VIII. Organisation du travail
Ce travail s'articule autour de deux principales parties
divisées en deux chapitres chacune. La première partie porte sur
le déploiement de l'institution judiciaire dans le contexte
postgénocide au Rwanda. Elle se focalise sur le fonctionnement et le
déploiement de l'institution judiciaire au Rwanda après le
génocide tandis que la deuxième partie porte sur le bilan
mitigé de la démarche judiciaire dans le processus de justice
transitionnelle au Rwanda. Chaque partie comporte deux chapitres
subdivisés en sections et paragraphes.
PREMIERE PARTIE :
LE DEPLOIEMENT DE L'INSTITUTION JUDICIAIRE DANS LE
CONTEXTE POST-GENOCIDE AU RWANDA
La mobilisation de la démarche judiciaire dans le
processus de justice transitionnelle en sociétés post-conflit :
le cas du Rwanda.
La mobilisation de la démarche judiciaire dans le
processus de justice transitionnelle en sociétés post-conflit :
le cas du Rwanda.
Au cours des dernières décennies une
série de processus de justice transitionnelle a été
observée dans la gestion du post-conflit des sociétés
sortant de crise. La justice transitionnelle s'est imposée dans
plusieurs pays comme une étape nécessaire pour passer
«d'un passé divisé à un avenir
partagé»62. Cette première partie s'appuie
sur notre observation sur le terrain notamment notre séjour à
Kigali au Rwanda, notre passage au TPIR à Arusha en Tanzanie et notre
stage au sein du Bureau du Représentant spécial du
Secrétaire général pour la Région des Grands Lacs
à Nairobi au Kenya. Mais, elle s'inspire surtout de nos
différentes lectures sur les expériences de la justice
transitionnelle ainsi que des entretiens menés auprès des
rwandais, des partenaires et experts en justice transitionnelle au Rwanda.
Notre objectif est de mener une analyse opérationnelle de la
démarche judiciaire dans la gestion du post-génocide. En clair,
il s'agira pour nous d'étudier le rôle que jouent les
mécanismes de justice transitionnelle dans la gestion de
l'héritage de conflits violents au Rwanda.
Nous soulignons que le Rwanda a subi une guerre civile et le
génocide dans les années 1990. La plus grande partie de ces
violences découlait de la manipulation politique de différences
ethniques, entre la majorité Hutue et la minorité Tutsie. En
1990, le Front patriotique rwandais (FPR), mouvement rebelle dominé par
des exilés tutsi, a envahi le Rwanda depuis l'Ouganda pour appuyer leurs
demandes de partage du pouvoir et du droit de retour des réfugiés
tutsis exilés de leur pays lors des pogroms
antérieurs63. La guerre civile qui s'est suivie a abouti, en
1994, au génocide de 800 000 Tutsis. Le FPR a mis fin au génocide
et a porté au pouvoir un nouveau gouvernement et de nouvelles forces
militaires, alors que le gouvernement et les forces militaires vaincus se
retiraient au Congo oriental, d'où ils ont lancé des attaques
contre le Rwanda.
62 Centre international pour la justice
transitionnelle (CIJT),
www.ictj.org/en/tj/,
(consulté le 20 juillet 2011). En effet, basé à New York,
ce centre est une organisation non gouvernementale (ONG) qui se propose
d'apporter une aide technique aux pays en transition.
63 1959, 1963, 1967, 1973.
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