4.3.
Analyse de la rentabilité financière de la commercialisation de
l'ananas frais localement et à l'exportation
4.3.1. Analyse de la rentabilité au niveau de la
commercialisation de l'ananas frais pour le marché local
De l'analyse du tableau 13, il se dégage que la tonne
d'ananas est valorisée à l'intérieur de la chaîne de
valeurs de l'ananas frais pour le marché local par une richesse
cumulée de l'ordre 147.433FCFA avec une part contributive importante
pour les producteurs (34,16%), suivi des détaillants (25,35%), des
collecteurs (20,26%) et enfin, des grossistes à (20,23%).
Tableau 13 : Valeur
Ajoutée par tonne créée par les acteurs de la chaîne
de valeurs de l'ananas frais pour le marché local
Désignations
|
Producteurs
|
Collecteurs
|
Grossistes
|
Détaillants
|
Total
|
VA (FCFA)
|
50.354,00
|
29.867,00
|
29.832,00
|
37.380,00
|
147.433,00
|
Part dans VA (%)
|
34,16
|
20,26
|
20,23
|
25,35
|
100,00
|
VA/CI
|
8,75
|
4,84
|
1,34
|
2,30
|
4,30
|
Cette part importante de la VA des producteurs s'explique par
le fait que la production de l'ananas nécessite plus de main-d'oeuvre.
La grande partie de cette VA permet de rémunérer la main d'oeuvre
qui a servi à la réalisation des opérations culturales,
car ces derniers n'ont pas accès aux structures de financement et de
plus, les équipements utilisées sont de types rudimentaires ou
apportées par la main-d'oeuvre salariée. Pour produire une tonne
d'ananas dans cette chaîne les producteurs utilisent en moyenne 1.612
FCFA de main-d'oeuvre salariée. La production de l'ananas est donc une
source de création d'emplois. Si toutes les conditions sont
réunies, les producteurs sont à un rendement de trois tonnes par
mois, ce qui permet de créer une richesse de 151.062 FCFA par mois. La
production de l'ananas est donc une activité rentable pour ces acteurs.
Il faudra donc soutenir ces acteurs afin d'améliorer leur
productivité.
Les commerçants créent moins de richesse que les
producteurs. La main-d'oeuvre que ces derniers utilisent se limite aux niveaux
de la récolte, du chargement/déchargement et du transport de la
marchandise sauf les détaillantes qui ne supportent que le transport.
Le rapport de la valeur ajoutée à la
consommation intermédiaire permet de conclure que ce sont les
producteurs qui participent plus à la création de la richesse. La
VA des collecteurs et grossistes est inférieure à celle des
détaillantes, ce qui s'explique par le fait que les détaillantes
ne supportent que les charges opérationnelles. De plus, l'échelle
d'activité est très élevée chez les grossistes qui
vendent des tonnes d'ananas en effectuant plusieurs voyages par semaine
à l'aide de leur unité d'achat qu'est la voiture Peugeot
bâchée. Une détaillante ne vendant au maximum que deux
quarantaines par jour, soit environs 100kg ; il lui faut donc deux
semaines en moyenne pour gagner la VA d'une tonne. En effet, la
périssabilité du produit et leur capacité
financière ne leur permettent que d'acheter une cinquantaine de kg
d'ananas qu'elles vendent en trois ou quatre jours. Si elles s'y adonnent,
elles acquièrent cette VA après 20 achats ; soit environ 80
jours ou maximum trois mois.
Forces est de constater que plus de 82,8% des producteurs ont
leurs VA par tonne comprises entre 50.000 F et 60.000 F et 17,2% ont leurs VA
à la tonne inférieures à 50.000 F (Tableau 4.4).
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