RESUME
Le présent mémoire part de l'idée
largement admise que l'éducation constitue un outil par excellence de
l'autonomisation de la femme. Ainsi, à travers ce travail, nous avons
cherché à analyser l'applicabilité de cette thèse
au contexte particulier des milieux ruraux en RDC. Car, à la suite de
l'adoption du Cadre d'action de Dakar, invitant les Etats à la
création d'un environnement éducatif sain et sûr pour tous,
la RDC a élaboré la Stratégie pour le développement
du sous-secteur de l'éducation. Cette stratégie visait entre
autre l'équité entre les sexes. Cependant, divers rapports
consultés mentionnent la persistance des iniquités entre fille et
garçons dans l'éducation dans ce pays. Absentes pour
l'accès à l'école, ces iniquités sont plus
perceptibles pour le parcours scolaire et se traduisent par un faible taux
d'achèvement des filles. Et ces iniquités persistent car
l'autonomisation de la femme semble encore moins acquise dans ce secteur.
Face à cette situation, nous avons recherché la
voie à travers l'éducation en RDC pourrait efficacement
contribuer à l'autonomisation de la femme. Pour ce faire, nous avons
mené une analyse à double volet : d'une part, la cohérence
entre l'état de lieu des inégalités entre les sexes dans
l'éducation en RDC et la nature des actions entreprises, et d'autre part
le degré de prise en compte des problèmes spécifiques des
femmes par la stratégie de la RDC en matière de
l'éducation.
Ainsi, après analyse situationnelle, nous avons
découvert en premier lieu que les inégalités dans
l'éducation en RDC se posent en termes d'iniquité entre les sexes
dans le parcours scolaire. C'est-à-dire que le système
éducatif congolais est caractérisé par une faible
discrimination directe des filles1 quant à l'accès
à l'école comparativement aux garçons (95 filles pour 100
garçons), un très faible taux d'achèvement pour les filles
très faible (34 % au primaire et 13,4 % au secondaire), et l'existence
d'innombrables stéréotypes et clichés sexistes
véhiculés par les enseignants et la structure éducative. A
l'opposé de cette situation, la priorité de la stratégie
susmentionnée est accordée à la garantie de la
gratuité à l'école primaire, la construction des
écoles et la distribution des manuels scolaires. Nous avons ainsi conclu
à un manque de cohérence entre problème d'éducation
des filles dans les milieux ruraux et actions entreprises.
En second lieu, nous avons évalué le
degré d'engagement aux problèmes d'éducation des filles
par la Stratégie pour le Développement du sous-secteur de l'EPSP.
Nous nous sommes ainsi servi du « Cadre d'Habilitation de la femme »
conçu
1 Cfr Annuaire statistiques 2008-2009.
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par Sara Longwe, et avons retenu que cette Stratégie se
concentre sur l'accès aux opportunités éducatives,
reconnait l'existence des défis à l'égalité de sexe
mais ne propose aucune action appropriée afin d'éliminer de ces
inégalités. Ces éléments nous ont conduits à
conclure que cette stratégie s'engage de manière neutre aux
problèmes des filles dans l'éducation et que ce niveau
d'engagement n'était pas favorable à l'autonomisation de la femme
dans un contexte rural.
Sommes toutes, nous sommes aboutis à la conclusion que,
dans l'objectif de lutter contre les inégalités entre les sexes
dans l'éducation et contribuer efficacement à l'autonomisation de
la femme, le pouvoir public devrait davantage investir dans la recherche de
l'équité pour le processus éducatif et dans la prise en
compte parfaite de la dimension genre lors de la planification et la mise en
oeuvre des programmes de l'éducation.
Pour atteindre ce but, nous avons suggéré
l'ajout, aux axes prioritaires retenus par la stratégie pour le
développement du sous-secteur de l'EPSP, d'un objectif relative à
la promotion de l'équité entre filles et garçons dans
l'éducation. Nous avons ainsi décliné cet objectif en
trois programmes:
? Programme de lutte contre les abandons scolaires liés
aux grossesses et mariage précoces ainsi que le harcèlement
sexuel en milieu scolaire ;
? Programme de renforcement du leadership féminin au
sein du système éducatif congolais;
? Programme de lutte contre les préjugés et
clichés sexistes dans les structures éducatives et les manuels
scolaires.
Nous avons aussi proposé des indicateurs
spécifiques aux trois programmes respectifs, lesquels indicateurs
permettront d'évaluer la réduction des iniquités dans le
secteur de l'éducation en RDC.
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