2) La reformulation
Situation de la séquence construite : c'est un
exercice d'expression orale. Les apprenants doivent décrire plusieurs
images qui racontent la vie quotidienne d'une dame. Sur cette image la dame
fait la cuisine.
1 : Roberta : Elle fait la cuisine...elle fait le
...déjeuner.
2 : Prof : Elle fait la cuisine...bien. Sinon autres
possibilités que faire la cuisine ?
3 : Lucie : Elle prépare un...un repas.
4 : Prof : Elle prépare un repas...ok...autres
possibilités encore ?
5 : Lucie : Elle fait à manger.
6 : Prof : Voilà
7 : Lucie : Elle fait le petit déjeuner.
8 : Prof : Elle fait le petit déjeuner...elle fait
le petit déjeuner...elle prépare peut-être...elle
prépare le petit déjeuner hein ? elle fait la cuisine, elle fait
à manger, elle prépare un repas...ok. Philippe numéro 3
qu'est-ce qu'elle fait ?
La reformulation a pour but d'élargir le vocabulaire de
certains élèves, de permettre et de montrer aux étudiants
qu'il est possible de s'exprimer de différentes manières sur un
même sujet. Pour tester leur vocabulaire et connaître leurs limites
l'enseignant pose la même question « autres possibilités
» en 2 et en 4, c'est une stratégie d'enseignement qui m'a
fortement marquée, car en plus d'être omniprésente dans son
discours, elle relance le discours et élargit les possibilités :
ici elle se fait au niveau du vocabulaire mais elle peut se faire au niveau du
discours lui-même. A la fin de la séquence en 8, le professeur
fait un récapitulatif des différentes possibilités, il les
répète plusieurs fois et demande une validation de la part des
élèves « hein ? » il met en avant ce moment de la
leçon comme important et s'assure que tout est compris.
Situation de la séquence construite : Les
apprenants écoutent une cassette qui raconte un dialogue entre la dame
et une jeune fille qui la questionne sur ses activités.
1 : Prof : quelle est la question ? l'après midi
?...écoutez bien...
2 : Lucie et Tanja : vous faites quoi ?
3 : Prof : vous faites quoi ? autres possibilités que
vous faites quoi ?
4 : Tanja : qu'est-ce que vous faites ?
5 : Prof : bien. Qu'est-ce que vous faites ?vous faites quoi
? qu'est-ce que tu fais ?
6 : Lucie : tu fais quoi ?
7 : Prof : tu fais quoi ? c'est un question très
utilisée. Qu'est-ce que vous faites ? qu'est-ce que vous regardez :
qu'est-ce que tu manges ? autre possibilité ?
9 : Lucie : tu manges quoi ?
10 : Prof : je mange un banane ok bien.
Télévision, question ?
11 : Roberta : qu'est-ce que vous regarde ?
12 : Prof : qu'est-ce que vous ?
13 : Murmure
14 : Prof : qu'est-ce que vous ou qu'est-ce que tu ? ok
qu'est-ce que tu ?
15 : Roberta : regardes ?
16 : Prof : bien. Qu'est-ce que tu regardes ? autre
possibilité ?
17 : Lucie : tu regardes quoi ?
18 : Prof : tu regardes quoi oui ? qu'est-ce que vous
regardez ? vous regardez quoi 19 : oui ? liquide, question ?
20 : Philippe : qu'est-ce que tu bois ?
21 : Prof : qu'est-ce que tu bois ? autre possibilité
?
En regardant cette interaction on remarque deux formes de
reformulation à deux niveau, une porte sur le référentiel
et l'autre sur la formulation des phrases. La formule de départ est
« qu'est-ce que vous faites ? » les apprenants doivent d'abord la
reformuler à divers niveau de langue (2 et 6) et utiliser diverses
formules de questionnements (2, 4 et 6). L'apprenant travaille une
compétence linguistique (pronom, conjugaison et questionnement) et une
compétence socioculturelle (tutoiement, vouvoiement) j'ai
remarqué que cet enseignant travaille beaucoup sur le reformulation du
discours formel/informel. Ce travail constitue la base du français et
n'est pas toujours très bien enseigné. En 7 le professeur leur
propose le même exercice avec « tu manges quoi ? ». En 10 le
même travail est repris sur un autre élément, de même
en 18. Le professeur associe donc le travail de reformulation à un
contexte proche de l'apprenant : En faisant cela il apprend à
l'élève à poser différemment les questions et
lorsqu'il voit que l'apprenant a intégré ce fonctionnement il le
transfère sur d'autres domaines de la vie quotidienne
(télévision, liquide, nourriture). La transition se faisant
naturellement cela ne crée pas de rupture cognitive chez l'apprenant. La
seule erreur qui est observée en 11.
L'enseignant utilise une logique dans sa méthode
d'apprentissage. Chaque exercice utilise un type d'enseignement
prédominant. Dans cet exercice qui suit les séquences de la
partie 1 sur la répétition, Philippe Perez réutilise sa
méthode pour valider les réponses et y intègre un
système de reformulation sans porter grande attention aux erreurs.
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