B. La mise en oeuvre du
droit à l'information
Le droit à l'information est en principe un droit
exigible. Il est considéré comme une créance du citoyen ou
du public à l'égard de l'Etat et des professionnels des
médias. Sa mise en oeuvre fait naître à la charge de
pouvoirs publics (1) et des journalistes (2) certains devoirs.
1. Les devoirs de l'Etat
Alors que la liberté d'expression obligeait l'Etat
à s'abstenir de tout acte susceptible d'entraver son exercice, le droit
à l'information exige de l'Etat un interventionnisme propre à
favoriser sa mise en oeuvre.
L'Etat doit s'exécuter de certains devoirs afin de
garantir le droit à l'information du citoyen ou du public. Ainsi, l'Etat
doit faire de l'information un service public. Il doit également veiller
au pluralisme médiatique et parfois accorder des aides aux entreprises
de presse.
Le service public est au sens matériel du terme toute
activité destinée à satisfaire un besoin
d'intérêt général et qui, en tant que telle, doit
être assurée ou contrôlée par l'administration parce
que la satisfaction continue de ce besoin ne peut être garantie que par
elle. Au sens formel, le service public désigne un ensemble
organisé de moyens matériels et humains mis en oeuvre par l'Etat
ou une autre collectivité publique, en vue de l'exécution de ses
tâches.
Au Burkina, le service public de l'information est
principalement assuré par les médias publics. En presse
écrite, cette tâche est dévolue aux Editions
Sidwaya. S'agissant des médias audiovisuels, cette charge a
été confiée à la Radiodiffusion et
télévision du Burkina et à ses démembrements.
L'accomplissement d'une mission de service peut être
délégué à un organisme privé. Cette
délégation justifie en partie l'ouverture des ondes qui a
occasionné la floraison des médias audiovisuels au Burkina. Le
rapport 2011 du CSC fait état de plus de 140 radiodiffusions sonores et
télévisions implantées sur toute l'étendue du
territoire national. En 2011, près de 40 titres, toutes
périodicités confondues, paraissaient au Burkina Faso. Le nombre
des quotidiens électroniques s'élevaient à quatre. Mais de
nos jours, ces chiffres ont sans doute évolué, positivement.
Au Burkina, cette pluralité s'accommode d'un pluralisme
des médias. En effet, les tons des médias burkinabè sont
aussi divers que les médias eux-mêmes. Ce qui permet de
diversifier l'information offerte au public.
Par ailleurs, les financements accordés par l'Etat aux
entreprises de presse leur permettent de faire face, un tant soit peu,
à leurs charges afin de mettre l'information à la disposition du
public.
Cette nécessité de rendre l'information
disponible pour le public emporte des obligations à la charge du
journaliste.
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