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La prise en compte des droits humains des populations autochtones dans les contrats miniers en R.D.Congo :

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par Gengoul Kikontwe
CIDEP/Université Ouverte - Licence en Droit Economique et Social 2008
  

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1.2. Sur le plan Institutionnel

1.1. Parlement

Les Chambres du Parlement doivent trouver le moyen de faire aboutir les recommandations de leurs commissions d'enquête de manière à contribuer plus efficacement au changement des moeurs politiques et de mentalités en RDC.

Concernant la Commission Lutundula Apala

1. La Commission a recommandé, en bref, d'avoir le courage de résilier les contrats léonins et de sortir de l'irrationalité qui caractérise la logique financière de la guerre. Concernant la Commission Mutamba Dibue

2. La Commission a recommandé de renforcer les capacités humaines et l'outil de travail des fonctionnaires et experts du secteur des Mines et la tenue des statistiques (Ministère, CAMI, CEEC, Division provinciales des Mines, etc.) et des Régies financières (DGI, DGRAD, OFIDA) tout en renforçant le contrôle.

Le Parlement disposant maintenant de spécialistes branchés sur le secteur minier, est invité, en plus de l'exécution des propositions contenues dans les rapports de l'Assemblée Nationale comme du Sénat sur le secteur minier, les parlementaires pourraient aussi sensibiliser les populations lors des vacances parlementaires, visiter les sites et s'adresser aux populations. Leur présence sur les sites d'exploitation des Congolais aura une signification sinon un poids sur la conscience des dirigeants de ces entreprises en majorité d'économie mixte. Si les parlementaires peuvent susciter un autre regard de leur part, leur apport avec les populations serait plus fructueux et mature et non ressembler à des actions de charmes.

1.2. Gouvernement

La Loi confère beaucoup de pouvoir au Gouvernement dans le domaine des mines et hydrocarbures. Le Ministre est à la base de l'attribution des marchés dans son secteur et très souvent de gré à gré. La plus part d'entreprises prenantes n'ont rendu disponibles que des capitaux modiques alors que c'est pour des raison de trésorerie que les sociétés d'Etat ont amodié ou scellé des partenariats aujourd'hui paraissant léonins et non à cause de l'incompétence des Congolais comme telle. L'opération mains propres, contre l'impunité ou « Anti-Kuluna » (anti-mauvais garçons) devrait avoir pour attente, dans le secteur minier en faveur des populations autochtones :

- l'interdiction formelle de certaines pratiques liées à la corruption et rendant inopérationnels certains contrats miniers ;

- la prise de mesures de protection au niveau de tous les Droits fondamentaux ;

- la prise de mesures de prévention de la criminalité en col blanc dans le secteur minier ;

- la mise en application de sanctions et à leur contrôle sur place.

Tout nouveau plan d'aménagement envisagé pour déplacer les populations afin d'étendre l'espace d'exploitation minière doit tenir compte de la juste compensation des populations autochtones qui seront déplacées et qui attendent de dividendes substantiels du développement du secteur minier pour accéder à une vie moderne. Le développement durable est toujours multidimensionnel.

C'est pourquoi je propose avant tout que :

- La législation soit changée de manière à permettre des mécanismes qui mettraient directement à la disposition des populations autochtones en général et celles des territoires Sanga de Kolwezi en particulier 15% de la taxe d'exportation des minerais extraites sur les terres coutumières contrairement à la situation actuelle qui ne tient pas compte du bien-être des populations locales mais des autorités territoriales.

- Le territoire de son côté disposer de la prérogative sans entraves du droit de créer une compagnie devant obligatoirement faire partie de toute Joint venture ou tout investissement économique avec une part réservée d'au moins 5 % de parts sociales dans toute société qui investirait dans le territoire.

- Le paiement des droits qui reviennent au territoire selon les dispositions du Code minier devra être évalué et payé rubis sur ongle directement par les entreprises exploitantes aux populations autochtones.

- Les chefs coutumiers du terroir recoupant le site d'exploitation ont droit également à une part du pas de porte que la GECAMINES s'octroie comme propriétaire foncier originel.

- Le Ministère des droits humains devrait entretenir des relations suivies avec la structure des Nations Unies s'occupant des populations autochtones et faire tourner pleinement les mécanismes nationaux des Droits de l'Homme au bénéficie des populations autochtones, en situation précaire presque par définition.

- Le pouvoir central doit arbitrer le dépècement de la GECAMINES de manière à permettre l'aménagement d'un espace réservé à l'exploitation de petites mines aux bénéfices des populations autochtones.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote