Le rendement scolaire d'un élève peut
être influencé par des facteurs internes et externes. Les facteurs
internes sont inhérents à l'école elle-même. Il faut
entendre par facteurs externes, l'environnement et les conditions de vie et
d'étude de l'élève en question. Il existerait des
environnements hostiles à l'épanouissement de
l'élève et ayant une influence sur le rendement scolaire de
celui-ci. Plus l'environnement est propice, plus il y aura une bonne adaptation
de l'élève avec une influence positive sur son rendement
scolaire.
Plusieurs études ont montré la
responsabilité de l'environnement dans la déperdition et la
baisse de rendement scolaire des élèves.
KYEDREBEOGO (2004), à travers ses recherches a mis le
doigt sur les causes socio-culturelles de la déperdition scolaire chez
les filles. Pour elle, l'origine sociale de l'élève
prédéterminerait sa survie scolaire. Les filles issues
d'environnements défavorables porteraient les prémisses de
l'échec scolaire. Elles seraient victimes des tâches
ménagères, les mariages précoces qui influenceraient
négativement leur rendement scolaire.
Les résultats de notre étude montrent que les
filles, qu'elles soient avec un tuteur ou pas, prennent part aux
activités domestiques de manière accrue et ce au détriment
du temps qu'elles devraient normalement consacrer aux révisions,
apprentissages et repos.
Cette participation est encouragée par les parents
eux-mêmes qui trouvent que ces activités contribuent à
forger la personnalité en vue de lui permettre de pleinement jouer son
futur rôle de femme. La participation à ces travaux
représente pour eux une voie salutaire et obligatoire pour toute jeune
fille pendant son adolescence.
KOMLA LOPKO (2002) pour sa part se penche sur les conditions
socio-économiques et le rendement scolaire des élèves sous
tutorat à Ouagadougou. Dans son étude, il montre que les parents
à faibles revenus sont les plus aptes à envoyer leurs enfants
auprès des tuteurs avec des fois le transfert des charges scolaires.
Pour lui, les élèves vivant chez des tuteurs de couches
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défavorables (agriculteurs, ouvriers,
retraités) sont les plus exposés à l'échec
scolaire. Ceci s'explique par un manque accru de moyen qui traduit
l'incapacité des tuteurs à offrir des meilleures conditions
d'étude aux enfants dont ils ont la charge. Par contre la volonté
du tuteur à s'occuper réellement de l'enfant comme son propre
enfant est un facteur déterminant dans le succès scolaire. En
somme, il existerait des tuteurs compte tenu de leur statut économique
seraient plus hostiles ou plus favorables au succès scolaire des
élèves dont ils ont la charge.
Sur ce plan, notre étude a révélé
une plus grande implication des filles sous tutorat dans les activités
domestiques avec un volume horaire ne permettant pas de se consacrer à
une autre activité de réflexion, la fatigue aidant.
MARC PILON (1995) pour sa part, trouve que les politiques
éducatives en Afrique sont fortement axées sur l'offre au
détriment de la demande en éducation. La demande en
éducation susciterait un intérêt bien moindre. Il pense que
les déterminants familiaux jouent un rôle important dans la
scolarisation. Il met en exergue le rôle de la femme dans
l'éducation et la survie scolaire des élèves. Ses
études soutiennent que les enfants sont mieux scolarisés quand le
chef de ménage est une femme. Les femmes chef de ménage
s'investissent davantage que les hommes dans leurs enfants, que ce soit en
termes de temps, d'argent ou de support affectif, et cela est
particulièrement vrai en matière d'éducation. On pourrait
être tenté de dire que les femmes ayant été victimes
d'une sous scolarisation, elles perçoivent mieux que les hommes l'enjeu
de l'instruction pour le devenir de leurs enfants en général et
des filles en particulier.
Les différents résultats que nous avons pu
compiler sur la participation des parents dans le suivi éducatif des
élèves montrent que les parents en dépit de leur
analphabétisme s'investissent bien dans l'éducation des filles.
Il faut remarquer que les mères restent les personnes ressources qui
soutiennent le plus les filles dans leur scolarité. Les
élèves filles doivent en grande partie leur succès
scolaire à leurs mères qui s'investissent le plus dans leur
scolarité à travers des soutiens de diverses natures.