La mise en place de ce diplôme était
prévue dans le cadre de la composante n°2 du programme. La
formation académique visait à doter la société
civile d'experts possédant une formation critique, à la fois
académique et opérationnelle, sur les questions de
société civile et de citoyenneté. L'UGP a entrepris des
démarches auprès de diverses universités publiques du
Cameroun, aidé par son Comité Scientifique et Technique, et par
le REPRODIJ. Finalement, le PASOC a conclu un accord avec l'UCAC.
L'accord qui a porté non plus sur la création
d'un master spécifique « société civile », mais
sur la jonction de thématiques relatives à la
société civile à un master déjà existant
intitulé « Gouvernance et Action Publique ». C'est ainsi que
certains enseignements additionnels ont été ajoutés
à savoir, société civile et action publique ;
société civile, genre et développement ; management
stratégique des OSC.
Etant l'unique passerelle entre ce qui existe actuellement au
Cameroun en termes d'expérience sur le terrain et le milieu
académique en matière de développement social, ces
enseignements visaient un élargissement des possibilités offertes
aux acteurs associatifs et communautaires pour renforcer leurs capacités
d'analyse et leur esprit critique ainsi qu'aux acteurs étatiques pour
mieux comprendre la société civile. Il favorise la concertation
entre les parties.
De manière concrète, nos décentes sur le
terrain nous ont permis de réaliser que le programme a facilité
la formation de certains cadres des OSC par l'octroi de 10 bourses
d'études à l'UCAC. C'est en effet ce que nous a laissé
entendre un cadre d'ONG, bénéficiaire de la bourse d'étude
du PASOC,
Le PASOC a été une très belle
initiative. Car, il a comblé à merveille
nos lacunes au sein des OSC. Maintenant qu'il s'est
achevé, nous faisons un plaidoyer à l'UE de toujours encourager
la formation universitaire des acteurs non étatiques et même
pourquoi pas des acteurs étatiques sur les questions de
société civile80.
80 Entretien réalisé à
Yaoundé le 8 Juillet.
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En guise de conclusion partielle à ce chapitre, on
retient substantiellement qu'il existe de plus en plus au sein de l'Etat du
Cameroun, une prise en compte réelle des aspects liés à la
cogestion des affaires publiques. Lesquels aspects dans le cadre de la
coopération entre le Cameroun et l'Union européenne sont une
émanation au plan international des accords de Cotonou de 2005. Il se
dégage en effet le constat selon lequel la reconnaissance des
mécanismes de concertation entre les OSC et les pouvoirs publics
constitue un enjeu déterminant dans la consolidation des acquis du
développement socioéconomique des Etats en Afrique. Toutefois,
cette appréhension managériale est confrontée à
diverses pesanteurs orchestrées à la fois par les OSC et les
pouvoirs publics. Ainsi, le PASOC, sur la base d'un ensemble de
stratégies, se présente comme un outil non négligeable
afin de faciliter l'appropriation par les OSC des mécanismes de
concertation avec l'Etat.
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