B. Les atteintes à
la présomption d'innocence par l'image dans L'Observateur Paalga
Ce type d'atteinte a été relevé dans deux
articles.
Dans le numéro 8 159 du jeudi 28 juin 2012 de
L'Observateur Paalga, l'atteinte à la présomption
d'innocence débute à la Une et se poursuit à la page 9.
Dans ledit article, le journal rend compte d'une conférence de presse au
cours de laquelle la gendarmerie a présenté aux hommes de
médias un groupe d'individus qui diminueraient la quantité du
ciment avant de le commercialiser.
A sa Une, le journal
affiche : « Pissy : Il cimentait ses revenus en
volant les clients ». Ce titre manifeste une atteinte à
la présomption d'innocence, de par les termes employés puisque le
journal fait savoir que le suspect « volait »
les clients alors qu'aucune décision de Justice n'a statué en ce
sens.
Pire, il montre le commerçant de ciment à
visage découvert, procédant à une simulation de la
manière dont il réduisait les contenus des sacs de ciment.
Cette photo est reprise dans l'article. La violation de
l'innocence présumée est aggravée par la publication de
l'identité du principal suspect. En effet, la légende de la photo
donne à lire ceci : « Robert Zoundi,
propriétaire du local, montrant à la presse la manière
dont il procédait pour diminuer le poids du ciment »
L'article comporte trois autres illustrations. L'une des
photos présente du ciment stocké dans le magasin du
commerçant avec la légende
suivante : « Le magasin du fraudeur où le ciment
attend d'être reconditionné ». Au stade de
l'arrestation, le journal admet, en fondant sa foi sur la version de la
gendarmerie, que le suspect est fraudeur, donc coupable de fraude. Il y a
indiscutablement une atteinte à la présomption d'innocence, une
décision de Justice n'ayant pas encore prononcé la
culpabilité des personnes mises en cause.
Dans une troisième photo, le journal juxtapose deux
sacs de ciment avec la légende : « La
différence entre le sac normal et celui reconditionné est
vraiment nette ». Au vu de la photo, le journal paraît
objectif dans la formulation de la légende.
Toutefois, la dernière photo présente deux
individus, à visage découvert, tenant un sac de ciment. La
légende dit ceci : « Les complices de Zoundi avec
l'objet du délit entre les mains ». Ces deux hommes
peuvent se plaindre non seulement d'avoir été
présentés à visage découvert mais aussi d'avoir
été traités de complices tenant l'objet d'un délit.
L'Observateur Paalga voudrait préserver leur présomption
d'innocence qu'il les aurait qualifiés de
« présumés complices avec l'objet du délit
présumé entre les mains ».
L'Observateur Paalga a également manqué
de précaution dans le traitement de l'une des illustrations de l'article
publié à la page 25 du numéro 8 186 du mardi 7 août
2012. L'article traite de l'arrestation de présumés
contrefacteurs d'eau de Javel Lacroix.
L'une des photos présente, à visage
découvert, cinq personnes appréhendées par la
gendarmerie. Déjà, par le défaut de tout traitement de
l'image dans le but de rendre difficile ou impossible l'identification des
personnes mises en cause, l'atteinte paraît consommée. Elle est
aggravée par la légende : « Les
trafiquants d'eau de javel ». Une fois de plus,
L'Observateur Paalga affirme la culpabilité de personnes se
trouvant au seuil de la procédure judiciaire.
Ce type d'atteintes à la présomption d'innocence
relevé dans L'Observateur Paalga a également été
constaté dans Le Pays.
|