B- L'évolution des caractéristiques des
banques installées dans les pays de la zone CEMAC
Les caractéristiques des banques font
référence à l'ensemble des variables - risques,
coûts, capital, volume de dépôts, volume de crédits,
etc. - que ces dernières doivent maîtriser afin d'accroître
l'efficacité de leurs activités d'intermédiation. En
effet, ces variables revêtent une importance particulière
puisqu'elles contribuent à la détermination des taux et des
marges d'intérêt appliqués par les banques.
Figure 5b : Corrélation entre le
ratio actifs bancaires/PIB et le spread des taux d'intérêt
bancaires
Coefficient de corrélation : -0,2
Figure 5a : Evolution du ratio actifs
bancaires/PIB dans la zone CEMAC
1- Les actifs bancaires
Source : Construit par l'auteur à partir
des rapports annuels de la COBAC
Le volume d'actifs détenu par les banques
exerçant dans les pays de la zone CEMAC est plutôt modeste. En
effet, sur les six pays qui constituent cette zone monétaire, seuls le
Cameroun et le Gabon présentent des ratios actifs bancaires/PIB
supérieurs à 20%. La figure 5a illustre bien l'évolution
mitigée que connait ce ratio dans la zone CEMAC.
Cependant, on note une nette amélioration du ratio
actifs bancaires/PIB en observant son évolution au sein des pays de la
zone CEMAC pris individuellement. En effet, exception faite du Gabon et du
Tchad, ce rapport est partout en hausse même s'il n'atteint jamais
35%.
Cet accroissement du volume d'actifs détenu par les
banques pourrait leur permettre de réaliser des économies
d'échelle et de réduire leurs taux et leurs marges
d'intérêt comme l'illustre la corrélation négative
entre le ratio actifs bancaires/PIB et le spread des taux
d'intérêt bancaires (figure 5b).
2- Le capital des banques
Figure 6b : Corrélation entre le
capital des banques et le spread des taux d'intérêt
bancaires
Coefficient de corrélation : -0,09
Figure 6a : Evolution du ratio
capital/total actif dans la zone CEMAC
L'analyse de la situation individuelle des
pays de la CEMAC se solde par le constat qu'en Centrafrique, le rapport
capital/total actif est passé de 9,63% en 2003 à 5,71% en 2008.
Ce rapport est également en baisse au Congo et au Tchad où il est
respectivement passé de 5,9% à 3,01% et de 9,23% à 5,65%
entre 2004 et 2008.
Source : Construit par l'auteur à partir
des rapports annuels de la COBAC
Au Cameroun et au Gabon, ce ratio connait une augmentation
marginale sur l'ensemble de la période alors qu'en Guinée
Equatoriale, la hausse est significative entre 2005 et 2008. En effet, le
rapport capital/total actif est passé de 1,82% à 3,22% durant
cette période.
La figure 6b met en évidence la corrélation
négative qui existe entre le capital et la marge d'intermédiation
des banques. Cette corrélation négative combinée à
la baisse du ratio capital/total actif observée en Centrafrique, au
Congo et au Tchad pourrait contribuer à expliquer les spreads
élevés observés dans les pays de la zone CEMAC. Puisqu'une
banque mieux capitalisée réduit sa probabilité de faillite
et ses coûts de refinancement. Ce qui lui permet d'appliquer des marges
d'intérêt plus faibles et vice versa.
|