CONCLUSION GENERALE
A l'heure où la compétition se joue à
l'échelle mondiale, la satisfaction des salariés devient l'un des
domaines privilégiés de la gestion des ressources humaines.La
satisfaction des salariés s'installe au coeur des préoccupations
à cause des changements. Nous étions partis du constat au
début de ce travail qu'il existe dans les entreprises les facteurs de
satisfaction et d'insatisfaction et la nécessité de
fidéliser les salariés occupant la fonction d'encadrement afin de
faire évoluer les relations d'emploi vers une approche plus dynamique.
C'est donc dans ce contexte qu'il nous a paru nécessaire de s'interroger
sur les facteurs de satisfaction et d'insatisfaction des agents de
maîtrise dans les entreprises. En effet, si la ressource humaine est la
locomotive du développement des entreprises, les facteurs de
satisfaction de ses agents de maîtrise en constituent son moteur.
Partant de ce constat, l'objet de notre étude est de
relever les variables qui expliquent la satisfaction et l'insatisfaction de la
catégorie socioprofessionnelle des salariés constitués par
les agents de maîtrise.
Dans cette optique, la question fondamentale à
laquelle il fallait apporter des réponses était :
Quels sont les facteurs explicatifs de la
satisfaction ou de l'insatisfaction des agents de maîtrise dans les
entreprises tchadiennes ?
A cette question principale étaient associées
les questions secondaires suivantes :
- Quels sont les leviers de satisfaction que les
dirigeants d'entreprises peuvent activer pour maintenir la satisfaction des
agents de maîtrise ?
- Quels sont les facteurs susceptibles d'influencer
la satisfaction ou l'insatisfaction des agents de maîtrise dans les
entreprises tchadiennes ?
Eu égard à ces questions de recherche, il nous
a semblé important d'élucider les leviers de GRH à
actionner dans les entreprises. C'est ainsi que nous nous sommes fixés
trois objectifs :
- Identifier les facteurs de satisfaction et d'insatisfaction
des agents de maîtrise dans les entreprises tchadiennes ;
- Analyser le comportement des agents de maîtrise
face à ces facteurs ;
- Mettre en évidence des variables de
différenciation des facteurs de satisfaction et d'insatisfaction des
agents de maîtrise dans les entreprises tchadiennes.
Pour y parvenir, nous avons opté pour une
démarche méthodologique hypothético déductive.
C'est ainsi qu'à partir de l'objet de cette recherche, nous avons pu
formuler quatre hypothèses :
H1 : Les facteurs de satisfaction et
d'insatisfaction des agents de maîtrise sont variables selon les
caractéristiques des entreprises.
H1.1 : les facteurs de satisfaction et
d'insatisfaction des agents de maîtrise dans les entreprises tchadiennes
varient en fonction de la taille de ces entreprises.
H1.2 : les facteurs de satisfaction et
d'insatisfaction des agents de maîtrise dans les entreprises tchadiennes
varient en fonction du secteur d'activité.
H2 : la qualité des relations de travail
influence positivement le degré de satisfaction des agents de
maîtrise dans les entreprises.
H3 : le niveau de rémunération
influence le degré d'insatisfaction des agents de maîtrise dans
les entreprises tchadiennes.
H4 : la latitude décisionnelle
octroyée à un agent de maîtrise dans l'exercice de ses
fonctions accroît son degré de satisfaction.
Le souci de répondre à notre question de
recherche, la poursuite de nos objectifs et l' approche méthodologique
adoptée, nous ont conduit à diviser cette étude en deux
parties.
La première partie se fondait sur l'analyse
théorique des différents concepts de notre sujet.
La deuxième partie nous a permis de passer d'une
étude théorique à la recherche empirique.
Pour ce qui est de la confirmation ou de l'infirmation de nos
hypothèses, nous avons décidé de procéder par
enquête respectivement auprès des agents de maîtrise et
dirigeants d'entreprises. C'est ainsi que nous avons constitué une base
de sondage composée de 255 entreprises à partir de laquelle nous
avons tiré notre échantillon. Après administration du
questionnaire, l'échantillon final s'est tablé respectivement sur
122 questionnaires agents de maîtrise et 62 questionnaires dirigeants
d'entreprises qui se sont révélés conformément
exploitables aux critères de l'enquête.
Après les tris à plat de nos données par
le logiciel SPSS, nous avons trouvé que de façon
générale, notre échantillon était
représentatif. Les résultats obtenus du traitement sont
variés.
Ainsi, à l'aide de khi deux, nous avons
caractérisé les relations entre les variables de
l'hypothèse 1. L'analyse de corrélation nous a montré
qu'il existe une relation statistiquement significative et directement
proportionnel entre les variables des hypothèses 2, 3. Une
classification à travers l'analyse discriminante nous a permis de faire
émerger deux groupes d'entreprises qui sont discriminés pour
l'essentiel des facteurs de satisfaction.
Synthèse des résultats
Hypothèses
|
Sous hypothèses
|
Khi-deux
|
r de Pearson
|
Signification
|
Décision
|
Hypothèse 1
|
Sous hypothèse 1
|
15,394
|
-
|
0,000
|
Validée
|
Sous hypothèse 1
|
15,425
|
-
|
0,000
|
Hypothèse 2
|
-
|
-
|
0,459
|
0,000
|
Validée
|
Hypothèse 3
|
-
|
-
|
0,397
|
0,000
|
Validée
|
Hypothèse 4
|
-
|
-
|
0,107
|
0,243
|
Rejetée
|
Source : nos résultats
Correspondant aux résultats des différents
tests des hypothèses que nous donne ce tableau ci haut, il ressort de ce
qui suit :
Les trois premières hypothèses sont
confirmées. Le test de ces hypothèses à l'aide de khi-deux
nous a permis de mettre en évidence des liens d'intensité entre
les variables de première hypothèse et l'analyse de
corrélation révèle qu'il existe une relation
statistiquement entre les variables des hypothèses 2 et 3.
Il se dégage de notre dernière hypothèse
qui met en relation la latitude décisionnelle et le degré de
satisfaction n'est pas validée par nos données. Pour justifier
cet écart entre nos résultats et ceux d'autres auteurs qui nous
ont inspiré dans la formulation de cette hypothèse, il nous
paraît être lié aux caractéristiques
différents de nos échantillons et au type d'investigation.
Implications managériales
- Nous suggérons aux dirigeants de toutes
caractéristiques d'entreprises ( petites,
moyennes et grandes entreprises) d'agir surtout sur les facteurs de
satisfaction comme conditions de travail, politique sociale de
l'entreprise, sécurité de l'emploi, l'image de l'entreprise et
les relations au sein de l'entreprise, lesquels, les salariés se
basentpour adopter un comportement au travail. Ces facteurs doivent faire
l'objet d'une bonne politique pour ces dirigeants à la performance de
leurs entreprises par une politique de valorisation et de l'utilisation
optimale de la ressource humaine. Les comportements et attitudes
affichées par les agents de maîtrise montrent leurs satisfactions
vis-à-vis de cette marge de manoeuvre qu'on leur accorde sont souvent
relatifs à la qualité de travail qu'ils accomplissent mais aussi
en matière de respect des instructions dictées par la
hiérarchie. Ce qui prouve leurs besoins d'estime et de reconnaissance.
Les résultats de cette recherche montrent que les agents de
maîtrise n'expriment pas seulement leurs besoins en matière de ces
différents facteurs évoqués. Ceux-ci ont besoin de
formation. De façon pratique, les dirigeants doivent constituer des
fonds de formation pour en bénéficier leur personnel. L'on pourra
constater après formation du personnel, plus le rendement des
salariés va augmenter, meilleure est la qualité de travail qu'ils
fourniront. Ceci pourrait constituer un gage pour une implication effective des
salariés au travail.
- La relation significative entre la qualité de
relation de travail et les facteurs de satisfaction est un résultat
applicable. Le climat social de l'entreprise, l'ambiance de travail et les
relations de travail avec les supérieurs hiérarchiques et
subordonnés sont les leviers auxquels, les dirigeantsd'entreprises
tchadiennes doivent d'avantage développer pour encourager les
salariés à s'impliquer, d'acquérir des performances
propres à l'entreprise. Cependant, la qualité de relation de
travail devenue un enjeu important ne saurait être livrée à
l'intuition pour son management. L'accent doit être mis sur l'analyse des
besoins en impliquant le salarié, en prenant en compte ses aspirations
et les concilier avec les objectifs économiques de l'entreprise. Si
l'entreprise veut se doter d'une structure humaine performante qui, par sa
qualité, sera meilleur gage de sa réussite. Elle doit, pour la
mise en oeuvre en ce qui concerne évidemment l'influence de la
qualité de travail que nous avons analysé dans le deuxième
chapitre de la première partie.
- L'existence d'un lien significatif entre le niveau de
rémunération et les facteurs de satisfaction, résulte pour
que l'entreprise soit performante, les chefs d'entreprise doivent formaliser
le niveau de rémunération des salariés
instantanément pour les inciter afin de répondre aux changements
des effets de la mondialisation. Les gestionnaires doivent
particulièrement s'intéresser à la politique de
rémunération des salariés. Il convient de rappeler que
« formaliser » le niveau de rémunération
interne ne signifie pas imposer des règles rigides, mais adopter une
méthodologie de mise en oeuvre d'une bonne politique de
rémunération pour obtenir les résultats satisfaisants.
Ainsi, l'augmentation régulière de salaire pour maintenir et
augmenter le pouvoir d'achat des salariés est conseillé.
- La latitude décisionnelle n'est pas confirmée
comme facteur de satisfaction. Ce qui implique que l'autonomie dans la prise de
décision est faiblement pratiquée dans les entreprises
tchadiennes. Ou encore, certaines entreprises n'accordent pas d'importance
à l'autonomie dans la prise de décision. Nous suggérons
aux entreprises tchadiennes de redonner la latitude décisionnelle la
place qu'elle mérite dans le management du capital humain. La latitude
décisionnelle pour être pertinente doit respecterun certain nombre
de démarches comme nous l'avons au chapitre deuxième de la
première partie sur les méthodes actuelles de management. Le
respect de cette démarche exposée dans ce chapitre permettra,
dans l'entreprise tchadienne, d'ériger la latitude décisionnelle
en véritable pratique gestionnaire.
Les principales limites de l'étude et les axes
futurs de recherche
Lorsqu'une recherche est faite sur l'individu, elle n'est
jamais complète du fait qu'elle ne peut intégrer en une seule
fois l'ensemble des variables pertinentes. C'est pourquoi, de nombreuses
limites surtout d'ordre méthodologique sont à souligner dans la
présente recherche. Les limites de l'instrument c'est-à-dire si
le questionnaire permet d'identifier les leviers de satisfaction, il ne peut
expliquer de façon précise les causes des différences ou
des similitudes dans la satisfaction ou l'insatisfaction qui peuvent
apparaître. Ensuite, la collecte des questionnaires face à face
peut entraîner certains biais. Une des limites cruciales q'on peut
relever aussi est que cette recherche ne peut prétendre intégrer
toutes les pratiques de GRH. Ainsi, un raisonnement sur la base de quatre
leviers de GRH ne permet pas de tirer les enseignements nécessaires au
sujet du problème étudié. Nous pouvons enfin
évoquer le nombre réduit de la taille de l'échantillon,
qui peut avoir des répercussions sur nos résultats, et peut
limiter les richesses de nos conclusions. C'est pourquoi les présents
résultats doivent nécessairement être
considérés avec prudence et ne pas faire l'objet de
généralisation à l'ensemble de la population des agents de
maîtrise. Ils doivent considérés comme le résultat
d'une étude qui commande de l'approfondissement ultérieur.
Les axes futurs de recherche
Une première piste consisterait au niveau des
variables explicatives du degré de satisfaction, chercher en retenant un
plus grand nombre de variables, les facteurs de satisfaction non
intégrés dans notre étude.
Une deuxième piste de réflexion serait
d'examiner la relation entre le degré de satisfaction des agents
de maîtrise et leur performance au sein de l'entreprise. C'est
là une question essentielle à laquelle une prochaine recherche
devra répondre.
|