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La mise en oeuvre des Cadres des Dépenses à  Moyen Terme (CDMT ) et ses impacts sur la structure de l'organisation administrative en Côte d'Ivoire

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par Falikou KANDE
Université Félix Houphouët Boigny Abidjan - D. E. S. S des hautes études en gestion de la politique économique 2012
  

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CHAPITRE IV : RôLES ET RESPONSABILITES DES ACTEURS ET LE DIALOGUE DE GESTION DANS LA GESTION DES PROGRAMMES.

Le gouvernement ivoirien a entrepris une réforme en profondeur de son processus budgétaire et simultanément des modalités de gestion de ses politiques publiques. Engagée par le cadre harmonisé des finances publiques de la zone UEMOA, dénommé «directives« de juin 2009, cette réforme combine un système de gestion budgétaire par programme et un management public par la performance.

Substituant une logique de moyens par une logique de résultats, la présente réforme des finances publiques vise aussi bien l'amélioration de l'efficacité que l'efficience de l'action publique ainsi que son degré de transparence. Il s'agit d'une réforme de longue haleine dont la mise en oeuvre comporte plusieurs volets et étapes et nécessitera des ajustements continus. A terme, le budget de l'Etat, structuré par programmes, sera assorti d'objectifs et d'indicateurs chiffrés retraçant les effets escomptés des dépenses publiques, et les responsables de programmes rendront compte non seulement de l'emploi des ressources mais aussi des résultats de leurs services. De même, le contrôle des services d'audit-évaluation et des parlementaires devra porter autant sur la performance que sur la rigueur financière.

A présent, le cadre d'expérimentation de ces changements est posé en Côte d'Ivoire. Les ministères pilotes (enseignement supérieur et santé) ont défini leurs programmes. Cependant, il reste beaucoup à faire en ce qui concerne l'identification de leurs responsables de programme, et bien entendu l'engagement du travail d'identification des objectifs et des indicateurs de performance.

A ce stade, une prochaine étape de la réforme est la mise en place d'un système d'organisation des responsabilités et des flux d'information qui réponde aux besoins du management de la performance autant qu'aux échéances du cycle budgétaire. Cette combinaison d'organisation, de flux d'information, de concertation et d'engagements est communément appelée « dialogue de gestion ».

IV.1. Rôles et Responsabilités des acteurs

Dans le cadre de modes de management devenant plus collectifs, ou plus exactement plus concertés et plus coordonnés. Les responsabilités des différents intervenants doivent être délimitées, en tenant compte du fait que de nouvelles fonctions vont se développer au service de ces nouveaux modes de management. Une gestion sur la base du programme implique la nomination d'un responsable du programme.

Ce responsable qui doit être clairement identifié, concourt à l'élaboration des objectifs du programme sous l'autorité du ministre. Il est responsable de leur mise en oeuvre opérationnelle. Il doit donc préparer le projet de budget de son programme et rendre compte des services rendus et des résultats obtenus. Le plus souvent, il s'agit de directeur d'administration centrale ou de secrétaires généraux.

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En remplissant ces tâches, le responsable de programme doit travailler avec les services d'administration générale du ministère, tels que la DAF, et les services et entités chargés de la mise en oeuvre opérationnelle des programmes. La définition des modalités du dialogue entre le responsable de programme et ces différents services est un des points les plus délicats de la mise en place d'une gestion sur la base du programme, (cf. Schémas 11 à 114 en annexe 9).

Des conflits entre la chaîne des responsabilités administratives et celle de la gestion des programmes peuvent subvenir. Un coordonnateur des programmes du ministère doit superviser ce dialogue et assurer la coordination entre les différents programmes. Cette fonction de coordination devrait être logiquement assurée par le Secrétaire Général du ministère. Ce poste doit exister, pour lui donner une légitimité institutionnelle et faciliter la coordination entre les responsables de programme et les responsables administratifs.

La structuration du budget en programmes et son incidence sur la gestion budgétaire doivent être largement examinées au sein des ministères sectoriels. Idéalement, il serait souhaitable de procéder conjointement à la structuration du budget en programmes et à une réorganisation administrative. Il est impératif d'agir ainsi de manière à faire correspondre l'organisation administrative à la structure programmatique. Toutefois, les réformes administratives demandent beaucoup de temps. De plus, cette correspondance est en général difficile à établir au niveau régional, les échelons régionaux étant souvent responsables de la mise en oeuvre de plusieurs programmes.

À défaut de réforme administrative, il convient de définir des procédures adéquates de dialogue entre les responsables de programme et les responsables des services mettant en oeuvre plusieurs programmes. Une autre question à résoudre est la relation entre les responsables de programmes et les préfets et gouverneurs, dans les pays où ceux-ci disposent de pouvoirs étendus en matière budgétaire. Des compromis entre une optique centrée sur les considérations politiques locales et une optique sectorielle peuvent être trouvés, (cf. Schémas 12 à 14 en annexe 9).

Dans une optique orientée vers la performance, les gestionnaires sont redevables sur les produits de leurs activités et les résultats socio-économiques imputables au programme. Ils sont relativement libres de déterminer la composition des moyens qu'ils utilisent, sous réserve des principes de fongibilité asymétrique stipulés dans la LRLF et des dispositions réglementaires définissant la répartition des responsabilités au sein de l'exécutif pour les contrôles de l'exécution budgétaire.

Dans les pays en développement, une certaine prudence est nécessaire dans la mise en place d'un cadre de gestion souple, du fait d'une insuffisante culture du contrôle. Toutefois, il convient d'éviter que la mise en place d'un budget de programme ne se traduise que par des obligations bureaucratiques supplémentaires de production de rapport, sans apporter de réel changement au niveau de la gestion des ministères sectoriels.

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IV.1.1. Les acteurs

La gestion axée sur les résultats, telle qu'elle découle des directives de l'UEMOA, introduit des démarches et des approches nouvelles, et conduit à la définition de nouveaux rôles des gestionnaires publics et de leurs responsabilités. Les acteurs qui doivent intervenir, selon le guide méthodologique des CDMT en Côte d'Ivoire, dans la gestion budgétaire orientée vers la performance sont :

- le Ministre et les présidents des institutions constitutionnelles ( sont ordonnateurs

principaux des crédits, des programmes et des budgets annexes de leur ministère ou de

leur institution....(art 68 de la directive O6/2009/CM/UEMOA), tandis qu'ils étaient

ordonnateurs délégués dans l'ancienne méthode de GDP ;

- le Secrétaire Général du ministère (Coordonnateur des Programmes) ;

- le Responsable des Affaires Administratives et Financières (RAAF) ;

- le Responsable de Programme (RdP) ;

- le Contrôleur Financier ou budgétaire ;

- le Responsable de budget opérationnel (RBOP);

- le Responsable d'Unité Opérationnelle (RUO).

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius