B. LES ENJEUX REGIONAUX DE PROTECTION DE
L'ENVIRONNEMENT
Le continent africain est lancé dans un processus
d'intégration régional. Piloté par la Communauté
Economique Africaine (ci-après : « C.E.A »), ce processus
intègre les enjeux environnementaux du continent. En effet, le processus
d'intégration de l'Afrique dans sa version actuelle251
s'intéresse à la protection de l'environnement. Le processus
d'intégration de l'Afrique a cette particularité qu'elle
piloté à deux échelles : à l'échelle
régionale par la CEA et à l'échelle sous régionale
par les Organisations d'Intégration Sous Régionale (ci-
251 Version adoptée en 1980 à Lagos, confiné
dans le PLAN de Lagos.
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après : « OISR »)252. Toutefois si
ces OISR ont la charge de conduire ce processus dans leurs sous régions
respectives, elles n'en détiennent pour autant pas l'exclusivité
l'exercice. Ainsi, il est d'autres OISR qui partagent le même espace que
celles désignées par la CEA. Celles-ci sont chargées de
collaborer avec les premières notamment dans la protection de
l'environnement. C'est dans cette logique qu'il est important que la CEMAC doit
intégrer voire renforcer la protection de l'environnement dans son
processus d'intégration. Ces enjeux sont surtout
socio-économiques (1) et écologiques (2).
1. Les enjeux socio-économiques de protection
de l'environnement régional
L'Afrique est considérée comme le continent de
demain. Tant elle présente des opportunités. En fait, ce
continent est doté d'un sol et un sous-sol riches en ressources
naturelles. Ces ressources font l'objet d'exploitation abusive par des firmes
multinationales, pour la plupart occidentales. Or l'Afrique est elle aussi
dotée d'une population jeune et en pleine expansion. L'Afrique est donc
appelée à rationaliser l'exploitation de ses ressources pour que
les retombées de ces activités soient plus ou moins
équitablement réparties. La répartition devrait
s'effectuer d'abord entre les différentes couches sociales. Car l'on
observe souvent avec regret, que des populations riveraines de certaines zones
d'exploitation des ressources naturelles sont marginalisées. Par
conséquent, se retrouvent plutôt des victimes d'exploitation des
ressources naturelles. Par ailleurs, l'exploitation ne doit pas être de
nature à empêcher les générations futures à
subvenir à leurs besoins. L'Afrique Centrale étant l'une des
zones les plus riches d'Afrique, il est nécessaire que le processus
d'intégration de la CEMAC s'y implique fortement.
En plus, les activités relatives à
l'exploitation de ces ressources sont une cause non négligeable des maux
que subissent les populations africaines. En effet, les industries
implantées en Afrique polluent gravement l'environnement. Au niveau
continental, les conventions ont été adoptées. Mais
contrairement à l'Union Européenne par exemple où les
éco standards sont plus développés, les OISR demeurent
encore bien inactifs dans ce domaine. Il semble donc important que ces OISR
s'imprègnent de ces questions essentielles de la protection de
l'environnement. Ce n'est comme cela nous semble-t-il que les enjeux
socio-économiques et écologiques seront garantis.
252 Entre autres OISR chargées au niveau sous
régional de l'implémentation du processus d'intégration
continentale, on peut citer : la CEEAC pour l'Afrique Centrale, la CEDEAO pour
l'Afrique de l'Ouest, la SADEC pour l'Afrique Australe, l'EAC pour l'Afrique de
l'Est et l'UMA pour l'Afrique du Nord. Cependant, il faut rappeler que la CEA
reconnaît huit organisations d'intégration.
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2. Les enjeux écologiques de protection de
l'environnement régional
L'Afrique est réputée être un continent
aux beautés naturelles. En réalité, ce continent est riche
en faune et en flore. Ainsi, on retrouve en Afrique de vastes étendues
de réserves. Ces réserves comportent des espèces
très variées d'animaux. Par ailleurs, la deuxième
réserve forestière du monde se trouve en Afrique et
précisément en Afrique Centrale. C'est ce qui ressort du
Comité Intergouvernemental d'experts 2011. En réalité,
selon l'étude produite par ce Comité, « la forêt
de l'Afrique Centrale représente 26% de la forêt tropicale
mondiale avec une superficie de plus de deux millions de km2
»253. Mais sans cesse, ces richesses sont détruites au
profit du développement économique. C'est le cas notamment des
désastres que subissent les parcs naturels avec le
phénomène du braconnage. Ou encore des coupes illicites de bois,
des pollutions des eaux.
Ces dangers auxquels est exposé l'environnement nous
semblent importants au point qu'une prise en compte par les OISR est
importante. Ce d'autant plus l'Agenda 21 des Nations Unies invite les
Organisations Internationales à s'impliquer dans l'objectif de
protection de l'environnement.
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