2. Les composants du risque de crédit :
Comme nous avons précité, le risque de
crédit se matérialise par la défaillance possible
d'emprunteurs dans le remboursement de crédits. Ce risque est
assimilé aussi au risque de contrepartie du fait qu'il trouve son
origine chez le débiteur. Toutefois, le risque de contrepartie englobe
outre la défaillance des clients, la défaillance des autres tiers
(institutions financières, créances rattachées à
des filiales...).
Les développements ci-après seront
consacrés à la définition et aux modalités
d'appréciation des risques prévisibles, pour cela, nous
étudierons successivement :
Le risque inhérent à la qualité du
débiteur;
Le risque lié au type de financement
accordé et à l'inadéquation du financement au besoin;
Le risque lié à la prise de garanties;
Le risque inhérent au manque de suivi.
3. Modèles théoriques d'analyse de
risque crédit:
Faire crédit signifie croire. Croire en un projet, en
une personne, à une réussite future. Mais croire, c'est aussi
risquer de se tromper sur ces mêmes choses. De ce fait, le risque est
inséparable du métier du banquier, il est à son quotidien.
L'objet social de la banque ne consiste pas à couvrir des risques mais
précisément à faire en sorte qu'ils ne se réalisent
pas.
Dans le cadre des opérations de prêt et de
placement d'une société, le crédit se définit comme
l'avance de fonds, selon des modalités convenues, à un
débiteur qui est tenu de rembourser les fonds avancés ainsi que
les intérêts payables. Le crédit peut être
accordé, avec ou sans garantie, sous forme de prêts
hypothécaires, d'obligations, de placements privés, de produits
dérivés et de contrats de location.
3.1. Réglementation
prudentielle des activités de crédit :
La réglementation prudentielle recouvre l'ensemble des
contraintes imposées aux établissements de crédit pour une
bonne maîtrise des risques qu'ils font courir à l'ensemble des
acteurs économiques et plus particulièrement à leurs
déposants. Le premier souci des autorités bancaires est de
limiter au maximum une propagation des défaillances pouvant
entraîner de graves perturbations pour le reste des agents
économiques (risque systémique).
En 1988, le risque de crédit a entraîné la
mise en place du ratio Cooke adopté par le
Comité de Bâle. Ce ratio de solvabilité exige que les
établissements de crédit couvrent avec leurs fonds propres au
moins 8% de leurs engagements pondérés. Le taux de
pondération appliqué aux engagements dépend du facteur de
risque lié à la contrepartie ; ainsi un engagement de
prêt sur la clientèle sera pris à 100% tandis que le
même engagement sur un autre établissement de crédit ne
sera considéré qu'à hauteur de 20%.
Par ailleurs, les règles d'adéquation des fonds
propres sont au coeur de la réglementation de 1988. Cette
dernière vise à instaurer un plancher de fonds propres en
fonction des risques pris et se limite dans un premier temps au risque de
contrepartie. Trois catégories de fonds propres sont
distinguées : les fonds propres de base ou « noyau
dur » ou « tier one » (comprenant le capital, les
réserves, etc.), les fonds propres complémentaires ou
« noyau mou » ou « tier two »
(comprenant les titres subordonnés à durée
indéterminée (TSDI)) et les fonds pour risques bancaires
généraux (FRBG).
Les fonds propres complémentaires doivent être
inférieurs ou égaux aux fonds propres de base.
En outre, un établissement de crédit ne peut
s'engager au-delà de 20% de ses fonds propres sur un même
bénéficiaire. C'est la règle de division des risques.
Néanmoins, le ratio Cooke rencontre quelques
problèmes. Tout d'abord, au numérateur, la définition
exacte des fonds propres n'est pas claire. En effet, la différence entre
les fonds propres et les dettes est actuellement atténuée avec
l'apparition de produits hybrides tels que les TSDI, les produits
mezzanines...Ensuite, au dénominateur, les pondérations
imposées sur les actifs ne reflètent pas correctement les risques
de crédit encourus par les établissements de crédit. Si
une banque octroie un crédit à un pays de l'OCDE comme la
Corée et les Etats-Unis, il y a dans les deux cas 0% de
pondération sur les fonds propres !
|