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Coopération internationale et appropriation parles osc des mécanismes de concertations avec l'état au Cameroun. Cas du programme d'appui à  la structuration de la société civile ( pasoc ) dans la ville de Yaoundé.

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par Théodore ENAMA AYISSI
Université Catholique dà¢â‚¬â„¢Afrique Centrale - Master 2 en Gouvernance et Action Publique 2013
  

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B. La centralité des pouvoirs publics malgré l'ouverture démocratique

La centralité des pouvoirs publics peut renvoyer de manière précise à la fois à ses difficultés à s'approprier les outils relatifs à la démocratisation et à une certaine tendance de légitimité de son pouvoir.

64 ENAMA TSANA Joseph, La gouvernance au sein des Organisations de la Société Civile camerounaise, projet de promotion de la gouvernance au sein des OSC camerounaise, Yaoundé, 2012, p.77.

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1. Les difficultés d'appropriation d'un modèle universalisant

Nous vivons désormais, dans des sociétés où de moins en moins de gens acceptent l'idée que les élus se réservent pour eux seuls la responsabilité de gouverner. Des sociétés, plus exactement, où toute initiative gouvernementale qui n'est pas réputée avoir fait l'objet préalable d'un consensus avec les « partenaires sociaux » se voit aussitôt décriée sur la scène médiatique par une multitude de groupes de pression qui se considèrent comme acteurs de l'arène managériale, lorsqu'il s'agit d'ébaucher telle politique, de mener à bien tel projet, de passer ou de modifier une loi ou un règlement. Cette nouvelle culture politique, qui s'est développée au cours des trois ou quatre dernières décennies en Occident65 renvoie à la notion de « gouvernance », mieux encore, d' « action publique ». Selon R. HIRSCH, la gouvernance se rapporterait à « une conception de gestion qui réunit, outre l'État lui-même, une multitude de corps intermédiaires66 ». Il s'agit d'une structure horizontale au sein de laquelle les gouvernements ne sont qu'une force parmi d'autres. Ce paradigme de gestion des affaires publiques a très tôt été miroité aux pays africains vers la fin et le début des décennies 1980 et 1990.

Toutefois, la formule politique adoptée au moment des indépendances par la majorité des Etats africains « un dirigeant, une idéologie, un parti unique 67» est loin d'avoir fait son temps. En effet, les pratiques autoritaires, l'échec de la greffe de la démocratie en Afrique demeurent du fait que les dirigeants ont certes perçu la dynamique de démocratisation comme un atout pour vaincre les différentes crises mais, les réformes apportées par la démocratie n'ont pas de manière fondamentale modifiées les précédents schémas de gestions orchestrés au lendemain des indépendances. Ce caractère centraliste de l'Etat ne permet pas un vécu réel du processus de la démocratie participative. La société civile est certes figurante mais elle constitue un instrument au service des pouvoirs publics dont, les visées sont de s'arrimer de manière théorique aux grandes vertus de la démocratie.

2. La légitimité du pouvoir Etatique

La réceptivité de l'héritage surtout français et quelques fois anglais dans la centralisation des procédés décisionnels constitue encore une référence dans l'organisation et

65 KOMINGS Piet, L'Etat, l'agro-industrie et la paysannerie au Cameroun : Le réveil du Cameroun in Politique africaine n°22, Paris, Karthala, 2006, p.43.

66 HIRSCH Robert, Ajustement structurel et politiques alimentaires en Afrique subsaharienne, Politique africaine in Economie alimentaire, la purge libérale, Paris, Editions Karthala, 1990, p.198.

67 GORAN HYDEN ET MICHAEL BRATTON, Gouverner l'Afrique, Vers un partage des rôles, Lille, Nouveaux Horizons, 1992, p.12.

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la gestion de l'espace public en Afrique en générale et au Cameroun singulièrement. Malgré la configuration qu'impose les fondamentaux de la gouvernance, l'Etat continue d'exercer le pouvoir au niveau des autres acteurs soit par ses représentants directs (les gouverneurs, préfets, sous-préfets etc....) et indirects, notamment par la fabrique de certaines organisations de la société civile partisanes.

C'est ainsi qu'en dehors d'initiatives ponctuelles, il n'existe aucune véritable disposition institutionnalisée non lucrative. Tout engagement est vu comme une remise en cause de la légitimité de l'Etat, et ceux qui militent pour une cause sont taxés d'opposants, selon Séverin Cécile ABEGA.

En somme, les mécanismes de concertation entre OSC et Etat se présentent comme une option non détachable du développement socioéconomique au sein des Etats. C'est fort de ce constat que le Cameroun a entrepris diverses initiatives allant dans le sens d'un cadre managérial qui se veut multi acteur dans l'enceinte des affaires publiques. Cette volonté, bien que confirmée à la fois de manière théorique par la ratification des accords internationaux et régionaux, la mise en exercice de divers documents juridiques et stratégiques, et pratique par des appuis au renforcement. Nonobstant ces efforts remarquables, les logiques de concertation entre OSC et pouvoirs publics, font état d'une faiblesse considérable du degré d'appropriation par les OSC des mécanismes de concertation avec les pouvoirs publics dont, l'apport du PASOC s'avère être une initiative pertinente.

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