CHAPITRE III :
L'ENQUÊTE AUPRÈS DES ÉLÈVES DES
ÉTABLISSEMENTS D'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE GÉNÉRAL
«La prévention de l'alcoolisme ne ressemble
plus à la caricature qu'en donnait Bourvil dans son
célèbre et savoureux sketch sur "l'eau ferrugineuse". L'approche
proposée aujourd'hui n'est plus centrée sur le symptôme,
mais sur ce que celui-ci permet de comprendre de la souffrance de la personne.
»
Jacques TRÉMINTIN
Ce chapitre présente d'une part les processus
d'élaboration et de déroulement de l'enquête. D'autre part,
nous montrons, après l'apurement des données collectées,
la particularité de la population enquêtée.
SECTION 1 : LA
MÉTHODOLOGIE DE L'ENQUÊTE
La méthodologie de l'enquête baptisée
« ÉTUDE SUR LA CONSOMMATION D'ALCOOL EN MILIEU SCOLAIRE
(ECAS) : Cas de l'enseignement secondaire
général dans la ville de Yaoundé » a
consisté successivement à l'élaboration du plan
d'échantillonnage, au déroulement de l'enquête et au
traitement des données collectées. Par ailleurs, nous avons
rencontré quelques difficultés.
1. Le plan
d'échantillonnage
1.1. Les objectifs de l'enquête
L'objectif global de l'ECAS est d'apprécier les
comportements des jeunes scolaires de la ville de Yaoundé face à
la consommation d'alcool en début d'année 2006. Aussi, les
objectifs spécifiques de cette enquête sont les
suivants :
· mesurer la prévalence de la consommation
d'alcool chez les élèves ;
· étudier l'impact de la consommation d'alcool sur
les résultats scolaires ;
· comprendre les habitudes alcooliques des
élèves ;
· identifier les facteurs déterminants de la
consommation d'alcool des scolaires ;
· vérifier l'existence du lien entre la
consommation d'alcool et celle d'autres drogues ;
· connaître les expériences qui contribuent
au refus d'alcool chez les jeunes.
· observer les comportements des aînés
(parents, enseignants, etc.) par rapport à cette consommation d'alcool
juvénile.
1.2. Le domaine de l'étude
L'ECAS porte sur les établissements secondaires
d'enseignement général à cycle complet de la ville de
Yaoundé. Les individus enquêtés sont des
élèves (garçons et filles) des classes de sixième
(6ème), de cinquième (5ème), de
quatrième (4ème), troisième
(3ème), seconde (2nde), première
(1ère) et terminale (Tle).
1.3. La méthode
d'échantillonnage
La méthode d'échantillonnage utilisée
pour cette enquête est un sondage aléatoire à trois
degrés. La base de sondage se présente comme suit :
Tableau 7 :
Répartition des établissements d'enseignement secondaire
général par rapport à l'ordre d'enseignement.
|
Public
|
Privé laïc
|
Privé confessionnel
|
Ensemble
|
Effectif
|
18
|
25
|
7
|
50
|
Fréquence (%)
|
36
|
50
|
14
|
100
|
Source : OBC, « Palmarès des meilleurs
lycées du Cameroun », 2004
L'échantillon retenu pour l'ECAS a été
composé comme suit:
Au 1er degré, en procédant à
une allocation proportionnelle, nous avons tiré de façon
aléatoire un échantillon de 5 établissements, soit un taux
de sondage de 10% :
· 2 établissements publics (36% de
l'échantillon) : Lycée Général
Leclerc et Lycée de Mballa II ;
· 1 établissement privé
confessionnel (14% de l'échantillon) : Collège
de la Retraite ;
· 2 établissements privés
laïcs (50% de l'échantillon) : Institut
Matamfen et Institut Siantou
Secondaire ;
Ces établissements constituent nos unités
primaires (UP).
Au 2ème degré, nous avons
tiré dans chaque établissement, une classe dans chaque niveau
d'étude (sixième, cinquième, quatrième,
troisième, seconde, première, terminale). Au
3ème degré, nous avons tiré la moitié
des élèves d'une classe par niveau d'étude dans chaque
établissement en faisant les hypothèses que :
· les comportements des élèves de
même niveau d'étude sont voisins ;
· les élèves assis côte à
côte ont souvent des habitudes alcooliques similaires.
Le questionnaire de l'ECAS (cf. ANNEXE 1) quant
à lui comporte cinq (5) principales rubriques, à savoir :
Section 1 : RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX
Section 2 : CONSOMMATION DES BOISSONS
ALCOOLISÉES
Section 3 : ALCOOL, SANTÉ ET EDUCATION
Section 4 : INCITATION À LA CONSOMMATION
D'ALCOOL
Section 5 : LUTTE CONTRE L'ABUS D'ALCOOL
2. Le déroulement
de l'enquête
À l'aide de 4 enquêteurs ayant
subi une formation préalable, nous avons effectué l'ECAS, dont le
calendrier a été établi de la manière
suivante :
Tableau 8 :
Calendrier des descentes sur le terrain
ETABLISSEMENTS
|
DATES
|
Collège de la Retraite
|
Jeudi 26/01/2006
|
Lycée Général Leclerc
|
Jeudi 26/01/2006 - Vendredi 27/01/2006
|
Lycée de Mballa II
|
Lundi 30/01/2006
|
Institut Siantou Secondaire
|
Mardi 31/01/2006
|
Institut Matamfen
|
Jeudi 02/02/2006
|
Source : ECAS
Afin d'avoir les permissions d'exercer, nous
avons d'abord adressé la « note de recommandation »
de l'ISSEA (cf. ANNEXE 2) à chaque Chef d'établissement
de l'échantillon. Toutes les demandes ont eu des réponses
favorables, ce qui montre que les établissements scolaires manifestent
le désir de lutter contre le fléau d'alcoolisme.
3. Le traitement des
données collectées
Le traitement des données
collectées s'est fait en deux grandes étapes. D'abord de
façon manuelle en vérifiant le remplissage des questionnaires par
des agents contrôleurs afin de remédier aux réponses mal
codifiées. Ensuite par utilisation de l'outil informatique
pour l'entrée des informations sur un masque de saisie
élaboré sous le logiciel CSPRO ; l'apurement du fichier de
collecte s'est fait après importation sous le logiciel SPSS.
4. Les difficultés
rencontrées
Nous n'avons pas rencontré de
difficultés majeures au cours de cette enquête puisque nous avons
bénéficié du soutien du corps professoral. Cependant, les
descentes sur le terrain ne se faisaient pas de manière
systématique. Les proviseurs des établissements n'étaient
pas souvent disponibles, il fallait donc patienter quelques heures avant
d'être reçu. En plus, il fallait attendre quelques jours, afin que
les enseignants des classes ciblées soient informés de
l'étude que nous allions mener. Par ailleurs, de nombreux questionnaires
n'ont pas été exploités par faute de mauvais remplissage.
En effet, d'une part, les durées d'enquête étaient
limitées puisque les élèves devaient reprendre les cours.
D'autre part, le questionnaire ne devrait pas permettre d'identifier
l'élève enquêté par son nom (sinon
l'élève aurait été retissant) alors il
n'était pas possible de compléter les informations manquantes.
D'où la suppression de nombreux questionnaires et plusieurs rallonges
budgétaires.
En définitive, la méthodologie que nous avons
adoptée s'est révélée satisfaisante. Ce qui a
permis un bon déroulement des opérations d'enquête sans
grandes difficultés ; à part la gestion des imprévus
financiers. Nous donnerons à la suite les résultats de l'ECAS.
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