B. Développement durable : Politique nationale
de sauvegarde et de promotion de l'environnement au Rwanda
Une définition très répandue du
développement durable et de ses principes provient du rapport
Brundtland, Notre avenir à tous, publié en 1987. En
effet, le rapport de la Commission mondiale sur l'environnement et le
développement que présidait Mme Gro Harlem Brundtland, à
l'époque premier ministre de Norvège, établissait
clairement que « Le développement durable exige que les effets
nuisibles sur l'air, sur l'eau et sur les autres éléments communs
à l'humanité soient réduits au minimum, de façon
à préserver l'intégrité
du système »229. Ainsi, selon
le rapport, « Le développement durable est un
développement quirépond aux besoins du présent
sans compromettre la capacité des générations futures
à
répondre aux leurs »230. Parmi
tant d'autres, l'un des résultats de la Commission que présidait
Brundtland ait été de poser une série d'actions communes
afin de faire face à l'ensemble des problématiques liées
au développement. C'est dans ce contexte que s'est tenue en 1992 la
Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le
développement, 20 ans après celle de Stockholm. Du sommet de la
Terre, à Rio, est sortie une déclaration commune dont les
principes devaient normalement guider chaque pays signataire vers des actions
permettant de concrétiser le développement durable. C'est
également à Rio qu'a été consacrée la
formule
228 1. Réduire l'extrême pauvreté et la
faim. 2. Assurer à tous l'éducation primaire. 3. Promouvoir
l'égalité des genres et l'autonomisation des femmes. 4.
Réduire la mortalité infantile. 5. Améliorer la
santé maternelle. 6. Combattre le VIH/SIDA, le Paludisme et les autres
maladies. 7. Assurer un environnement humain durable. 8. Construire un
partenariat mondial pour le développement.
229 Notre avenir à tous, rapport de la Commission
mondiale sur l'environnement et le développement (Commission
Brundtland), Montréal, les Editions du Fleuve, 1988, traduction
française de Our Common Future paru en 1987.
230 Idem.
La mobilisation de la démarche judiciaire dans le
processus de justice transitionnelle en sociétés post-conflit :
le cas du Rwanda.
définissant le développement durable comme
simplement : un développement où chaque être humain a droit
à une vie saine et productive, en harmonie avec la nature et qui
satisfait équitablement ses besoins immédiats, tout en permettant
également aux générations futures de répondre aux
leurs.
Ensemble avec les processus de justice transitionnelle, le
gouvernement rwandais s'est préoccupé du développement de
l'ensemble de la société, d'équité sociale, de
protection de l'environnement local, régional et global, de protection
du patrimoine planétaire et de solidarité vis-à-vis des
générations futures. Autrement dit, le Rwanda a mis en place des
politiques et stratégies visant à assurer la continuité
dans le temps du développement économique et social, dans le
respect de l'environnement, et sans compromettre les ressources naturelles
indispensables à l'activité humaine. Ainsi, le Gouvernement
rwandais a mis sur pied la politique nationale de protection de sauvegarde et
de promotion de l'environnement en élaborant des stratégies, des
plans et programmes nationaux relatifs à la conservation et
l'utilisation rationnelle des ressources de l'environnement. En effet, toute
personne physique ou morale se trouvant sur le territoire rwandais a le plein
droit de vivre dans un environnement sain ; elle a aussi le devoir de
contribuer individuellement ou collectivement à la sauvegarde du
patrimoine naturel.
Au Rwanda, nul ne peut déposer les déchets dans
un endroit autre qu'un lieu d'entreposage, d'élimination ou une usine de
traitement des déchets dont les caractéristiques ont
été approuvées par les autorités. On n'utilise pas
de sacs en plastique dans les bagages lorsqu'on se rend à Kigali ; ils
sont confisqués dès l'aéroport car leur usage est interdit
au Rwanda. A l'arrivée à l'aéroport, très souvent,
les bagages sont fouillés et leurs sachets échangés contre
des sacs périssables. On doit tout transporter dans des paniers ou dans
des sacs fabriqués localement, plus écologiques. C'est une
opération communément appelée « La chasse aux sachets
» lancée par le Ministère de l'Environnement pour
dépolluer le pays. Pour le Ministère, les plastiques handicapent
la collecte et l'assainissement par le sol des eaux pluviales et des eaux
usées. Toutefois, les sacs prohibés ne sont pas les seuls
responsables de la pollution : flacons de médicaments, bouteilles en
plastiques. Au Rwanda, on ne laisse pas traîner dans la nature les
déchets, de même que brûler des ordures
ménagères, des pneumatiques ou des plastiques. Enfin,
l'environnement est protégé comme un trésor national ; il
n'y a ni décharges publiques ni trous béants dans l'asphalte. En
outre, le pays
La mobilisation de la démarche judiciaire dans le
processus de justice transitionnelle en sociétés post-conflit :
le cas du Rwanda.
possède le potentiel lui permettant d'atteindre un rythme
de croissance économique beaucoup plus soutenu.
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