Les héréditaristes comme les psychologues Cyril
Burt(1961), Arthur R Jesen (1969), Richard Herrenstein(1971) pensent que le
facteur décisif dans le succès scolaire est l'héritage
génétique. Pour Jensen et Herrenstein, il existerait une
très forte corrélation entre l'intelligence mesurée par le
quotient intellectuel (QI) et la race. L'hérédité
génétique représenterait 80% de la variance de
l'intelligence, les 20% autres par l'environnement. Dans, ces conditions, si,
suivant les recommandations des environnementalistes, on égalisait les
conditions de vie et de travail à l'environnement des
élèves. L'hérédité apparait comme facteur
décisif et unique de la stratification sociale par le mérite.
Cette thèse que l'on peut qualifier de raciste est
d'obédience américaine, et est le propre d'auteurs
américains soucieux de démontrer la suprématie
intellectuelle de la race blanche sur les autres races, plutôt que de
traiter objectivement le phénomène de l'intelligence et du
succès scolaire. En ramenant l'intelligence à
l'hérédité, l'explication que ces auteurs
américains voudraient faire comprendre est que dans les mêmes
écoles et dans les mêmes conditions d'études et de travail,
les différences de performances chez les élèves est
fonction de la race à laquelle ils appartiennent. Marie Duru Bellat
(2004), sociologue contemporain a tenté d'expliquer à sa
manière l'échec et la réussite scolaires des filles en
tablant sur plusieurs axes. Elle se base sur des théories de
différences d'aptitudes ou des différences d'aptitudes pour
expliquer que les inégalités de réussite auraient une base
biologique. Elle tente d'expliquer pourquoi les garçons sont
supérieurs aux filles dans des matières comme les
mathématiques et les filles meilleures en matières
littéraires. Dans « le sexe du cerveau » (ALPER, 1986 ; VIDAL,
2002), les spécialistes tentent de dégager des relations entre la
morphologie cérébrale et les activités cognitives, bref
entre la structure et le fonctionnement du cerveau. Partant du fait que les
hémisphères gauche et droit du cerveau ne sont pas
fonctionnellement équivalent(le cerveau gauche étant dominant
pour les aptitudes verbales, le droit pour les activités non verbales),
on admet comme hypothèse que le cerveau des hommes serait plus
asymétrique que celui des femmes. Autrement dit que la différence
entre l'hémisphère gauche et droit serait plus grande chez
l'homme que chez la femme ; ceci expliquerait la supériorité des
secondes pour le verbal et leur infériorité spatio-visuelle.
Certains vont jusqu'à dire que cette moindre spécialisation
hémisphérique des femmes aurait des incidences sur le plan
émotionnel
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(elles pourraient moins que les hommes, dissocier leur
comportement analytique, logique de leur comportement émotionnel).
La même théorie du Quotient Intellectuel est
reprise par Hélène Bee, mais vue sous un autre angle qui parait
plus objectif et crédible .Dans son ouvrage « La
psychologie du développement », bon nombre de
facteurs influencent le rendement scolaire des élèves du
secondaire. Selon elle, le meilleur indicateur de la performance scolaire d'un
élève à l'école est le quotient intellectuel (QI).
Cette vision des choses la conduit à dire que les élèves
issus de la classe moyenne sont plus portés à réussir
leurs études que ceux qui sont issus d'un milieu
défavorisé. Elle note que pour chaque classe sociale et pour
chaque groupe ethnique, les élèves qui ont un QI
élevé ont la chance d'obtenir de bonnes notes, de mener à
bien leurs études secondaires et de poursuivre des études
supérieures. Son analyse met un accent particulier sur la famille et ses
mécanismes de fonctionnement dans la réussite ou l'échec
scolaire des élèves.
Hélène BEE souligne à ce titre que les
adolescents issus des familles démocratiques sont ceux qui
réussissent le mieux à l'école et ce,
indépendamment de l'appartenance ethnique. Elle affirme à ce
niveau que quel que soit la situation économique de la famille ou le
groupe ethnique d'appartenance, les élèves ont de meilleurs
résultats scolaires lorsque les parents établissent des
règles claires, encouragent leurs enfants à réussir, sont
chaleureux et compréhensifs et ont de grandes capacités de
communication. En substance, lorsque les parents sont regardants sur
l'éducation de leurs progénitures, ces derniers tentent de mieux
faire pour leur faire plaisir, pour signifier leur reconnaissance
vis-à-vis des différents sacrifices consentis en leur regard.
L'étude de BEE soutient par ailleurs que le revers de
la médaille est le décrochage. La classe sociale constitue un
meilleur indicateur que le groupe ethnique. A cet effet, elle constate que les
enfants qui grandissent dans les familles défavorisées sont
davantage portés à abandonner leurs études secondaires que
les adolescents issus des familles plus aisées. Selon l'auteur, le
décrochage scolaire peut aussi s'expliquer par diverses façons
telles que l'aversion pour l'école, de faibles résultats
scolaires, le renvoi de l'établissement ou la nécessité de
trouver un emploi pour aider la famille. En ce qui concerne le cas des filles,
l'auteur note qu'elles abandonnent souvent leurs études pour des raisons
telles que le mariage, une grossesse précoce, etc. En outre, l'auteur
estime que certaines attitudes parents-enfants peuvent dénaturer la
qualité des relations naturelles entre eux, pouvant avoir des
répercussions négatives sur le travail scolaire des adolescents.
Il s'agit de l'augmentation des conflits parents- adolescents. L'auteur
signifie dans ce sens que dans la majorité des familles, l'augmentation
des conflits mineurs concerne généralement les problèmes
quotidiens comme les règles à suivre à la maison,
l'habillement, les sorties, les résultats scolaires ou des tâches
ménagères.
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