b. Laisser la nature reprendre ses droits
Pour Jean-Michel Le Bot et François Philip, « la
meilleure méthode, c'est l'absence d'action, c'est de ne rien faire.
C'est de laisser la nature reprendre ses droits »379. La ville
est effectivement, si l'on reprend les mots de Philippe Clergeau, le «
sanctuaire de la biodiversité spontanée
»380. Si la gestion des écosystèmes par le
syndicat mixte ENLM est entreprise dans le but d'améliorer la
biodiversité, et notamment de permettre la réapparition d'une
biodiversité remarquable, il apparaît également que la
végétation spontanée est très riche. En effet,
« une pollution plus forte qu'ailleurs peut parfois être
génératrice de réaction et de réadaptation
d'espèces. Cela crée des choses singulières. On peut
prendre l'exemple des terrils, qui ont permis l'apparition d'une
végétation qu'on ne va pas retrouver à côté
»381.
La biodiversité urbaine qui serait spontanée
n'est pas une utopie. Philippe Clergeau démontrent que les villes
accueillent une grande variété d'oiseau et de plantes dans leurs
espaces publics. L'objectif est de pouvoir identifier les contraintes à
l'installation de la faune et de la flore en milieu urbain, afin de «
dépasser la simple typologie de la qualité biologique de
certains espaces »382. Le schéma directeur de 2002
de la métropole lilloise ajoute que, « contrairement à
une idée reçue, la ville et sa périphérie
constituent aussi un espace refuge
379 Jean-Michel Le Bot et François Philip, « Les
trames vertes urbaines, un nouveau support pour une cité verte ? »,
Développement durable & territoires, Vol. 3, n°2,
Juillet 2012
380 Philippe Clergeau, Une écologie du paysage
urbain, Ed. Apogée, Rennes, 2007
381 Entretien avec Guillaume Schmitt, géographe, le 2
avril 2015 à Lille
382 Philippe Clergeau, « Biodiversité urbaine : de
l'inventaire naturaliste au fonctionnement écologique »,
Société Française d'Ecologie, 16 décembre
2010
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pour la faune et la flore, complémentaire des zones
naturelles protégées. En effet, le milieu urbain présente
des caractéristiques que n'offre pas toujours l'espace
rural.»383
Toutefois, cette biodiversité urbaine, bien qu'elle
soit présente, doit être encouragée, et il est
nécessaire de maintenir la qualité des ressources en air, en sol,
et en eau, nécessaire aux espèces. Jean-Marc Valet, lors de la
journée sur la biodiversité, souligne que « sur des
friches, des espaces urbanisés perdus ou sur la biodiversité
urbaine, beaucoup de chose sont faites ».384
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