La consommation d'alcool en milieu scolaire : cas de la ville de Yaoundé( Télécharger le fichier original )par Ulrick Lilyan MVE ONA Institut Sous-régional des Statistiques et d'Economie Appliquée (ISSEA) - Ingénieur 2006 |
SECTION 2 : LES DANGERS DE L'ALCOOL SUR L'ORGANISMEL'alcool est une drogue qui cause de graves problèmes émotionnels et fonctionnels dans notre organisme. Cette section montre, d'une part, les maladies, les morbidités et les mortalités alcooliques ; d'autre part, elle relate le problème particulier de l'alcoolisme féminin. 1. L'alcoolisme aigu et l'alcoolisme chronique Dans une interview30(*) accordée par le Docteur Jean-Louis Jon31(*), ce dernier affirme que « l'alcool est une substance psycho-active. À forte dose, il peut être sédatif ou perturbateur du système nerveux central. À long terme, il peut avoir des effets sur certains organes vitaux, comme le foie ou le cerveau». L'intoxication à l'alcool se fait soit par consommation excessive et instantanée (alcoolisme aigu) ou par consommation prolongée (alcoolisme chronique).
La consommation excessive des boissons alcoolisées est dangereuse pour la santé car elle déclenche une succession de troubles fonctionnels dans l'organisme.
· L'ivresse typique Il s'agit de la forme d'ivresse la plus connue qui croît souvent avec l'alcoolémie. Dans un premier temps, le sujet est simplement excité. Il est inattentif, « perd ses esprits », raconte n'importe quoi, a des sautes d'humeur, etc. Ensuite le sujet devient instable, somnole, tremblote, n'arrive plus à tenir sur ses jambes, a la migraine, son visage ternit, etc. Enfin, la victime passe en phase de coma (ivre mort), il est inconscient et incapable de se réveiller. · L'ivresse atypique Elle se produit généralement chez des individus ayant des problèmes d'allergie à l'alcool même en faible quantité (épileptiques, psychopathes...).
Il s'agit essentiellement de la déshydratation, de l'hyper-urécémie (dysfonctionnement des reins), de l'hypoglycémie, de l'acidose (le pH sanguin n'est pas neutre mais acide), etc.
L'intoxication prolongée à l'alcool modifie complètement l'apparence de la victime. · L'apparence physique Les yeux deviennent globuleux et rougeâtres, des pommettes apparaissent sur le visage, les lèvres se fendillent, la langue se recouvre d'un enduit blanc ou jaunâtre et l'haleine se caractérise par une mauvaise odeur. · L'aspect biologique Les volumes d'acide urique, du sucre sanguin et des transaminases augmentent à des niveaux critiques tandis que les volumes d'urée et de l'albumine diminuent. L'alcoolisme est par conséquent à l'origine de nombreuses maladies telles que : la cirrhose alcoolique, le cancer de l'oesophage, l'oesophagite ulcéreuse, les varices oesophagiennes, l'hépatite alcoolique, le pancréatique, la polynévrite des membres inférieures, le syndrome de Korsakoff (troubles importants de la mémoire), la gastrique alcoolique, les hallucinations visuelles et auditives, le delirium tremens, la démence alcoolique... 2. L'usage à risque et nocif de l'alcool chez la femme Contrairement à l'homme, la femme est naturellement plus vulnérable à l'alcool. De plus, la dépendance psychique est plus rapide chez cette dernière. La femme, se laissant facilement influencer par ses proches consommateurs, boit souvent de façon risquée. Une étude32(*) réalisée dans 53 pays a révélé qu'une femme consommant plus de 10 grammes d'alcool (ou un verre) par jour, risque un cancer du sein. De plus, une « expertise collective » de l'INSERM de Paris33(*) montre qu' « un homme et une femme de même âge et de même poids n'affichent pas les mêmes taux d'éthanol dans leur sang quand ils consomment tous deux une même quantité d'alcool : l'alcoolémie sera plus importante chez la femme». Ce qui peut encore se vérifier par le fait que la femme, éliminant moins rapidement l'alcool sanguin, développe plus vite une cirrhose du foie (10 ans) par rapport à l'homme (15 ans). En outre, l'alcool est strictement déconseillé à la femme enceinte. Non seulement elle met en péril sa propre santé, mais en plus elle augmente les risques d'avoir un « vilain bébé » (syndrome alcoolique du foetus) car l'alcool traverse aisément le placenta. Le nouveau-né de la femme alcoolique (lorsqu'il a une chance inouïe de ne pas naître prématuré) présente généralement un poids faible, des malformations du crâne et de la face. Dans ses premiers âges, nous pourrons observer des troubles physiques (retard de croissance) et mentaux (quotient intellectuel faible). 3. La morbidité et la mortalité alcooliques Les risques de maladies et les décès dus à l'alcool sont importants. Dans son « rapport sur la santé dans le monde, 2002 », l'OMS, en mesurant les années de vie ajustées sur l'invalidité (DALY), établit que « 4 % de la charge de morbidité et 3,2 % de l'ensemble des décès dans le monde sont imputés à l'alcool ». Cependant, la morbidité et la mortalité réellement dues à l'alcoolisme sont toujours sous-estimées puisqu'il s'agit d'une sommation. Suivant la politique sanitaire du pays, certains décès sont plus ou moins directement attribués à l'alcool. Par exemple, en France34(*), le nombre de décès liés à l'alcoolisme est estimé à 70 000 et se repartit comme suit : cirrhoses + maladies neuropsychiatrique = 20 000 accidents de la circulation + cancers = 30 000 accidents du travail + accidents domestiques + suicides= 20 000 * 30 www.rfi.fr/ actufr/articles/060/edito_chro_32579.asp * 31 Neuropsychiatre à l'hôpital La Quintinie à Douala * 32 Richard MÜLLER, « l'alcool », Prévention des cancers : Stratégies d'actions à l'usage des ONG européennes, Lausanne, Suisse, 2004, page 126 * 33 www.futura-sciences.com/comprendre/d/dossier147-1.php , « Alcool, effets sur la santé », 2002 * 34 www.frankpaillard.chez-alice.fr/infirmier_psychiatrie.htm « Alcoolisme » |
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