II. Caractéristiques des entreprises,
qualité de relation de travail, niveau de rémunération et
la latitude décisionnelle : des facteurs déterminants du
degré de satisfaction des agents de maîtrise.
A. Satisfaction et
caractéristiques des entreprises
Le test du khi-deux sera utilisé pour
caractériser le lien qui existe entre les variables satisfaction,
taille de l'entreprise et le secteur d'activité.
Hypothèse 1 : Les facteurs de satisfaction
et d'insatisfaction des agents de maîtrise sont variables selon les
caractéristiques des entreprises.
L'hypothèse 1 est subdivisée en deux sous
hypothèse :
- H1.1 : les facteurs de satisfaction et
d'insatisfaction des agents de maîtrise dans les entreprises tchadiennes
varie en fonction de la taille de ces entreprises.
Le tableau suivant donne les résultats du test de khi-deux
suivants la taille de l'entreprise
Tableau 26 :tableau de contingence satisfaction
et la taille de l'entreprise
![](Les-facteurs-de-satisfaction-et-d-insatisfaction-des-agents-de-matrise-dans-les-entreprises-tchadi12.png)
![](Les-facteurs-de-satisfaction-et-d-insatisfaction-des-agents-de-matrise-dans-les-entreprises-tchadi13.png) ![](Les-facteurs-de-satisfaction-et-d-insatisfaction-des-agents-de-matrise-dans-les-entreprises-tchadi14.png)
Source : nos enquêtes
De ce premier croisement, nous constatons dans les entreprises
ayant moins de 50 employés, 5 entreprises procurent la satisfaction aux
agents de maîtrise contre 9 entreprises. Dans celles employant 51
à 100 salariés, 5 entreprises procurent la satisfaction aux
agents de maîtrise contre 24 entreprises. Enfin, dans les entreprises de
plus de 100 salariés, 13 entreprises activent mieux les facteurs de
satisfaction aux agents de maîtrise contre 6 entreprises.
Pour le test de Khi-deux, à un degré de
liberté, le seuil de signification est de 0,05. La valeur est de 15,394
pour une signification de 0,000. La valeur du Khi-deux est largement
supérieure à la valeur théorique (5,991) à un
degré de liberté =2. La supériorité de cette valeur
et la probabilité qui est très faible sont suffisante pour
conclure qu'il existe un lien entre les facteurs de satisfaction et la taille
de l'entreprise. Ce qui est aussi confirmé par les coefficients
Phi =0,48 et C=0,48.
Ces coefficients s'éloignent de zéro et
traduisent une intensité de lien entre les variables. Nous
déduisons que, l'hypothèse1 (H1) de la sous hypothèse
(H1.1) est confirmée. Ces résultats nous paraissent par
ailleurs conformes à ceux de TROUVE (1996) qui arrive à la
conclusion selon laquelle la taille de l'entreprise exerce une influence
significative sur les intentions, les actions et la satisfaction des agents de
maîtrise. Ces conclusions vont dans le même sens que celles de
CHEYLAN (2003) qui a aussi montré les observations sur la pratique de
GRH dans les petites entreprises sont parfois différentes de celles
faites dans les moyennes et grandes entreprises. Pour les petites entreprises,
les agents de maîtrise sont des ressources limitées et par
conséquent, le système de décision en matière de
GRH est très centralisé autour du dirigeant. Ainsi, nous pouvons
conclure que le niveau de division horizontale et verticale nous paraît
expliquer la taille des entreprises en matière de satisfaction des
agents de maîtrise selon les caractéristiques des entreprises.
- H1.2 : les facteurs de satisfaction et
d'insatisfaction des agents de maîtrise dans les entreprises tchadiennes
varie en fonction d'activité.
Le test du Khi-deux nous donne les résultats suivants le
secteur d'activité.
Tableau 27: tableau de contingence
satisfaction et le secteur d'activité
![](Les-facteurs-de-satisfaction-et-d-insatisfaction-des-agents-de-matrise-dans-les-entreprises-tchadi15.png)
![](Les-facteurs-de-satisfaction-et-d-insatisfaction-des-agents-de-matrise-dans-les-entreprises-tchadi16.png) ![](Les-facteurs-de-satisfaction-et-d-insatisfaction-des-agents-de-matrise-dans-les-entreprises-tchadi17.png)
Source : nos
résultats
De ce deuxième croisement, nous constatons dans les
entreprises industrielles, 6 entreprises procurent de l'insatisfaction aux
agents de maîtrise contre 19 entreprises. Dans les entreprises de
commerce, 5 entreprises procurent de satisfaction aux agents de maîtrise
contre 19 entreprises. Enfin, dans les entreprises de prestation de service, 5
entreprises activent mieux les facteurs de satisfaction aux salariés
contre 8 entreprises.
L'examen du croisement confirme l'existence d'une liaison
entre la satisfaction et le secteur d'activité. Le
X2cal= 15,425 est supérieur au
X2théo=5,991 pour un degré de
liberté =2 avec 5% de risque d'erreur. La dépendance entre ces
variables est significative car C= 0,446 et pour une probabilité nulle.
La valeur du coefficient C permet de noter qu'il y'a une intensité entre
les variables car ces valeurs s'éloignent du voisinage de 0. POHLMANN
(1999) avait aussi trouvé une liaison signification entre les deux
variables de notre hypothèse, mais il convient de relever que son
étude était orientée vers les entreprises internationales,
mais que les deux résultats corroborent.
En conclusion, l'objectif de cette H1 est de voir s'il y'a
relation entre la satisfaction, la taille de l'entreprise et le secteur
d'activité. Nous pouvons affirmer au vu des résultats qu'il y'a
une relation significative entre les variables. Cependant, notre
hypothèse H1 est confirmée.
B. Analyse bivariée qualité de relation
de travail, niveau de rémunération, latitude décisionnelle
et satisfaction
Comme nous l'avons précisé au chapitre III
consacré à la méthodologie, chaque fois que nous avons en
présence des variables quantitatives, nous utilisons une analyse de
corrélation pour vérifier nos hypothèses. Cependant, nous
procédons par la corrélation pour vérifier les
hypothèses 2, 3 et 4.
a. Test de l'hypothèse relative à la
qualité de relation de travail et le degré de
satisfaction
Il s'agit de tester l'hypothèse
suivante :
H2 : la qualité des relations de travail
influence positivement le degré de satisfaction des agents de
maîtrise dans les entreprises.
L'objectif de cette hypothèse est de voir s'il existe une
relation significative entre la qualité de relation de travail et le
degré de satisfaction.
On a ici une matrice mettant en relation uniquement deux
variables.
Tableau 28: corrélation entre la
qualité de relation de travail et le degré de
satisfaction
Variables
|
Degré de satisfaction
(SATIS)
|
Qualité de relation de travail
(QULITRA)
|
0,459 : r de Pearson
122 : Nombre de cas ayant servi de calcul
0,000 : Niveau de significativité
|
Source : nos
résultats
A la lecture de ce tableau, il existe une relation
statistiquement significative (P< 0,05) et directement proportionnel
(puisque le signe du coefficient n'est pas négatif) entre la
qualité de relation de travail et le degré de satisfaction. De
fait, on constate que plus bonne est la qualité de relation de travail,
plus la satisfaction y est élevée. Ceci est confirmé
par un coefficient de corrélation r de Pearson de 0,459 (P=0,000)
indiquant une relation statistiquement significative positive assez forte entre
les deux variables. Autrement dit, plus la nature de relations de travail est
bonne, plus le degré de satisfaction accroît. Notre
deuxième hypothèse est alors validée. Nos résultats
réjoingnent ceux de BELANGER et THUDEROZ (1998) qui, dans leurs
recherches portant sur la recodification des relations d'emploi des entreprises
françaises, avaient trouvé une relation significative entre les
deux variables. Pour ces derniers, ces variables permettent d'établir
une relation entre le travail et la satisfaction professionnelle.
b. Test de l'hypothèse mettant en relation le
niveau de rémunération et le degré
d'insatisfaction
Il est question de l'hypothèse suivante:
H3 : le niveau de rémunération
influence le degré d'insatisfaction des agents de maîtrise dans
les entreprises tchadiennes.
Nous procédons par la matrice suivant le tableau 28
(annexe 6), les résultats mettant en relation les deux variables.
Tableau 29: corrélation entre le
niveau de rémunération et le degré de
d'insatisfaction
Variables
|
Degré d'insatisfaction
(SATIS)
|
Niveau de rémunération au sein de l'entreprise
|
0,391 : r de Pearson
122 : Nombre de cas ayant servi de calcul
0,000 : Niveau de significativité
|
Source : nos
résultats
Il ressort de ce tableau qu'il existe une relation
statistiquement significative (P< 0,05) et directement proportionnel
(puisque le signe du coefficient n'est pas négatif) entre le niveau de
rémunération et le degré d'insatisfaction. De fait, on
constate que plus le niveau de rémunération augmente, plus
l'insatisfaction des agents de maîtrise diminue. Ceci est
confirmé par un coefficient de corrélation R de Pearson de 0,391
(P=0,000) indiquant une relation statistiquement significative positive assez
forte entre les deux variables. Ce résultat confirme le modèle
théorique de Herzberg (1971) dégagé des insatisfactions.
Car, en agissant sur les facteurs d'insatisfaction, on réduit
l'insatisfaction et n'entraîne pas à la satisfaction des
salariés. La troisième hypothèse est validée.
c. La latitude décisionnelle : un facteur peu
satisfaisant pour les agents de maîtrise
Nous avons formulé une
hypothèse concernant la latitude décisionnelle et la
satisfaction.
Le tableau 30 donne les résultats mettant en relation
les deux variables.
Tableau 30: corrélation de
Pearson entre la latitude décisionnelle et le degré de
satisfaction
Variables
|
Degré d'insatisfaction
(SATIS)
|
Latitude décisionnelle
(LATDË)
|
0,107 : r de Pearson
122 : Nombre de cas ayant servi de calcul
0,243 : Niveau de significativité
|
Source : nos
résultats
A la lecture de ce tableau, nous constatons que, la relation
est trop faible entre les deux variables, avec une significativité
(P> 0,05) et non proportionnel entre la latitude décisionnelle et le
degré de satisfaction. Ceci est infirmé par un coefficient
de corrélation r de Pearson de 0,107 (P=0,243) indiquant une relation
non statistiquement significative trop faible entre les deux variables. La
quatrième hypothèse est infirmée.
Tableau31 : récapitulatif des
résultats de test des hypothèses
Hypothèses
|
Sous hypothèses
|
Khi-deux
|
DDL
|
r de Pearson
|
Signification
|
Décision
|
Hypothèse 1
|
Sous hypothèse 1
|
15,394
|
2
|
-
|
0,000
|
Validée
|
Sous hypothèse 2
|
15,425
|
2
|
-
|
0,000
|
Hypothèse 2
|
-
|
-
|
-
|
0,459
|
0,000
|
Validée
|
Hypothèse 3
|
-
|
-
|
-
|
0,397
|
0,000
|
Validée
|
Hypothèse 4
|
-
|
-
|
-
|
0,107
|
0,243
|
Rejetée
|
Source : nos
résultats
Voila présenter les résultats
auxquels nous sommes parvenus â l'issue de ce travail de recherche. A
présent, il importe de le conclure.
Au terme de cette deuxième partie, nous remarquons
qu'elle nous a permis de satisfaire nos besoins en information.
Le chapitre III avait pour objectif d'exposer l'approche
méthodologique. Il s'est attelé à la présentation
du choix de type d'investigation, à la présentation du processus
d'échantillonnage ainsi qu'aux outils statistiques pour tester nos
hypothèses. Il s'est terminé par la présentation des
caractéristiques des entreprises et répondants de notre
échantillon.
Le chapitre IV nous a permis d'analyser les points de vue des
répondants sur le degré de satisfaction au sein de leur
entreprise. A chaque fois, l'analyse descriptive se suit de la
présentation des résultats du test d'association des variables de
l'hypothèse 1, de la corrélation des hypothèses 1, 2 et
3. La lecture des tableaux et l'interprétation nous permet d'expliquer
nos résultats. Enfin, l'analyse discriminante nous a permis de
discriminer les facteurs selon deux groupes d'entreprises suivant leur
taille.
|