B. Le TPIR : l'obligation de juger et de sanctionner
les membres du FPR
Au Rwanda, nous nous sommes entretenues avec l'un des proches du
FPR, partisan du régime en place et travaillant aujourd'hui pour les
Nations Unis. Ayant posé à ce dernier que
192 Depuis le génocide, le nouveau gouvernement du
Rwanda, dominé par le FPR, a continué à faire la guerre
à ses anciens ennemis sur le territoire de la RDC voisine. En 1996, la
première guerre était motivée par la destruction des camps
de réfugiés, dans lesquels se réorganisaient,
s'entrainaient les anciennes FAR.
193 En 1998, la seconde guerre était
présentée par le gouvernement rwandais comme une guerre «
préventive » contre Laurent Désiré Kabila, ancien
allié de l'APR, qui avait pris parti de réarmer les ex FAR contre
le Rwanda. Le Rwanda a donc considéré que la présence des
criminels dans le pays environnants lui donnait obligation d'intervenir
militairement.
La mobilisation de la démarche judiciaire dans le
processus de justice transitionnelle en sociétés post-conflit :
le cas du Rwanda.
selon une étude de Human Rights Watch, le FPR est
soupçonné du massacre de 25 000 à 45 000 civils en 1994 et
ces meurtres n'ont jamais été traités. En premier lieu, il
nous a signifié qu'il fallait absolument se méfier des organismes
tels que Human Rights Watch qui est contre le régime de Kagamé et
qui est manipulé par les Occidentaux. Ensuite, il a affirmé que
certes les éléments du FPR ont commis des actes meurtriers ; il
en sait quelque chose parce qu'il était très proche d'eux mais,
ces actes relevaient tout simplement de la vengeance. Ils ont commis des crimes
de guerre mais pas des actes de génocide. Cependant, notre informateur
ignore lui aussi que justement, le TPIR a compétence de poursuivre les
actes de génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
Une enquêtrice au TPIR depuis déjà 15 ans nous a
révélé que le TPIR possède bien des preuves
concernant les meurtres commis par le FPR mais c'est dommage que jusque
là, seul ont été jugés des actes de
génocide. A notre niveau, on se demande est ce qu'il ne faudra justement
pas une action concernant les gens qui ont subi des actes de vengeance ? Car,
peut-on arriver à une réconciliation si on punit uniquement les
crimes de génocide qui ont été commis, en passant sous
silence ce que certains ont subi en termes de vengeance ? Evidemment non !
C'est vrai, nous sommes tout à fait d'accord qu'il faut éviter
tout amalgame. La première chose claire est qu'il y a eu un
génocide qui à visé un groupe, même si d'autres ont
été tués dans la foulée comme opposants, cela doit
être puni.
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