Chapitre III - Analyse de la
démarche de recrutement à l'ISTDI
Nous avons précédemment vu que, la
définition de la filière ou de la spécialité,
l'intégration et surtout, la campagne de recrutement, avaient une grande
part de responsabilité dans la non atteinte des objectifs de recrutement
en termes de satisfaction de la capacité d'accueil de l'institut en
« bons étudiants ».
Aussi, nous nous posons plusieurs questions avec entre et
autres celles de savoir pourquoi la définition de la filière ou
de la spécialité n'est pas sujette à étude de
marché ? Pourquoi le choix et la sélection des medias, la
planification et le contrôle des annonces, la planification
médiatique dans son ensemble ne s'opèrent pas de façon
formelle ? Pourquoi les mécanismes d'intégration des
nouveaux étudiants ne sont pas suffisamment efficaces pour restreindre
le taux de démission à sa simple valeur nulle ? Est-ce un
manque de moyens en personnel ? Financier ? Un problème de
compétence ? Ou serait ce un manque de volonté ?
Quelles conséquences ?
Ces interrogations nous conduisent dès lors dans un
champ exploratoire : d'abord analyse des problèmes sus
évoqués (Section 1), puis Essai de formalisation du processus de
recrutement des étudiants en milieu IPES (Section 2).
Section I - Analyse
Le marché de l'ISTDI est chaque année
partagé avec de nouveaux concurrents, contraignant ce dernier à
redoubler d'ardeur dans le recrutement des étudiants. Cependant, ce
recrutement n'est pas toujours efficient. Principalement mis en cause, la
définition de la filière ou de la spécialité,
l'intégration et surtout, la campagne de recrutement apparaissent comme
étapes critiques de la démarche de recrutement des
étudiants à l'ISTDI.
21. I - Analyse des étapes critiques de la
démarche de recrutement de l'ISTDI
22. 1. La définition de la filière ou de la
spécialité
En 2002, l'ISTDI naît dans le prolongement du CEFTI et
propose des formations diplômantes sur 2 ans (BTS) dans « la
Technique et les Technologies ». C'est ainsi que de nouvelles
spécialités sont crées légalement : TIC
(Technologies de l'Information et de la Communication), Génie Civil,
MAVA (Maintenance Après Vente Automobile), Froid et Climatisation,
Électronique, Électrotechnique, Design Industriel).
Des sources de l'entreprise, on apprend que, grâce sa
belle expérience, avec le CEFTI, son fondateur a été
fortement sollicitée par les parents et élèves de ce
centre, des opérationnels, des dirigeants d'Entreprises, des
décideurs économiques pour poursuivre le même type de
formation à un niveau de compétence et de responsabilité
supérieure. Ce qui se concrétise en 2002 sans autre forme
d'étude que ce soit. L'ISTDI nouveau né débute donc avec
moins de 300 inscrits dans la totalité des spécialités. La
Spécialité Froid et Climatisation a du mal à
démarrer et ne survit qu'à travers la détermination pour
son promoteur de la faire fonctionner. Pour causes, peu d'étudiants sont
intéressés par cette offre. On enregistre à peu
près 06 à 08 étudiants inscrits. En 2006, on peut
totaliser près de 500 âmes dans l'institut. Ce qui encourage son
promoteur.
En 2007, les licences professionnelles en cours du soir et les
filières commerciales démarrent à l'ISTDI dans les
mêmes conditions. On totalise près de 1250 inscrits sur les 34
spécialités désormais disponibles. Soit une moyenne de 37
étudiants par spécialité à prendre avec beaucoup de
pincettes, car la réalité en est tout autre.
Certaines spécialités meurent (exemple de la
Spécialité Assurance) en début de rentrée 2008 pour
des raisons on ne peut plus complexes que les précédentes (les
forces de la concurrences et l'environnement ont évolués) tandis
que de nouvelles ont du mal à démarrer (licences
professionnelles, Cisco surtout et quelques spécialités
commerciales) avec des effectifs de moins d'une dizaine d'étudiants.
En réalité, certaines de ces formations
s'adressent particulièrement aux travailleurs et se déroulent en
soirée aux environs de 17 heures. Or l'ISTDI se situe dans la banlieue
de Logbessou, à deux taxis des bureaux et des entreprises les plus
proches. Et pourtant, ses concurrents qui proposent la même offre, sont
plus proches de ces derniers, en centre urbain.
Comme on peut le constater, le lancement des filières
et des spécialités se fait de façon intuitive,
c'est-à-dire ne découle d'aucune étude de marché ou
stratégie marketing élaboré que ce soit, de sorte que,
l'adéquation filière marché demeure formellement un point
en suspens. La stratégie de lancement découle du prisme de
l'expérience unique du Fondateur.
Cette absence d'étude de marché serait,
pourrait-on oser de dire, imputable à la personnalité du
fondateur. En effet, ce dernier fonde son choix d'ouvrir une filière ou
une spécialité sur sa vision personnelle du secteur, sa
première et longue expérience en matière d'enseignement au
CEFTI, après une longue Carrière de Cadre Technique dans
l'aviation Camerounaise. De ce fait, n'aime pas trop les
«études », et préfère volontiers
l'« action ».
Une des conséquences de cette routine organisationnelle
se traduit évidemment par une faible contribution des cibles
stratégiques (étudiants) aux objectifs de recrutement.
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