Résumé
Sélectionné parmi les filières agricoles
prioritaires, l'ananas est une culture d'exportation en forte expansion dont la
production de plus de 375.600 tonnes est surtout concentrée dans le
département de l'Atlantique. Produit très périssable, il
est essentiellement commercialisé sur les marchés locaux et
sous-régionaux. L'ananas contribue faiblement au PIB et aux recettes
d'exportation du pays. En 2010, elle a contribué pour 0,086% au Produit
Intérieur Brut (PIB).Afin d'accroître sa contribution à
l'économie béninoise, il est impérieux de maîtriser
ses différents circuits de commercialisation, qui permettent
d'apprécier les entraves de sa faible exportation. L'approche
méthodologique utilisée est fondée sur l'analyse des
Chaînes des Valeurs Ajoutées (CVA) et le paradigme Structure
Conduite Performance (SCP). L'échantillonnage aléatoire
effectué par catégorie d'acteurs a touché 40 producteurs,
40 commerçants, 25 transformateurs et 5 transporteurs. Plusieurs acteurs
animent la filière ananas qui dispose de sept circuits de
commercialisation dans un environnement concurrentiel. Les principaux freins
à la commercialisation et à l'exportation de l'ananas se
résument à l'inefficacité de l'organisation des
producteurs qui éprouvent d'énormes difficultés à
respecter les normes internationales d'exportation de ce produit à
l'état frais, à l'inexistence de négociants capables de
traiter les grands volumes permettant de réaliser des économies
d'échelles sur le fret aérien très onéreux et
à la tracasserie policière.L'étude a aussi montré
que toutes les CVA sont financièrement rentables et que la CVA de
l'ananas frais sur le marché européen est plus rentable. Celle de
l'ananas frais pour le marché local est plus rentable que celle du
marché sous-régional. L'exportation de l'ananas vers la
sous-région s'effectue par le circuit informel et n'apporte rien
à l'Etat, celle vers l'UE n'apporte que 9.311 FCFA par tonne d'ananas
exporté. Il urge d'une part d'organiser les acteurs et de formaliser
l'exportation du produit vers les pays limitrophes et d'autre part d'augmenter
la production de l'ananas afin de réduire le coût du Fret. Seule
la promotion de la transformation de l'ananas permettra non seulement de gagner
davantage de devises mais de créer des emplois surtout que les 70% de
l'ananas béninois qui rentrent au Nigéria sont essentiellement
transformés.
Mots-clés : Chaîne de
Valeurs Ajoutées, Structure Conduite et Performance,Commercialisation,
Exportation, rentabilité.
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