INTRODUCTION
1. ETAT DE LA QUESTION
Le travail est pour l'homme
une activité
vitale,
inévitable,
qui lui permet de
subvenir à ses besoins et à
ceux des personnes en sa charge.
L'hygiène,
la sécurité et les
conditions de travail sont
des notions récentes.
Elles sont apparues au 19ème
siècle avec le
développement
industriel qui
constituera le
noyau dur autour duquel se construira
progressivement le droit du
travail ; avec les
premières mesures de protections au
bénéfice des travailleurs
les plus fragiles :
les femmes et les enfants. On
regroupe sous cette appellation une
multitude de
disciplines qui
ont toutes pour but de supprimer ou tout au
moins de limiter
les effets
nuisibles des
activités humaines
sur l'homme lui-même
et son environnement (64).
L'amélioration
des conditions de travail et
de sécurité est un sujet faisant
l'objet des recherches dans
plusieurs
universités et des
organisations tant
étatiques et non
étatiques.
D'après un rapport
publié par
l'Organisation
Internationale du
Travail (OIT) à
l'occasion de son 90ème
anniversaire, ce sont
environ 2,3 millions de
personnes qui meurent chaque jour dans le
monde du travail : 360.000 dans des
accidents et 1,95 million
des maladies
professionnelles
incurables.
Cela fait tout de même
6.000 morts chaque jour ! Un
chiffre insupportable
(48).
Tout aussi
intolérables,
270 millions
d'accidents du travail et
160 millions de cas de
maladies
professionnelles sont recensées chaque
année sur la planète,
des données qui seraient
largement sous-estimées en
raison de la
difficulté de
leur collecte dans certains pays
(48).
S ur l'échelle
mondiale, ces
accidents ont un coût
socio-économique
élevé, évalué par
l'OIT en 2009 à 1.250
milliards de dollars par an (coûts
directs ou indirects)
soit de 2% du PIB
mondial annuel (48).
Plusieurs ouvrages
scientifiques et
certains documents
législatifs
ont été publiés pour
garantir les droits et
les obligations du
travailleur et de
l'employeur. Le
travailleur étant le
plus exposé aux abus, aux
injustices, à
la
marginalisation et
à
-' 2 -'
l'exploitation
que son employeur, sa
sécurité
sociale fait
l'objet de plusieurs
congrès et conventions tenus dans le
monde entier (7, 9,19, 36,46, 57).
Nous ne pensons nullement être
la première personne à
traiter de la
sécurité
sociale.
Plusieurs de nos
prédécesseurs en ont discuté.
C'est notamment le cas de :
? KATAYI MUKOLA (32) qui a
évoqué le problème des
insuffisances de prestation
de l'Institut
National de
Sécurité
Sociale en faveur des
retraités dans son étude « La
sécurité
sociale et la
condition des
pensionnés à Lubumbashi
». Il est arrivé aux
conclusions selon
lesquelles la
sécurité
sociale,
telle
qu'organisée,
contribue au
maintient et au renforcement de
l'ordre
inégalitaire
déjà existant et les
retraités devenus pauvres
n'arrivent pas à
vivre avec le montant leur
alloué et doivent exercer
d'autres activités
extra légales pour
survivre ou compter sur la
solidarité de leurs
enfants.
? MBOMBO BAKAJI (40) qui a
parlé de la
sécurité
sociale par la
coopérative, démontre
le système économique et
social dans lequel
évolue notre pays (la RDC) et
étudie les
possibilités de la
mise sur pied des
coopératives de sécurité
sociale.
Ainsi, est-elle
arrivée à conclure que poser
le problème de
sécurité
sociale par les
coopératives relève
d'une
mystification dans
la mesure où le
problème n'est pas posé
à partir de la source des
choses, c'est-à-dire
dans le sens de remise en
question de l'ordre ancien
par un nouveau, un problème de
redéfinition des
rapports sociaux de production car
le problème demeure
celui du démontage des structures
reproduisant les
inégalités,
les injustices et
l'exploitation.
? L'étude de NGWAKAH NDOMAY
(45) parle de
l'Institut National
de Sécurité
Sociale ou la
dialectique
doxologique de la
prise en charge des retraités en
République Démocratique du
Congo et montre les
difficultés de
prestation de cet institut
dans les différents
domaines de son champ
d'action et surtout en ce qui
concerne la pension de
retraite. La
conclusion de cette étude montre que
l'Institut National
de Sécurité
Sociale constitue
effectivement une
dialectique
doxologique dans ce sens que tous
les discours prononcés par
elle, sont dits
~ 3 ~
pour flatter les personnes
qui versent et cotisent
mensuellement et que la
contradiction entre les
dires et la
réalisation est
frappante.
? KASEREKA VALWAGHE (30) a
analysé le
décret-loi du 29 juin
1961 de la sécurité
sociale dans son étude « De
la protection
sociale des travailleurs par
la sécurité
sociale contre les
risques professionnels
». Au terme de son étude,
il conclut que les
mesures préventives de ce
décret-loi en ce qui
concerne les risques
professionnels sont
insuffisantes ou
incomplètes.
Elles ne reprennent pas expressément
les
dispositions en
matière du travail ; de
même, les mesures de réparation
sont aussi incomplètes à cause
du manque de clarté sur le
caractère « professionnel »
et la non couverture de certaines
maladies
qualifiées « non
professionnelles » parce que non
inventoriées sur la
liste.
? NGABU KIIZA David (44), dans son
travail intitulé
Problématique de la p
rotection, santé et
sécurité des travailleurs en
milieu du travail dans une
entreprise
industrielle à
caractère minier au Rwanda,
cas de la Metal
Processing
Associations (MPA SARL)
Gisenyi (2006-2010),
souligne que depuis que
le Rwanda a accédé à
l'indépendance jusqu'à
aujourd'hui, le code du travail
a déjà subi 3
fois les
modifications,
tout cela dans le profond
souci des autorités
d'améliorer les
conditions du travail et des
travailleurs.
Comme nous pouvons le constater,
la plupart de nos prédécesseurs se sont
penchés sur la
condition des
retraités et sur
l'organisation et
le fonctionnement du
régime de sécurité
sociale dans certains
domaines de la
vie.
C'est ainsi
que pour notre part, nous voulons
aborder ce sujet dans le domaine
médical, en nous
intéressant aux
institutions
hospitalières
publiques et privées, où
certains chercheurs ont constaté que
le personnel soignant
qui preste dans les
institutions
hospitalières
privées n'est pas du tout en
sécurité par rapport au travail
qu'il effectue en comparaison
à celui qui preste
dans les
institutions
publiques (62).
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