2.2.3- la traçabilité du parcours de
l'internaute et de son action sur la page web
Cette traçabilité de l'écriture de
l'internaute se double d'une traçabilité de la lecture. Des
éléments graphiques permettent à l'internaute de se
repérer dans son processus de lecture. Le webdoc Les combattants de
l'ombre proposent de nombreux dispositifs tels que la possibilité
donnée à l'internaute de reprendre la lecture là où
il s'est arrêté avant de quitter le webdoc au cours d'une
précédente lecture105. Dans le webdoc Berlin 1989,
souvenirs d'un monde d'hier, un repère sur la frise permet au
lecteur de se situer dans le temps106 . L'essentiel est de
suggérer une idée de progression à l'internaute. Les
traces de sa lecture doivent être visibles pour lui permettre de se
représenter sa lecture et donc de s'approprier le webdoc. Cette notion
de progression est décisive pour penser l'internaute comme un historien.
En effet, la traçabilité de la lecture s'inscrit dans cette
optique. C. Vandendorpe montre que la fixation de la pensée est
liée à l'écriture : « l'écriture permet
d'enregistrer les traces d'une configuration mentale et de les organiser
à volonté. Grâce à elle, une pensée peut
être afinée et travaillée inlassablement, connaître
les modifications contrôlées et des expansions illimitées
»107. Avec les possibilités de contrôler le
texte, les documents, le webdoc historique permet à l'internaute de
tracer le cheminement de sa pensée. Cette pensée se construit
à tâtons, par petits sauts de liens en liens, de documents en
documents. Cela implique donc des pratiques médiatiques
différentes.
|