I.2.4. Les Finalités des
entreprises
I.2.4.1. Objectifs généraux
La fonction première d'une entreprise varie selon
l'entreprise ou même selon les points de vue au sein d'une même
entreprise (par exemple, point de vue de l'actionnaire, de l'employé, du
syndicat, de la direction ...). Parmi les différentes fonctions
opérationnelles habituellement observées, on trouve :
o Servir le marché, en produisant et distribuant des
biens et services correspondant à une demande solvable. C'est sa seule
justification économique, aucune entreprise ne pouvant survivre sans en
faire sa priorité, à moins d'être protégée et
en dehors du champ de la concurrence, ce qui d'un point de vue purement
économique, peut la conduire à consommer plus de ressources
qu'elle ne présente d'utilité.
o Gagner de l'argent, c'est-à-dire extraire des
bénéfices financiers en récoltant plus d'argent que
d'argent investi, notamment pour attirer les investisseurs institutionnels et
les petits actionnaires.
o Produire un excédent de trésorerie, qui sera
investi avec un plus grand profit dans le développement des
activités ou une autre entreprise (dans le cadre d'un groupe).
o Maximiser selon le statut l'utilité sociale
(améliorer la situation de la société) ou le profit
(différence entre le prix de vente et le coût des ressources
consommées).
o Atteindre un but technique : réalisation d'un
ouvrage (route, pont, tunnel, etc.), fabrication d'un produit
manufacturé, la conception et la réalisation d'un service donnant
satisfaction à un client.
I.2.4.2. Recherche des bénéfices
I.2.4.2.1. Rémunérer le risque pris par
l'actionnaire
Parmi les différents buts possibles pour une
entreprise, la recherche du bénéfice occupe une place importante.
Le bénéfice d'une entreprise (différent du profit) sert
à rémunérer le capital investi. Dans les cas des
entreprises dites capitalistes, si un investisseur (une personne qui finance
l'entreprise) décide de le placer dans une entreprise plutôt que
de le conserver, c'est qu'il souhaite que l'argent ainsi placé dans
l'entreprise lui rapporte plus. Si une entreprise ne génère pas
de profit suffisamment redistribué sous forme de dividendes, sa
réputation ternit et elle n'attire plus d'investisseurs. Sa
capacité de développement (en général consommatrice
de capitaux pour -par exemple -ouvrir des filiales à l'étranger
ou démarrer de nouveaux programmes d'innovation) voire sa survie s'en
trouvent alors obérées, voire peuvent être remises en
cause.
Pour chaque secteur d'activité, il existe un niveau de
profit normal attendu. Ainsi, par exemple en 2000, le niveau moyen de profit
attendu était en France de 15% par an du capital investi. Si une
entreprise génère moins de profit, les actionnaires qui y ont
placé leurs économies (directement ou plus souvent indirectement
via une banque) sont déçus, perdent éventuellement
confiance dans l'investissement consenti ou vendent leurs actions : le
prix de l'entreprise diminue alors et les investisseurs restant y perdent.
Une entreprise capitaliste dont les profits sont faibles trop
longtemps n'a pas de justification économique : elle est en
général fermée ou rachetée. Dans le cas
d'entreprise de l'économie sociale, elle perdurera si elle apporte une
utilité sociale à la société et si elle trouve un
bailleur de fonds apte à financer les pertes éventuelles (le
gouvernement par exemple).
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