III.2.La validation des hypothèses de la
recherche
La première hypothèse de notre étude
à savoir « les parents non instruits ou analphabètes
utilisent abusivement le temps des filles destiné aux apprentissages au
profit des activités socio-économiques et domestiques
»a été confirmée par les données de
nos enquêtes. Au regard de l'analyse des résultats, il a
été constaté que la plus grande majorité des filles
s'investissent dans les activités domestiques et
socio-économiques au détriment de leur apprentissage.
En effet, en dehors des cours elles consacrent en moyenne
1,85 H aux apprentissages contre 3,68 H aux activités domestiques et
commerciales aux côtés de leurs parents. Le volume horaire de
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participation à ces différentes
activités pouvant aller jusqu'à 6 H/jour pour certaines filles.
Il faut remarquer que la participation à ces activités se fait
avec le consentement des parents qui trouvent en cette participation une chose
tout à fait normale. Pendant ce temps, les concernées
ellesmême trouvent ces activités nuisibles à leur rendement
scolaire.
Quant à la deuxième hypothèse selon
laquelle « Les parents d'élèves non instruits ou
analphabètes s'impliquent peu ou se désintéressent
à la vie scolaire de leur filles par ignorance ou par mépris
» a été infirmé par les résultats de
nos enquêtes auprès des filles et des parents
d'élèves.
Les parents d'élèves ont compris la
nécessité de mettre un élève à
l'école et de permettre à ce dernier de poursuivre sa
scolarité. Les parents ont une préférence pour les deux
sexes en termes de scolarisation, le temps de la discrimination étant
révolue. L'analphabétisme n'a pas été un indicateur
suffisant pour expliquer l'intérêt ou le
désintérêt des parents vis-à-vis de
l'éducation de leurs enfants.
La plus grande majorité des parents
d'élèves avouent s'impliquer dans l'éducation de leurs
filles par des encouragements, intérêt au sujet des
résultats scolaires et une participation active aux activités de
l'APE/AME des établissements. Les filles dans leur grande
majorité trouvent qu'elles bénéficient suffisamment de
soutiens de la part de leurs géniteurs.
Enfin la troisième hypothèse qui avance que
« les filles sous tutorat dans des familles d'accueil consacrent
plus leurs temps à des fins domestiques et économiques au
détriment de leurs études » a été
confirmée par les résultats de nos enquêtes auprès
des filles vivant sous tutorat et auprès des tuteurs eux même. Il
ressort que les filles vivant chez des tuteurs/tutrices dans la grande
majorité s'investissent réellement en temps et en énergie
dans la vie domestique de la famille d'accueil. Elles y passent plus de temps
dans ces activités domestiques que dans l'apprentissage et à des
volumes horaires indus. Cette situation de forte participation des filles sous
tutoratest d'autant plus valable les jours de cours que pour les jours de
weekend.
Dans cette perspective, nous pouvons affirmer que la
confirmation des deux hypothèses spécifiques sur les trois que
nous avons formulées certifie que notre hypothèse
générale à savoir : «Les filles issues de
parents analphabètes ont les rendements scolaires les moins
satisfaisants à cause de certaines pratiques familiales nuisibles
à leur scolarité » est confirmée en ce sens
que des parents d'élèves encouragent la participation des filles
aux activités socio-économiques et domestiques pour la simple
raison qu'elles participent à leur éducation et leur
socialisation. Ces activités sont de nature à faire obstruction
à l'apprentissage de la jeune fille par manque de temps et de repos et
de révisions des leçons.
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