Contribution de l'éducation inclusive a l'intégration des personnes vivants avec handicap( Télécharger le fichier original )par Beata NYIRAHABIMANA ULK - Licence en sociologie 2011 |
1.2.1.3. D'autres expériences vécues ailleurs sur le handicapL'histoire des personnes handicapées a été à peu près pareille dans les différentes civilisations humaines. Tout au long de l'histoire des nations, ces personnes n'ont pas toujours été traitées avec dignité. Leur différence était tantôt prise comme maléfique, impureté, tantôt comme anomalie et déviance par rapport à la norme. Elles étaient perçues comme des êtres à part, elles étaient isolés, placées en marge de la société, souvent considérées comme incapables, irresponsables et maintenues dans un état d'infériorité et de dépendance. En fait, les personnes ayant les handicaps n'ont pas toujours été reconnues comme citoyennes et citoyens à part entière. Ce sort était aussi celui des personnes sourdes en Chine puisqu'on les jetait à la mer, et en Gaule on les sacrifiait à Toutatis au moment de la fête du gui. On constate pourtant qu'avec la convention des Nations Unies de 1948 sur les droits de l'homme, plusieurs sociétés ont commencé une longue marche vers l'intégration de ces personnes. 1.2.1.4. Perception des personnes handicapées au RwandaLe changement des mentalités dans une société est un long processus. Cela reste encore valable pour la conception des personnes vivant en situation de handicap. Dans quelques sociétés africaines, certaines personnes vont jusqu'à dire que des handicapés sont des membres inutiles. Des préjugés historiques et sociaux subsistent dans la société rwandaise. Pour certains, les enfants handicapés, particulièrement les handicapés mentaux, leurs conditions sont souvent perçues comme une honte pour la famille ou une maladie surnaturelle, plutôt qu'une condition naturelle. Pourtant, une sorte de dichotomie se présente dans la perception des différentes communautés rwandaise. Il est évident que la perception du handicap des enfants, et en conséquence leur situation, est différente d'un groupe social à l'autre. Dans certaines communautés, les enfants handicapés sont inconnus et restent enfermés dans des chambres. C'est le cas des familles riches et non instruites, tandis que dans les familles rurales, l'interaction de tous les enfants est souvent plus évidente. Cependant, l'incompréhension du phénomène de handicap reste répandue, exigeant l'intervention des services de la Réhabilitation à Base Communautaire visant non seulement les personnes ayant des handicaps, mais toute la communauté rwandaise38(*). En outre, les handicapés rwandais sont affectés par un taux très bas de scolarisation : « sur un total de 308501 personnes handicapées, soit 3.9% de la population Rwandaise âgée de 0 -17 ans, 93 299, soit 2.2% ne fréquente pas l'école »39(*) et de formation professionnelle, ce qui, par conséquent, accroît le taux de chômage. Cette situation entraîne bien sûr des limitations sur le plan de l'autonomie de ces personnes et constitue un obstacle à leur rôle dans la société. En définitive, les personnes handicapées sont maintenues dans un cercle vicieux de pauvreté, de la dépendance et de l'infériorité40(*). * 38 KARANGWA, E. op. cit p.59 * 39 MINISTERE DE LA SANTE, Op. Cit., p. 41. * 40KARANGWA,E.,Op.cit., pp.75-76. |
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