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Analyse des déterminants socio-économiques de la déperdition scolaire des filles issues des zones périphériques de la ville de Ouagadougou

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par Zah Marie SAWADOGO
Universite de Koudougou - Conseiller d'Education 2013
  

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IV.6. Le problème de l'intelligence scolaire et de l'environnement familial

Les héréditaristes comme les psychologues Cyril Burt(1961), Arthur R Jesen (1969), Richard Herrenstein(1971) pensent que le facteur décisif dans le succès scolaire est l'héritage génétique. Pour Jensen et Herrenstein, il existerait une très forte corrélation entre l'intelligence mesurée par le quotient intellectuel (QI) et la race. L'hérédité génétique représenterait 80% de la variance de l'intelligence, les 20% autres par l'environnement. Dans, ces conditions, si, suivant les recommandations des environnementalistes, on égalisait les conditions de vie et de travail à l'environnement des élèves. L'hérédité apparait comme facteur décisif et unique de la stratification sociale par le mérite.

Cette thèse que l'on peut qualifier de raciste est d'obédience américaine, et est le propre d'auteurs américains soucieux de démontrer la suprématie intellectuelle de la race blanche sur les autres races, plutôt que de traiter objectivement le phénomène de l'intelligence et du succès scolaire. En ramenant l'intelligence à l'hérédité, l'explication que ces auteurs américains voudraient faire comprendre est que dans les mêmes écoles et dans les mêmes conditions d'études et de travail, les différences de performances chez les élèves est fonction de la race à laquelle ils appartiennent. Marie Duru Bellat (2004), sociologue contemporain a tenté d'expliquer à sa manière l'échec et la réussite scolaires des filles en tablant sur plusieurs axes. Elle se base sur des théories de différences d'aptitudes ou des différences d'aptitudes pour expliquer que les inégalités de réussite auraient une base biologique. Elle tente d'expliquer pourquoi les garçons sont supérieurs aux filles dans des matières comme les mathématiques et les filles meilleures en matières littéraires. Dans « le sexe du cerveau » (ALPER, 1986 ; VIDAL, 2002), les spécialistes tentent de dégager des relations entre la morphologie cérébrale et les activités cognitives, bref entre la structure et le fonctionnement du cerveau. Partant du fait que les hémisphères gauche et droit du cerveau ne sont pas fonctionnellement équivalent(le cerveau gauche étant dominant pour les aptitudes verbales, le droit pour les activités non verbales), on admet comme hypothèse que le cerveau des hommes serait plus asymétrique que celui des femmes. Autrement dit que la différence entre l'hémisphère gauche et droit serait plus grande chez l'homme que chez la femme ; ceci expliquerait la supériorité des secondes pour le verbal et leur infériorité spatio-visuelle. Certains vont jusqu'à dire que cette moindre spécialisation hémisphérique des femmes aurait des incidences sur le plan émotionnel

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(elles pourraient moins que les hommes, dissocier leur comportement analytique, logique de leur comportement émotionnel).

La même théorie du Quotient Intellectuel est reprise par Hélène Bee, mais vue sous un autre angle qui parait plus objectif et crédible .Dans son ouvrage « La psychologie du développement », bon nombre de facteurs influencent le rendement scolaire des élèves du secondaire. Selon elle, le meilleur indicateur de la performance scolaire d'un élève à l'école est le quotient intellectuel (QI). Cette vision des choses la conduit à dire que les élèves issus de la classe moyenne sont plus portés à réussir leurs études que ceux qui sont issus d'un milieu défavorisé. Elle note que pour chaque classe sociale et pour chaque groupe ethnique, les élèves qui ont un QI élevé ont la chance d'obtenir de bonnes notes, de mener à bien leurs études secondaires et de poursuivre des études supérieures. Son analyse met un accent particulier sur la famille et ses mécanismes de fonctionnement dans la réussite ou l'échec scolaire des élèves.

Hélène BEE souligne à ce titre que les adolescents issus des familles démocratiques sont ceux qui réussissent le mieux à l'école et ce, indépendamment de l'appartenance ethnique. Elle affirme à ce niveau que quel que soit la situation économique de la famille ou le groupe ethnique d'appartenance, les élèves ont de meilleurs résultats scolaires lorsque les parents établissent des règles claires, encouragent leurs enfants à réussir, sont chaleureux et compréhensifs et ont de grandes capacités de communication. En substance, lorsque les parents sont regardants sur l'éducation de leurs progénitures, ces derniers tentent de mieux faire pour leur faire plaisir, pour signifier leur reconnaissance vis-à-vis des différents sacrifices consentis en leur regard.

L'étude de BEE soutient par ailleurs que le revers de la médaille est le décrochage. La classe sociale constitue un meilleur indicateur que le groupe ethnique. A cet effet, elle constate que les enfants qui grandissent dans les familles défavorisées sont davantage portés à abandonner leurs études secondaires que les adolescents issus des familles plus aisées. Selon l'auteur, le décrochage scolaire peut aussi s'expliquer par diverses façons telles que l'aversion pour l'école, de faibles résultats scolaires, le renvoi de l'établissement ou la nécessité de trouver un emploi pour aider la famille. En ce qui concerne le cas des filles, l'auteur note qu'elles abandonnent souvent leurs études pour des raisons telles que le mariage, une grossesse précoce, etc. En outre, l'auteur estime que certaines attitudes parents-enfants peuvent dénaturer la qualité des relations naturelles entre eux, pouvant avoir des répercussions négatives sur le travail scolaire des adolescents. Il s'agit de l'augmentation des conflits parents- adolescents. L'auteur signifie dans ce sens que dans la majorité des familles, l'augmentation des conflits mineurs concerne généralement les problèmes quotidiens comme les règles à suivre à la maison, l'habillement, les sorties, les résultats scolaires ou des tâches ménagères.

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