4.1.2. Mécanisme de vente et les relations entre
vendeurs et acheteurs
Les transformateurs, les
exportateurs et les consommateurs locaux sont les principaux clients. Comme
à l'achat, le prix est obtenu après marchandage.Ici aussi, ce
sont les clients qui détiennent le prix à cause du
caractère périssable du produit et de l'habitude des acheteurs.
Les exportateurs achètent de l'ananas au kilogramme tandis que les
autres le font par bâchée ou les autres unités de vente
citées dans le chapitre 3. En fait, il existe des contrats entre les
exportateurs et les acheteurs européens. Certains grossistes ont aussi
des contrats avec les acheteurs Nigérians.
4.1.3. Circulation de l'information sur le marché
L'information est l'élément fondamental dans la
transparence du marché. Il n'y a aucun système d'information
officiel sur le marché de l'ananas au Bénin et l'inexistence d'un
prix standard. Il y a le système d'information (téléphone
portable) entre les producteurs car à un instant t donné le prix
d'achat de l'ananas en gros demeure le même dans la zone de production.
L'information circule aussi dans le système informel par
l'intermédiaire des courtiers et d'autres commerçants et ceci
à l'aide du téléphone portable.
4.1.4. La réglementation du marché
Ces réglementations peuvent se situer à deux
niveaux à savoir la réglementation officielle du commerce des
produits agricoles au Bénin et les organisations internes au sein des
acteurs commerciaux.
En effet, comme beaucoup d'autres pays, la commercialisation
des produits agricoles au Bénin est réglementée par un
certain nombre de dispositions juridiques. Elles définissent les
conditions d'entrée dans la profession et les modalités
liées à l'exercice de l'activité. Nous avons la loi
N° 87-351 du 23 octobre 1987 qui stipule en son article 1 que, les
opérations de commercialisation des produits agricoles ne peuvent
être effectuées que sur les marchés officiels
conformément aux textes définissant les conditions de
déroulement des campagnes de commercialisation des produits agricoles.
Les articles 3 et 9 renseignent eux, sur le profil des divers acteurs
commerciaux. Sera donc "considérée comme acheteur de produits
agricoles, toute personne physique ou morale ayant la qualité de
commerçant et qui procède habituellement à la collecte
primaire des produits agricoles auprès des producteurs pour son propre
compte ou celui d'un négociant". "Est considéré comme
négociant de produits agricoles, toute personne physique ou moral ayant
la qualité de commerçant et qui, pour les besoins de ses
activités, procède habituellement au commerce de gros des
produits agricoles dans le but de les rétrocéder ou de les
exporter en l'état ou après transformation". Pour avoir la
qualité d'un commerçant, il faut se faire enregistrer au registre
de commerce moyennant une somme de 25.000f CFA et se faire établir une
carte d'acheteur ou de négociant de produit agricole contre un montant
de 4.800 FCFA.
C'est seulement à ces conditions que, selon la
réglementation officielle, les acheteurs et les négociants,
peuvent avoir la liberté d'acheter directement auprès des
paysans. Ils sont néanmoins tenus, de déclarer tout leur stock
aux agents des services de contrôle, de qualité et des prix des
produits.
Dans la pratique, en tout cas au niveau des commerçants
de l'ananas, il était surprenant de ne rencontrer aucun agent local qui
ait rempli ces conditions, mais les exportateurs disposent du registre de
commerce. Un résultat pareil a été obtenu par Salami
(1992) et Pédé (2001) qui, estiment que ces
réglementations officielles sont réduites à la perception
des diverses taxes et que les divers textes régissant les
activités commerciales au Bénin, sont méconnus des divers
acteurs.
Aussi de manière spécifique Salami (1992) pense
que ce décret pose légalement des bases des restrictions pour
l'entrée dans le commerce des vivriers et, il faudra également
craindre les tracasseries régulières et le champ de corruption
que cela pouvait constituer. Et pour Pédé (2001), si les
conditions d'adhésion pouvaient être repensées ou
réétudiées pour favoriser l'accès des
commerçants, même les plus démunis, cela pourrait susciter
leur intérêt puisque, la plupart d'entre eux connaissent
aujourd'hui son importance encore que les dispositions de ce décret
semblent être liées à la politique commerciale de la
période avant la libéralisation officielle du commerce des
produits vivriers.
Quant aux organisations internes, elles opèrent sans
statut formel. En effet, au niveau des commerçants (local) de l'ananas,
il n'existe par un regroupement associatif régi par des dispositions
statutaires. C'est une simple pratique de vie en communauté
Il s'agit essentiellement des pratiques comme l'entraide et
l'assistance sociale aux collègues en cas d'événement
heureux (baptême, mariage...) ou malheureux (décès,
maladies ...). En ce qui concerne les exportateurs, ils ne disposent d'aucune
règle, chacun agit en fonction de ses intérêts.
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