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La protection de l'environnement dans le processus d'intégration de la communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC).

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par Dieudonné MEVONO MVOGO
Université de Douala - Master II 2015
  

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Paragraphe II : Les facteurs conjoncturels du caractère secondaire de la protection de l'environnement dans le processus d'intégration de la CEMAC

Le rythme de l'intégration de la CEMAC est tributaire du contexte qui prévaut. En effet, le contexte en Afrique Centrale influence la place de la protection de l'environnement dans le processus d'intégration dans la mesure où les actions de la Communauté subissent les effets des phénomènes, fussent-ils extérieurs aux politiques communautaires. Ainsi, certains facteurs structurels ou événementiels sont susceptibles de contribuer à la marginalisation de la protection de l'environnement, ou du moins, favoriser à la négliger, voire à la délaisser. En réalité, le contexte économique n'est pas de nature à faire de la protection de l'environnement une priorité dans le processus d'intégration de la CEMAC (A), de plus, il en est le cas du contexte politique et social (B).

3. soutenir la tenue par les pays africains de leurs engagements en vertu des conventions environnementales mondiales et régionales et des autres instruments juridiques dont ils sont parties ;

4. Améliorer les capacités humaines et institutionnelles des pays africains de relever efficacement les défis environnementaux posés au continent ;

5. Promouvoir l'intégration des questions environnementales aux stratégies de réduction de la pauvreté ;

6. Favoriser la coopération régionale et sous régionale pour relever les défis environnementaux ;

7. Bâtir un réseau de centres régionaux d'excellence en science et en gestion environnementale ;

8. Motiver et diriger les communautés scientifiques et techniques africaines et internationales pour résoudre les problèmes environnementaux pressants de l'Afrique ;

9. Améliorer la participation efficace des groupes africains majeurs et leur contribution importante à informer la prise de décision gouvernementale ;

10. Améliorer le cadre institutionnel de gouvernance environnementale régionale ;

11. Mobiliser les ressources internationales pour la mise en oeuvre de l'initiative environnementale du NEPAD ;

12. Fournir un cadre de partenariat entre les pays africains eux-mêmes et avec leurs partenaires bilatéraux et plurilatéraux, en particulier les institutions financières plurilatérales comme le FEM, conformément à l'esprit et à la lettre de la déclaration du millénaire des Nations Unies.

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A. LE CONTEXTE ECONOMIQUE COMME FACTEUR DE LA PRISE EN COMPTE ACCESSSOIRE DE LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT DANS L'INTEGRATION CEMAC

L'espace CEMAC se caractérise par la quasi-uniformité des économies des Etats membres. En effet, décolonisés pour la plupart dans les années 1960, les économies des Etats membres de la CEMAC sont toutes à l'entame du processus d'industrialisation. Aussi, ces pays sont caractérisés par un sous-développement (1) qui limite leurs moyens (2) pour protéger l'environnement.

1. Le sous-développement des pays de la région

Comme la plupart des pays de l'Afrique subsaharienne, les Etats membres de la CEMAC sont des pays sous-développés. A ce effet, ces pays privilégient le développement économique par l'industrialisation qui, espèrent-ils, contribuera à réduire la pauvreté. De plus, le sous-développement a de multiples implications, en effet, dans un contexte de sous-développement, l'éducation n'est pas la chose la mieux partagée. Dès lors, par ignorance, les préoccupations environnementales sont redoutées. Aussi, le facteur culturel n'est pas à négliger ici, car les leaders communautaires actuels ont reçu une éducation qui marginalisait les questions environnementales. Si aujourd'hui des efforts sont constatés quant à la prise en compte de la protection de l'environnement, il n'en demeure pas moins que l'on n'est pas près de la situation où l'environnement serait une question centrale dans une organisation d'intégration économique comme la CEMAC, comme cela est le cas dans l'Union Européenne.

2. L'insuffisance de moyens

La protection de l'environnement induit des dépenses considérables. Au sortir des indépendances, les pays en développement s'étaient engagés à exploiter leurs ressources naturelles, pour relever le niveau de vie de leurs populations et rattraper le retard qu'ils accusent par rapport aux sociétés occidentales100. Sauf qu'il s'en suivra une exploitation abusive de ces ressources. Dès lors, au lieu de réduire la pauvreté, ces exploitations vont plutôt causer plus de tort. Les gouvernements africains ont pris conscience de cette réalité101, ainsi ont-ils finalement opté pour le développement durable.

En réalité, cette nouvelle gouvernance implique que tout développement économique tienne compte des préoccupations environnementales. La Communauté a adopté cette pratique dans son arsenal normatif. Néanmoins, la difficulté se pose au niveau de la mise en oeuvre effective de ses mesures. Le développement durable signifie qu'en plus des dépenses nettes

100 Gilles FIEVET, « réflexions sur le concept de développement durable : prétention économique, principes stratégiques et protection des droits fondamentaux », Revue Belges de Droit International, 2001/1-Editions Bruylant, Bruxelles, pp.129-184 (spéc.129).

101 Nicole Rose SIME, op. cit., p.175.

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d'un programme ou projet, il doit être prévu des ressources pour endiguer les impacts environnementaux. Par ailleurs, les programmes spécifiquement environnementaux nécessitent beaucoup de moyens. Le but pour nous n'est pas de relever que cette dépense n'est pas nécessaire, loin de là ; le constat est en réalité clair, pour des sociétés encore sous développées, c'est une dépense difficilement supportable. Car la protection de l'environnement implique des dépenses colossales, de plus, elle requiert une technologie de pointe, laquelle n'est pas à la solde du premier venu. On comprend dès lors pourquoi, pour ces pays, les questions environnementales doivent-elles d'abord laisser de la place aux préoccupations économiques.

En définitive, le contexte économique a été présenté comme facteur de la prise en compte accessoire de la protection de l'environnement dans le processus d'intégration de la CEMAC, maintenant, il convient d'évoquer le contexte politique et sécuritaire.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote