E., l'acteur et le
système, Paris, Seuil, 1977, p.50.
98 Ibid., p.26.
74
|