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La volonté des parties et le forçage du contrat.

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par Cheikh Mohamed Fadel Dieng
Université Assane Seck de Ziguinchor - Licence 2012
  

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Titre1 : La volonté des parties et le contrat

Selon la théorie classique, remontant à l'ancien droit, et qui régnait encore indiscutablement pendant le XIX° siècle, la volonté est l'élément fondamental des contrats.

Une observation étymologique du mot partie, permet de savoir qu'il provient du mot « partir » dans son sens de partage : la partie est la personne qui « prend part » au contrat et à l'opération qu'elle organise, donc cette qualification s'applique à tous ceux qui, en personne, ont donné leur accord au contrat.

Dès lors, l'importation de la volonté des parties dans le processus contractuel peut être perçue sous deux angles ; c'est-à-dire avant (Chapitre1) et dans la formation de celui-ci (Chapitre2).

Chapitre1 : La volonté des parties dans l'avant contrat

La volonté des parties dans l'avant contrat traduit l'idée qui justifie le contrat et la raison qui permet de comprendre les processus de négociation du contrat.

Déjà en 1893, Durkheim écrivait que « les engagements contractuels sont ceux qui ont été voulus par les individus et qui n'ont pas d'autre origine que cette libre volonté ». Ainsi était exprimée la vision du sociologue sur le principe de l'autonomie de la volonté quant aux contrats.

Néanmoins, à la même époque, la doctrine s'est dressée contre cette vision du contrat en instaurant la Théorie de l'autonomie de la volonté (Section 1). Aussi, il parait intéressant de faire le point sur les phases de négociation entrant dans le processus précontractuel et qui ont déchainé depuis un certain nombre d'années, le mécanisme des phases précontractuelles (Section 2).

Section 1 : la théorie de l'autonomie de la volonté

La conception du contrat dépend essentiellement des idées dominantes d'une époque : philosophique, morale ou économie. Selon que l'on vit une période libéral ou dirigiste, la conception du contrat varie. La théorie libérale de l'autonomie de la volonté est une théorie de philosophie juridique qui est apparu tout d'abord chez Grotius (XVIII° siècle) et ses successeurs, mais elle se développe surtout sous l'influence du libéralisme politique des philosophes du XVIII° siècle (Rousseau et le « Contrat Social ») et du libéralisme économique du XIX° siècle (Kant), elle repose essentiellement sur l'idée de liberté individuelle.

Apres avoir exposé cette théorie (§1), les arguments sur lesquels elle repose et ses conséquences, nous verrons qu'elle est actuellement en évolution (§2), du moins à s'en tenir à son rôle dans le contrat sous sa forme traditionnelle

§1 : Exposé de la théorie de l'autonomie de la Volonté

Affirmer que la volonté est autonome, c'est accepter que la volonté des contractants crée, à elle seule, le contrat et tous les effets qui en découlent.

Nous examinerons sur quels arguments (A) s'appuie-t-on pour admettre une telle assertion et éventuellement leurs conséquences (B)

· Les arguments de la théorie de l'autonomie de la volonté

Ils ont de trois ordres : philosophiques, moraux et économiques.

Sur le plan philosophique, on part d'un postulat qui est celui de la liberté des individus : en principe, personne ne doit rien à personne. Afin d'assurer la liberté de chacun, un lien d'obligations ne peut naitre que s'il a été voulu.

On reconnait les idées de J. J. Rousseau à la base de cette philosophie avec son célèbre « contrat social »

Sur le plan moral, le contrat, oeuvre des volontés, est conforme dit-on, aux intérêts des parties contractantes. Nul ne peut vouloir ce qui n'est pas conforme à ses intérêts. C'est en peu de mots la thèse soutenue par Kant. Cela conduit à l'équilibre des intérêts des contractants. Selon Fouillée, un philosophe du XIX° siècle, « qui dit contractuel, dit juste ».

Sur le plan économique, l'autonomie de la volonté est le meilleur moyen soutient-on_ d'assurer la prospérité générale. L'intérêt personnel est le moteur essentiel de la vie économique. Pour s'exprimer, s'épanouir, la volonté d'entreprendre doit être libérée de toute entrave. Le libre jeu des volontés particulières assure le maximum de production, les prix les plus bas, par suite de la libre concurrence, donc, le bonheur du plus grand nombre !

Cependant ces arguments ont des conséquences qu'il importe de voir.

· Les conséquences des arguments de la théorie de l'autonomie de la volonté On peut en indiquer les plus importantes :

D'abord, le contrat est la source principale des obligations (Art. 40 C.O.C.C.). Il est l'origine la plus importante des rapports obligatoires. Il suffit de considérer la table des matières du C.O.C.C. pour voir que tel était la conception de ses rédacteurs.

Ensuite, le caractère supplétif des lois en matière contractuel s'applique parce que les parties l'ont voulu ; elles interprètent donc leurs volontés et peuvent donc d'un commun accord, les écarter et donner à leur contrat un contenu différent, des effets différents de ceux qui sont indiqués dans ces lois. Elles peuvent même créer des contrats non prévus par la loi.

Les conséquences de cette théorie nous permet de découvrir qu'elle a subit une évolution.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery