B- La vie de l'É.É.C au sein du Conseil
OEcuménique des Églises
Il est question ici de montrer l'action de
l'É.É.C. ainsi que les responsabilités de ses
fidèles et membres au sein du C.O.É. Dans un livre
intitulé Evanstion-Nouvelle Dehli (19541961), Rapport du
Comité Central à la 3ème Assemblée du
Conseil OEcuménique des Églises, l'Église
Évangélique du Cameroun y apparaît comme la seule
Église du Cameroun membre de cette époque113.
Dans le rapport officiel de la 3ème
assemblée du C.O.É. tenue à la Nouvelle-Dehli du 19
novembre au 04 décembre 1961, on y retrouve certaines informations
suivantes concernant l'É.É.C. :
- l'É.É.C. a envoyé comme
délégué le pasteur Jean Kotto ;
- le pasteur Jean Kotto y est signalé comme membre de
Comité Central ;
111 E. Tchuindjang, « Les expressions oecuméniques
d'une jeune Église », p. 146.
112 Lettre du 22 avril 1959 adressée au pasteur Jean
Kotto par le Visser't Hooft, S.G. du C.O.É., in E. Tchuindjang, «
Les expressions oecuméniques d'une jeune Église », p.147.
113 Nouvelle-Dehli, 1961, Conseil
OEcuménique des Églises : Rapport de la
3ème assemblée publié sous la direction de
W. A. Visser't Hooft, Neuchâtel, 1962, p. 292. Bibliothèque
U.P.A.C., Yaoundé.
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- le troisième jour de l'assemblée,
c'est-à-dire le mardi 21 novembre 1961, ce fut lui qui présida le
culte matinal. Il prit pour texte de méditation Romain 14, versets 11
à 12. Développant l'attitude de Paul envers les « forts
» qui s'estimaient libérés de la loi juive, et les «
faibles en la foi » qui craignaient les conséquences de la
liberté, le pasteur Kotto montra de façon saisissante, la
constante nécessité pour les chrétiens de
considérer avec charité les vies des uns et des
autres114.
- le pasteur Jean Kotto, alors Secrétaire
Général de l'É.É.C. et délégué
officiel à l'Assemblée de la Nouvelle-Dehli, intervint comme
parrain de l'U.É.B.C. et de l'Église Évangélique du
Gabon pour leur entrée au C.O.É.
Après son admission comme membre du C.O.É. en
1959, l'É.É.C. fut présente à la 3ème
assemblée de Nouvelle-Dehli et manifesta sa présence d'une
manière palpable.
Ensuite suivit la rencontre de Mexico du 08 au 20
décembre 1963, organisée par la Commission des Missions et de
l'Évangélisation du C.O.É. Après
l'intégration au Conseil International de la Mission du C.O.É.,
L'É.É.C. fut également représentée à
cette rencontre par le pasteur Jean Kotto. Il y parla de la croissance de son
Église avec la campagne d'évangélisation entreprise au
pays Bamiléké115.
Bien plus, le cap fut mis sur Upsal (Suède) en 1968,
avec la quatrième assemblée du C.O.É. Deux
délégués y prenaient part au nom de l'É.É.C.
Il s'agit des pasteurs Jean Kotto et Eugène Mallo116. Le
pasteur Jean Kotto travailla dans le Comité n° 25, Secteur II,
intitulé « Unité d'action missionnaire ». Il
présida aussi un culte matinal comme à la Nouvelle-Dehli. Quant
au pasteur Eugène Mallo, il fit parti de la Section II du Comité
des Examens des Directives I, qui avait comme ordre du jour :
1) comité des structures ;
2) relations avec les alliances confessionnelles mondiales ;
3) groupe mixte de travail avec les catholiques romains ;
4) résolution des comités ou de l'assemblée
se rapportant aux sujets ci-dessus. Comme à la Nouvelle-Dehli en 1961,
l'É.É.C., à travers le pasteur Jean Kotto, parraina
l'entrée de l'Église Protestante Africaine, Lolodorf-Cameroun,
comme membre associé du C.O.É.117.
114 Nouvelle Dehli 1961, p. 18.
115 Semaine Camerounaise n° 57 du 8 janvier 1964,
p. 2.
116 Rapport officiel d'Upsal, liste des participants pp.
407-410.
117 Ibid, pp. 126-127.
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On constate l'estime dont jouissait l'É.É.C. au
sein du C.O.É. Dans la liste des Églises membres du
C.O.É., au Cameroun, l'É.É.C. y figure à la
première place, à côté de l'E.P.C., de la
Presbyterian Church in West Cameroon et de l'U.É.B.C.118.
De Nairobi (1975) à Porto Alégre (2006), en
passant par Vancouver, Canberra, Harare le nom de l'É.É.C. figure
soit dans les rapports officiels, soit dans les rapports du Comité
Central comme membre du Comité Central du C.O.É.119. A
Nairobi comme à Vancouver, ce fut toujours le pasteur Jean Kotto le
délégué officiel de l'É.É.C. A Nairobi, il
travailla comme membre du Comité des
désignations120.
En clair, depuis 1959, les traces de l'É.É.C. au
sein du C.O.É. ne se sont jamais perdues ou effacées. On peut les
vérifier par l'assiduité de ses représentants aux
assemblées et à diverses rencontres du C.O.É., la liste
des Église s membres dressée dans les assemblées, la liste
des participants aux assemblées, les activités menées ou
exercées dans un département ou un secteur d'activité du
C.O.É. par certains fils ou filles de
l'É.É.C121, la participation de certains
fidèles et membres de l'É.É.C. aux sessions de formation
organisées à l'Institut OEcuménique de Bossey à
Genève en Suisse. Parmi ces élites de l'Église qui ont eu
à passer par ce Centre, creuset de l'oecuménisme pratique, on
peut citer très anciennement le pasteur Eugène Mallo, ainsi que
les pasteurs Emilienne Tuébou, Madeleine Mbouté et Emmanuel
Tchuindjang, respectivement en 1996 et en 1997.
Ainsi, les ambitions concrètes de
l'É.É.C. sur la scène internationale étaient loin
de se limiter à la sphère du Conseil OEcuménique des
Églises. C'est ainsi qu'elle s'est impliquée de manière
extraordinaire à la création de la Communauté
Évangélique d'Action Apostolique (C.É.V.A.A.).
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