B. LE CONTEXTE POLITIQUE ET SECURITAIRE
Le contexte politique et social de l'intégration de la
CEMAC influence les politiques communautaires. Il en est le cas de la place de
la protection de l'environnement dans le processus d'intégration de la
CEMAC. En effet, le contexte politique et social est très
délétère en Afrique Centrale ; de nombreuses crises
politiques ont fait foyer dans cette partie du continent, avec pour
conséquence d'aboutir à de nombreux conflits armés (2), au
demeurant cela est la conséquence d'un contexte politique
délétère (1). A ce propos, la protection subit un coup.
1. La volonté politique et les crises
politiques
Bon gré ou mal gré, la politique influence
l'évolution de la protection de l'environnement dans le processus
d'intégration de la CEMAC. En effet, la politique peut influencer la
protection de l'environnement à deux niveaux. Premièrement, par
la volonté politique. Ce sont les autorités communautaires qui
déterminent le poids qu'elles donnent à l'un ou l'autre secteur
processus d'intégration. Ainsi, elles peuvent rendre un secteur
essentiel et reléguer un autre au second plan. Pour ainsi dire, c'est la
volonté qui a accordé à l'environnement sa place actuelle
dans le processus d'intégration de la CEMAC, celle-ci est marginale.
En second lieu, la politique est un facteur dans la mise au
second plan de la protection de l'environnement. En effet, les crises
politiques peuvent éclipser certains secteurs, et les reléguer au
second plan. L'Afrique Centrale est en proie à des crises
politiques102, par
102 Certains Etats membres de la CEMAC ont été,
au cours de ces dernières décennies, au centre de crises
politiques : il s'agit par exemple du Tchad qui a connu un coup d'Etat en 1990
et la République Centrafricaine qui a connu plusieurs coups
d'état.
solidarité, ces crises sont généralement
portées au niveau communautaire pour une résolution efficace. La
fréquence de ces crises est de telle sorte que les sessions de
conférences de Chefs d'Etat et de Gouvernement, surtout qu'elles sont
rares, peuvent être consacrées, à chaque fois, à la
résolution des conflits.
Après avoir évoqué la volonté
politique et les crises politiques, il convient de relever la
prolifération des conflits et l'insécurité dans la
sous-région comme facteur de mise au second plan de la protection de
l'environnement.
2. La prolifération des conflits et
l'insécurité dans la sous-région
L'Afrique Centrale connait, comme les autres
sous-régions africaines, des crises et des conflits, qui ne sont pas
favorables à l'environnement. Premièrement, les conflits sont une
entrave à l'environnement dans la mesure où les conflits
armés mettent en péril des écosystèmes. C'est le
cas par exemple lorsque les sites consacrés patrimoines de l'UNESCO sont
susceptibles d'être détruits par les conflits ; aussi, les
conflits font des réfugiés et des déplacés,
lesquels entrainent une forte pression sur le nouvel écosystème,
et partant, la raréfaction des ressources. En second lieu, les conflits
sont incompatibles avec la protection de l'environnement dans la mesure
où ils contribuent à limiter les moyens d'action de la
Communauté dans le sens de la protection de l'environnement. En effet,
la Communauté dont les ressources sont déjà
limitées, et dont la question est le développement
économique, délaisse davantage la protection de l'environnement.
De fait, la survenance des conflits ou encore de l'insécurité
entraine de nouveaux points à l'ordre du jour, et dont l'urgence en fait
une priorité, avec possibilité d'occulter la protection de
l'environnement ; car la paix est un préalable au développement
économique. Ainsi, les autorités communautaires, au lieu de
régler les affaires ordinairement prévues, concentrent leurs
efforts aux questions sécuritaires.
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