DEUXIEME PARTIE : LE REGLEMENT DES DIFFERENDS
FRONTALIERS MARITIMES DUS A L'EXPLOITATION PETROLIERE DANS LE GOLFE DE
GUINEE
Les différends internationaux obéissent tous aux
mêmes mécanismes de règlement. C'est en effet depuis
l'avènement de l'idée de faire triompher la paix par le droit
apparue dès la fin du XIX e siècle, en passant par les
conférences de paix de la Haye en 1899 et 19017, que la Charte des
Nations unies et bien d'autres instruments juridiques internationaux vont
progressivement interdire le recours à la force comme moyen de
règlement de différends entre États. Des modes de
règlement des différends entre États sont donc
prévus par le droit international et qui reposent sur l'obligation de
régler les différends de manière
pacifique47.
Ainsi, nous allons dans le cadre de cette seconde partie, nous
intéresser aux différends modes de règlement des
différends internationaux prévus par le droit international et
qui sont par conséquent utilisés pour régler les
différends frontaliers maritimes liés à l'exploitation
pétrolière dans le Golfe de Guinée ( chapitre I). Zone
pétrolifère, le Golfe de Guinée est par voie de
conséquence fortement polémogène, tant les
intérêts des États côtiers se confrontent. La
conflictualité qui y règne a eu pour corollaire la
création par les États côtiers, d'un mécanisme de
prévention, de gestion et de règlement des conflits : la
Commission du Golfe de Guinée. Elle apparaît donc comme une
institution au rôle considérable dans le règlement des
différends frontaliers maritimes en rapport avec l'exploitation
pétrolière dans le Golfe de Guinée (chapitre II).
Chapitre I : Les modes de règlement des
différends frontaliers liés l'exploitation
pétrolière dans le golfe de Guinée
Ces modes sont, comme nous l'avons soulignés,
habituellement utilisés en droit international. Lorsqu'un
différend frontalier maritime en rapport avec l'exploitation
pétrolière surgit entre États côtiers du Golfe de
Guinée, ces derniers doivent recourir soit à des modes non
juridictionnels de règlement des différends (section 1), soit aux
modes juridictionnels de règlement des différends (section 2).
Ces deux modes de règlement se distinguent néanmoins
fondamentalement en ce que, les premiers cités ne conduisent pas
à une solution imposée aux parties contrairement aux
seconds48
47 D. NGUYEN QUOC, P. DAILLER, M. FORTEAU, A. PELLET,
« Droit international public », Paris, LGDJ, 8ème
édition, 2009, p. 924.
48 Id. , p. 958.
Section 1 : Le règlement non juridictionnel des
différends frontaliers maritimes liés à l'exploitation
pétrolière
Encore appelé règlement diplomatique, le
règlement non juridictionnel des différends trouve son origine
dans l'interdiction du recours à la force présent dans la Charte
des Nations unies (art. 2 § 4). Dès lors, les États «
règlent leurs différends internationaux par des moyens pacifiques
» ( Charte des Nations unies, art. 2 § 3) pour préserver la
paix et la sécurité internationales.
Ainsi, en cas de différends, les États sont
appelés soit à négocier ou recourir aux bons offices ou
à la médiation (§ 1), soit à utiliser d'autres modes
de règlement non juridictionnel que sont l'enquête et la
conciliation (§ 2).
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