III.8 Troisième centre
d'intérêt : Méthodologie de l'enseignement de la
Culture nationale au Secondaire .
Le résultat de ce centre d'intérêt peut se
résumer en ces termes : les enquêtés ont estimé
que l'enseignement de la culture nationale dans le Secondaire devrait
être basé sur les méthodes actives. Le tableau 34 relatif
à la méthodologie l'indique clairement et marque un penchant net
vers la NAP (Nouvelle Approche Pédagogique) 31% et l'APC (l'Approche Par
les Compétences) 31%. En cumulant les deux résultats, on obtient
62% de ceux qui pensent que cet enseignement doit s'inspirer des Nouvelles
Méthodes Pédagogiques. Contrairement à certains
préjugés qui pensent que la culture nationale est synonyme de
dogmatisme, les enquêtés montrent qu'on peut très bien
enseigner cette discipline en utilisant les méthodes et les techniques
modernes.
D'autre part, ce tableau indique également 36%
d'indécis. Ceci peut se justifier par le fait que certains enseignants
ne maîtrisent pas toujours les nouvelles méthodes.
Par ailleurs, nous avons demandé aux
enquêtés de justifier leurs réponses, ils ont à 42%
estimé que l'utilisation de la NAP et de l'APC rend le cours pratique et
utile aux élèves ; cela évite aux
élèves le psittacisme inutile. Il s'agit, par exemple pour l'art
culinaire, de donner l'occasion à l'élève de
préparer effectivement les mets au lieu de lui faire réciter les
recettes. Quant aux danses et rythmes traditionnels, offrir des occasions de la
pratique au lieu de décrire les danses.
Dans ce centre d'intérêt, nous avons voulu savoir
si un enseignant peut enseigner la culture nationale sans connaître la
langue maternelle de l'apprenant. Le tableau 35 indique que les
enquêtés à 52% pensent qu'il n'est pas possible d'enseigner
la culture nationale à un enfant sans connaître sa langue
maternelle. Et pour justifier leurs points de vue, ils pensent que la langue
étant le vecteur essentiel de la culture on ne peut passer que par elle
pour transmettre une culture donnée. Ce pourcentage très
élevé suppose que l'enseignement de la Culture nationale devrait
passer par la maîtrise de la langue maternelle de l'apprenant, or
lorsqu'on observe à quel rythme les langues nationales sont introduites
dans le système éducatif, nous pouvons conclure que dans ces
conditions il faut attendre toute une éternité pour enseigner
aussi la Culture nationale.
Ce résultat interpelle la communauté
éducative. En attendant les enseignants professionnels qualifiés
en quantité suffisante, l'école doit faire recours aux personnes
ressources pour assurer l'enseignement de la culture nationale, comme les
enquêtés l'ont suggéré au tableau 36 La Loi
d'Orientation de l'Education au Cameroun en ses articles 32 et 33 encourage ce
genre de collaboration entre l'école et la communauté.
L'Article 32 : relatif à la
communauté éducative dit ceci : « la
communauté éducative est l'ensemble des personnes physiques et
morales qui concourent au fonctionnement, au développement et au
rayonnement d'un établissement scolaire ».
L'Article 33 renforce cette disposition en
stipulant : « les membres de la communauté
éducative sont associés, par l'intermédiaire de leurs
représentants, aux instances de concertation et de gestion
instaurées au niveau des établissements
d'enseignement ».
Comme nous l'avons signalé plus haut, il s'agit
là d'une exhortation en direction de la communauté
éducative afin qu'elle pourvoie les établissements du Secondaires
en personnes ressources issues du milieu, maîtrisant les us et coutumes
de ce milieu, pour enseigner la culture de la localité où se
trouve l'école en attendant la formation du personnel en qualité
et en quantité. Que dire de l'évaluation ?
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